CES ACCORDS QUI SAIGNENT LE TRÉSOR PUBLIC
COTE D'IVOIRE

Le président ivoirien, Alassane Ouattara est parvenu à obtenir le retour au calme après les mouvements d’humeur des mutins rebelles et des rebelles démobilisés. Intervenant dans un contexte de crise économique aiguë pour la Côte d’Ivoire, le règlement de ces crises a sans doute porté un gros coup au trésor public, vu les montants pharaoniques décaissés en vue du retour des soldats en casernes.
Déterminé à régler la crise par la fermeté au départ, le gouvernement ivoirien a fini par accéder aux revendications financières des mutins rebelles dont les mouvements d’humeur ont secoué les grandes villes de la Côte d’Ivoire, comme Abidjan, capitale économique et Bouaké, deuxième ville du pays.
Le chef de l’Etat a dû consentir le paiement de 12 millions de F CFA par tête (18.000 euros) après les deux mouvements de janvier et de mai. Ils étaient 8400 militaires à bénéficier de ces largesses gouvernementales. Plus de 100 milliards de francs CFA ont donc été décaissés du trésor public pour émousser les velléités de mutinerie chez ces soldats.
La satisfaction donnée aux mutins a fait sortir les rebelles démobilisés qui ont réclamé à leur tour, des primes de 18 millions de francs CFA (environ 27.000 euros) chacun. Ferme au départ, le chef de l’Etat a finalement obtenu la fin des mouvements chez les 6000 démobilisés.
Selon le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, le paiement de primes n’est plus à l’ordre du jour. Mais de son côté, Diomandé Megbé, porte-parole des démobilisés, annonce qu’ils ont eu des propositions alléchantes de la part du chef de l’Etat. Même si aucun chiffre n’a été rendu public, il faut reconnaître que le silence des démobilisés ne saurait être acheté à coup de discours. Certainement, des engagements financiers ont été aussi pris de ce côté-là. Cent milliards huit cent millions étaient attendus par les démobilisés.
Il faut rappeler que ces efforts financiers interviennent à un moment critique pour l’économie ivoirienne. Selon le président Alassane Ouattara, le trésor public est rudement éprouvé par la baisse des cours du cacao, principale source de devises du pays. C’est d’ailleurs pourquoi il a appelé à une trêve, syndicats et militaires mécontents, le 1er mai.
Mais face à la ténacité des mutins de Bouaké et à la menace que leur mouvement faisait peser sur la sécurité dans le pays, le président Ouattara a dû opter pour un compromis financier. Cette dépense imprévue n’est pas sans conséquence sur le trésor public en Côte d’Ivoire. Et comme si cela ne suffisait pas, les démobilisés en rajouteront à la peine des caisses de l’Etat. En définitive, les deux accords passés avec les soldats fâchés ont fait saigner le trésor public.