Pape Dieng interdit à la presse d’accéder à la démonstration de force des travailleurs
ASSEMBLEE GENERALE TRES MOUVEMENTEE A LA DIRECTION GENERALE DE LA SENELEC
Les travailleurs de la Société nationale d’électricité (Senelec) sont plus que jamais déterminés à faire tomber leur Directeur général. Ils ont tenu, hier, une grande Assemblée générale (Ag) à la rue Vincent. Et cela, malgré l’interdiction de l’accès aux lieux à la presse par Pape Dieng qui a réquisitionné les forces de l’ordre qui ont barricadé les accès. Les travailleurs ont quand même réussi une démonstration de force.
La guerre est officiellement déclarée entre le Directeur général de la Société nationale d’électricité (Senelec) et les travailleurs réunis au sein des quatre grandes organisations syndicales de la société. A savoir le Sutelec, le Satel, le Sycas et l’Unsep. Très déterminés à mettre hors service leur Directeur
général, Pape Dieng, ces syndicats ont tenu, hier, une Assemblée générale (Ag) qui a été très mouvementée. Et ceci, à cause des forces de l’ordre qui avaient barricadé les lieux et interdit l’accès au bâtiment de la Direction générale à la presse qui était venue couvrir la manifestation. Une interdiction d’accès décidée par Pape Dieng. Malgré tout, l’Assemblée générale s’est tenue, le Dg ne pouvait interdire l’accès aux travailleurs qui ont réussi une véritable démonstration de force en termes de mobilisation.
En effet, après plus de 30 minutes d’explication à l’intérieur, les travailleurs - venus de toutes les agences de la Senelec de Dakar - sont sortis pour faire face à la presse. Le point de presse bien que tenu en dehors des locaux de la Senelec en pleine rue, les policiers sont encore intervenus pour empêcher au porte-parole des travailleurs de s’adresser aux journalistes. Faisant fie de cette interdiction, les journalistes ont réussi à poser leurs questions avant d’être à nouveau chassés des lieux.
«Pape Dieng a fait perdre à la Senelec, dans le premier trimestre 2013, plus de 4 milliards»
«On avait appelé à une Assemblée générale pour décrier la gestion de l’entreprise. L’entreprise est un bien très précieux pour notre économie et nous avons tous constaté au niveau de la Senelec que la société est très mal gérée», a déclaré Aliou Ba, un des responsable de la Sutelec, et porte-parole du
comité ad hoc de l’intersyndicale.
«Nous avions pensé qu’il fallait lui (Pape Dieng) donner une période de grâce pour voir quels sont les actes qu’il pose. Est-ce que ce sont des actes en adéquation avec la lettre de politique du secteur ? Malheureusement, on s’est rendu compte que c’est tout à fait le contraire», a ajouté M. Ba selon qui, «la mauvaise gestion du Directeur général, Pape Dieng, a fait perdre à la Senelec, dans le premier trimestre 2013, pour le recouvrement global, plus de 4 milliards de francs Cfa».
Aliou Ba explique que «le système qui permet de gérer la clientèle et de recouvrer l’argent de la Senelec est devenu obsolète. Et malheureusement, le Directeur général n’a pas eu la promptitude de faire ce que les syndicats lui avaient demandé» pour faire face à cette situation. Par ailleurs, le responsable syndical du Sutelec a souligné qu’«aujourd’hui, sur le segment de la production, le déficit est énorme et tout le monde l’a remarqué. Et du fait de ce déficit, les délestages ont repris. Et là également, ça été mal géré et tous les projets».
Une grande manifestation prévue le 18 avril
La mauvaise gestion du personnel et de la clientèle a été également décriée par les travailleurs
qui ne veulent plus de Pape Dieng. «Les clients ont l’impression que le kilowatt heure a augmenté alors que ce n’est pas vrai. C’est simplement dû à la mauvaise qualité des compteurs qui, pour l’essentiel, viennent de chez lui et ce n’est pas acceptable.
Les autorités doivent comprendre qu’aujourd’hui, il faut gérer la Senelec autrement. Si on ne le fait pas, ça ne marchera pas». Le porte-parole des travailleurs de la Senelec a révélé, en outre, que l’essentiel des travailleurs présents au niveau de la production et des agences ne sont pas embauchés. «Et ce n’est pas acceptable», dit-il avant d’asséner qu’«il y a énormément de places
vacantes». Face à tous ces problèmes et pour obtenir la tête du Directeur général, les travailleurs
de la Senelec appellent à «une grande manifestation nationale le 18 avril. Ce sont les quatre grandes organisations syndicales qui organisent cette manifestation. Et c’est encore la mauvaise gestion du directeur qui sera décrié. Et ça continuera jusqu’à ce qu’il quitte».