L'OEIL DU TEMOIN DE CE MARDI
KEEMTAAN Gi - LA PAGAILLE
Ce n’est assurément pas demain qu’interviendra cette rupture que nous tous appelons de nos vœux. Le chemin à parcourir pour la réaliser nous parait encore long et escarpé. L’image la plus dégradante hier n’a pas été la bataille rangée des députés ou la présence d’un faux parlementaire qui a été démasqué par l’opposition. Encore moins, les pitreries du tout nouvel élu, Guy Marius Sagna, ou le fait d’arme de Barthelemy Dias qui a virilement arraché un micro. Deux hommes qui auraient pu exprimer leurs désaccords avec leurs collègues de la majorité autrement et de façon plus civilisée. Si c’est cela le comportement de ceux qui nous promettent le changement, alors autant nous laisser avec le Chef ! Non, l’estocade portée à notre démocratie a été de nous ramener à l’année 1962 avec la présence de l’Armée au sein de l’hémicycle. Les images d’hier sont révoltantes pour tous les militants de la démocratie. Pour les citoyens de ce pays tout court ! Un président d’Assemblée nationale élu sous forte escorte des gendarmes, même si ceux-ci n’étaient pas armés, ça fait désordre et tache assurément dans une démocratie, fût-elle tropicale. Rien que par leur présence, ces pandores ont ôté quelque chose à la solennité des lieux auxquels ils ont donné un aspect martial. Ce ne sera pas non plus demain la fin des méthodes de l’Exécutif consistant à donner des ordres à des députés serviles qui s’exécutent les doigts sur la couture du pantalon. Le Coup de Jarnac fait à celle qui a parcouru le pays pour porter la bonne parole de la coalition Benno Bokk Yaakar et vendre les réalisations du président de la République nous parait immoral. Celle que tout le monde voyait au perchoir n’a assurément pas eu tort de bouder la séance, dénonçant un choix qui privilégie les relations familiales au détriment du mérite militant. Mais puisque que le Chef ne refuse rien à l’élue de son cœur, bonjour la grande pagaille !
Kaccoor Bi - Le Témoin
PRÉSIDENCE DE L’ASSEMBLÉE AMADOU MAME DIOP, LE CHOIX DE MANSOUR ET MARIÈME FAYE !
Nous l’écrivions dans ces colonnes il y a deux semaines : Ce que Marième Faye veut, son mari Macky Sall le veut ! Surtout qu’elle bénéficie d’un droit veto. La preuve par ce qui était arrivé au pauvre Djimo Souaré pour le poste de Dg de la Der ! Pour le choix du président de l’Assemblée nationale, de la deuxième personnalité de l’Etat, donc, le président de la République n’est pas allé chercher loin puisque c’est tout simplement un protégé de sa belle-famille qu’il a propulsé au Perchoir ! Voir d’ailleurs l’article que nous lui consacrons à l’intérieur de ce journal. Dr Amadou Mame Diop fait partie de la garde prétorienne de Mansour Faye, le beau-frère du président de la République dont tout indique qu’il devait être soit le futur Premier ministre soit le président de la République. Et, à ce titre, successeur constitutionnel de son « beauf » Macky Sall ! Hélas, en lui faisant mordre la poussière dans le département de Saint-Louis le 31 juillet dernier, les électeurs sénégalais ont compromis tous ces beaux plans présidentiels. Cela dit, l’hypothèse d’un scénario à la Poutine-Medvedev est toujours à surveiller !
LA JOIE DU PRÉSIDENT CHOISI PAR LA FAMILLE FAYE-SALL
C’est la surprise qu’on ne voyait pas venir du côté de la mouvance présidentielle. Alors que beaucoup attendaient Mimi Touré ou Amadou Ba pour porter les couleurs de Bby, Dr Amadou Mame Diop a été officiellement installé en tant que nouveau président de l’Assemblée nationale. Il a obtenu 83 voix sur 84 votants. Le maire de Richard Toll s’est réjoui du choix et de la confiance du président de la République porté sur lui. Devant ses collègues, il a promis d’être le président de l’ensemble des députés et s’est engagé à travailler à avoir une «Assemblée constructive» afin de satisfaire les attentes des populations. Le nouveau président de l’Assemblée, Dr Amadou Mame Diop, après avoir été élu, a tenu à exprimer toute sa gratitude à chacun des députés malgré les difficultés rencontrées lors du vote. Le maire de Richard Toll a remercié le président de la République de sa confiance et les membres de la coalition pour leur choix porté sur sa personne pour diriger l’Assemblée. « Je promets d’être le président de tous les députés », a dit le nouveau président. Le Dr Diop a réitéré son engagement et compte perpétuer le travail de ses prédécesseurs...Le maire de Richard-Toll est devenu le douzième président de l’Assemblée de l’histoire du Sénégal. Amadou Mame Diop succède à Moustapha Niasse. Il a été au bout d’une journée chaotique dans l’hémicycle. Le Directeur général de la Société d’aménagement de la Petite Côte (Sapco) est âgé de 57ans. Il aura une lourde mission pour cette 14ème législature.
LA DÉCEPTION DE MIMI
Elle était l’une des figures les plus scrutées dans l’hémicycle de la place Soweto. Tête de liste nationale de la coalition Benno Bokk Yakaar, elle était une prétendante sérieuse pour le Perchoir de l’Assemblée nationale. Elle, c’est bien évidemment l’ancienne patronne du Conseil économique social et environnemental (CESE) Aminata Touré. La mine déconfite, elle est restée, hier, la plupart du temps scotchée sur son téléphone portable. Assise entre les anciens ministres Amadou Ba et Abdoulaye Diouf Sarr, elle était un peu en retrait de la mêlée pour ne pas dire du débat de gladiateurs dont notre auguste Assemblée a été le théâtre en ce jour d’installation de la XIVe législature. Une fois, avec Amadou Bâ, Diouf Sarr, Mariama Sarr et Cheikh Tidiane Gadio, ils ont suivi Farba Ngom à l’extérieur de la salle de plénière probablement pour recevoir des instructions du Palais. A son retour, elle s’est de nouveau renfrognée dans son coin, digérant mal le choix du chef, ne parlant à aucun collègue et restant indifférente à la bagarre opposant les députés des deux camps adverses qui ont parodié le fameux slogan du ministère de l’Education nationale pour la rentrée des classes : Oubi taay, thioki taay. C’est dans cette cacophonie que Mimi a quitté l’hémicycle après avoir donné une procuration de vote à Farba Ngom. La coupe était pleine pour elle et la déception immense. Vivement un lot de consolation pour notre dame de fer. Pourquoi diantre pensez-vous au moelleux fauteuil de son homonyme Aminata Mbengue Ndiaye ?
ASSEMBLEE NATIONALE LE VOTE DU BUREAU SE POURSUIT CE MARDI
Les incidents survenus lors d du vote du président de l’Assemblée ont provoqué l’impossibilité pour le nouveau président du perchoir d’organiser l’élection du bureau. Le règlement intérieur de l’institution disposant que tout débat dépassant minuit doit être reporté, Amadou Mame Diop a décidé hier de reporter à ce mardi à partir de 11h le vote des membres du bureau notamment les 8 viceprésidents, les 2 questeurs et les 4 secrétaires élus. En principe, l’on ne devrait pas assister à des empoignades puisqu’il a été déjà procédé à une répartition des postes qui doivent revenir au pouvoir et à l’opposition. Mais comme avec les députés l’on ne sait jamais… Les présidents des groupes parlementaires de la 14e Législature sont connus. La mouvance présidentielle, Benno Bokk Yakaar, a choisi El Hadj Oumar Youm pour assurer la présidence de son groupe parlementaire. Birame Souleye Diop a été désigné par la coalition Yewwi Askan Wi et Mamadou Lamine Thiam assure la présidence du groupe parlementaire Wallu Sénégal. Cheikh Bara Dolly Mbacké est vice-président.
NOUVELLE ASSEMBLÉE NATIONALE MANKEUR NDIAYE DÉÇU
L’ancien ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, est déçu de l’installation de la nouvelle législature de l’Assemblée nationale. Hier, les nouveaux parlementaires se sont bagarrés, crêpés les chignons. Bref, ils ont montré un visage pas rassurant de députés dignes de défendre le peuple qui les a élus. Mankeur Ndiaye «depuis l’étranger, a-t-il informé, a invité le garant du fonctionnement régulier des Institutions, Macky Sall, à prendre ses responsabilités. Dans son tweet, il dénonce avec force «ce qui se passe à l’Hémicycle » qu’il juge « inadmissible ». Il soutient que les ministres élus députés ne peuvent siéger sans avoir démissionné. Il dit avoir toujours alerté depuis des mois ce fait qu’il voyait venir.
UN FAUX DÉPUTÉ À L’ASSEMBLÉE NATIONALE
La journée d’hier a été historique sur tous les plans. En plus de la présence des gendarmes au sein de l’hémicycle, du boycott de l’opposition pour le vote du président de l’Assemblée nationale, un citoyen avec une écharpe a pu prendre place dans la salle et s’est fait passer pour un député. L’homme s’appelle Coumba Ndoffène Ndiaye. Selon des informations, il se serait fait passer pour un élu de Yewwi. Ne s’étant pas contenté de cet acte qualifié d’usurpation de fonction, le faux député a réussi à prendre la parole pour donner son avis sur la tournure des évènements, mais aussi, comme beaucoup de députés, parler de l’article 54 interdisant aux ministres de siéger dans l’hémicycle. Alors qu’il avait tranquillement rejoint sa place, il a été sommé de sortir de la salle par des gendarmes qui l’ont accompagné dans un endroit de l’Assemblée pour sans doute des auditions. Tout le monde s’est posé la seule et unique question, à savoir comment ce dernier a fait pour être dans la salle alors qu’il y avait un énorme dispositif de sécurité. En plus, avant de recevoir l’écharpele de député, il aurait dû présenter sa pièce d’identité. Sûrement, le commandement va mener une enquête pour déterminer la faille qui a permis au faux député de pénétrer dans l’Hémicycle.
LA PRESSE ENVAHIE
Dans le seul box qui reçoit toujours les journalistes, il n’y avait pas que nos confrères. Car, dès 8 heures, tous les snappeurs, facebookeurs ou encore rik tokeurs et youtubeurs avaient envahi la salle de presse, qui a été très très étroite, hier pour la presse. Les cadreurs qui se mettaient d’habitude dans un autre box sont venus dans celui des journalistes. Et pour voir ce qui se passe dans la salle, il fallait se mettre sur des chaises. Dans un petit espace, plusieurs dizaines de personnes s’entassaient sous une chaleur et une climatisation qui avaient du mal à donner de l’air à cause du nombre de personnes. Les journalistes n’ayant pas la possibilité de se retrouver dans le box pouvaient suivre la séance dehors sur un écran de télévision.
UNE PREMIÈRE HAUT EN COULEURS DE GUY MARIUS SAGNA
Guy Marius Sagna s’est particulièrement signalé lors de son baptême de feu comme nouveau député. Il a été à la tête de la fronde des députés de l’opposition. Juste de retour dans la grande salle de l’Hémicycle pour l’élection des députés, Guy Marius Sagna et Cie ont jeté leurs bulletins de vote par terre. Ils dénoncent la couleur des bulletins de vote. L’opposition propose des couleurs pour chacun des quatre candidats en lieu et place des noms. Pour motiver leur position, les députés de l’opposition indiquent que certains députés ne savent ni lire ni écrire. Les débats furent longs. Ils ont abouti à une confusion pour déterminer les couleurs des candidats qui étaient Mamadou Lamine Thiam (coalition Wallu), Barthélémy Dias (Yewwi askan wi), Amadou Mame Diop (Benoo Bokk Yaakaar), Ahmed Aïdara (député de Yewwi).
ABASS FALL DÉJÀ TRÈS CHAUD
Les députés de Yewwi Askan wi et surtout les nouveaux étaient les plus chauds hier, lors de l’installation de bureau de la 14ème législature. Abass Fall était le plus bouillant de tous. Le militant de Pastef et adjoint au maire de la ville de Dakar s’est fait remarquer à plusieurs reprises. Nouvellement élu député, Fall a d’abord participé à la mêlée entre le pouvoir et l’opposition, et a failli en venir aux mains avec un adversaire de l’autre camp. En prenant la parole, l’homme, membre de la coordination Pastef de Dakar a encore attiré l’attention de toute l’assemblée. D’abord son attitude, se tournant de gauche à droite, maniant la langue et narguant ceux qui essaient de l’empêcher de parler. C’est le cas du député Demba Diop Sy, à qui il a dit qu’il n’a aucune leçon à recevoir de lui. A la présidente de séance, il lui demandé de s’excuser devant tous les députés pour avoir parlé de dignité et de valeur. Après sa prise de parole, le député, au lieu de regagner sa place, s’est mis à crier sur les élus de la rangée de devant où étaient assis Mariama Sarr, Amadou Bâ, Farba Ngom, ou encore Abdoulaye Diouf Sarr. Sur son siège, Abass Fall demande à ses camarades de perturber la prise de parole d’El Hadji Oumar Youm qui, selon lui, en avait fait de même quelques minutes avant. Il s’est également frotté au député de Matam, Mamadou Mory Diaw.