«LE NUMERIQUE N’EST PAS UN SECTEUR D’ACTIVITE, MAIS UNE FORME D’EXPRESSION DE L’ECONOMIE»
ABDOULAYE SAKHO PROFESSEUR AGREGE DE DROIT A L’UCAD
Le professeur agrégé de droit de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Abdoulaye Sakho a soutenu que le numérique ne peut pas être considéré comme un secteur d’activité. Pour lui, c’est la forme d’expression de l’économie contemporaine car, tout devient numérique dans la société actuelle. Il s’exprimait hier, mardi 6 juin lors d’une conférence portant sur le thème : «L’Etat, principal acteur de la transformation numérique».
«Aujourd’hui, je suis désolé de le dire mais on ne peut pas considérer le numérique comme un secteur d’activité mais c’est la forme d’expression de l’économie qui est devenue numérique». Ces propos sont d’Abdoulaye Sakho, professeur agrégé de droit de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il animait hier, mardi 6 juin une conférence organisée dans le cadre du cycle de conférence «des mardis du numérique» portant sur le thème : «L’Etat principal acteur de la transformation numérique».
Pour le cas du Sénégal, il préfère qu’on utilise le mot transition numérique. Il estime que ce vocable est plus approprié pour traduire la réalité. «Dans toutes les filières de notre société notamment le transport aérien, l’éducation et la santé, on n’est pas totalement dans l’économie numérique», souligne-t-il.
Par ailleurs le Pr Sakho trouve qu’une Nouvelle approche de l’innovation et de nouvelles conditions d’exercice de la réglementation s’imposent. Au plan institutionnel, il souligne la nécessité de mettre en place un ministère transversal en charge de l’économie numérique. De même au-delà de l’aspect gouvernemental selon lui, il est indispensable de mettre en place une structure de concertation avec tous les acteurs.
Pour sa part, Ibrahima Nour Eddine Diagne, expert en commerce électronique trouve qu’il y a un manque de concertation entre l’Etat et le secteur privé. Pour lui, il ne peut pas y avoir d’acteurs nationaux forts du numérique dans le secteur privé si l’Etat n’est pas un sponsor de ces acteurs économiques. «On se rend compte que dans toutes les économies du monde les géants de l’économie du numérique sont nés grâce à l’appui de l’Etat dans des contrats d’envergure nationale. L’Etat doit fabriquer des champions du numérique et surtout faire confiance aux entreprises nationales », laisse-t-il entendre.