SORANO EN MODE SOPRANO
SPECTACLE 11 ans de la chorale Saint Pierre Julien Eymard
La chorale Saint Pierre Julien Eymard de la parois- se Saint Joseph de Médina a célébré samedi soir ses onze ans d’existence au théâtre national Daniel Sorano. Incarnant le Panafricanisme, cette chorale, composée en majorité d’étudiants, s’est frottée au répertoire classique, celui de Haendel, en guise d’é- volution sans cesse affirmée par cette formation.
La chorale Saint Pierre Julien Eymard est une valeur sûre dans l’univers sénégalais du chant choral. Si la valeur n’attend pas le nombre des années, il faut croire qu’après onze années d’existence, la machine est bien huilée. Qui plus est, elle offre pour la première partie de son spectacle annuel un récital de haute volée. Loin de sa zone de confort des chants de tradition africaine, elle débute par cinq pièces issues de l’ontario Messiah du compositeur Georg Friedrich Haendel sous la direc- tion de Bertin Hiamou et Laddys Mbangu.
Les solistes portés par l’imposant chœur font résonner le théâtre national Daniel Sorano de notes venues du classicisme occidental. Soutenus par l’organiste Izumi, fidèle de la chorale, et par un tri de cuivres, les cho- ristes de Saint Pierre Julien Eymard font montre, comme à leur habitude, du fruit d’un long travail de répétition pour en arri- ver à cette hauteur. Le temps de souffler, le «frère» Fulgence Gakou vient interpréter trois tit- res de son dernier disque.
Le public est plus à l’aise dans le registre du chant choral mis à la sauce pop. Par la suite, la for- mation revient sur scène pour entonner une litanie du répertoi- re plus «orthodoxe» : on voyage alors du golfe de Guinée jusqu’au bassin du fleuve Congo, car Saint Pierre Julien Eymard, c’est le syncrétisme d’une Afrique épar- pillée, venue étudier à Dakar. Cette chorale est le point de confluence d’un continent bigar- ré aux multiples traditions cantatoires.
Avec eux, «Jésus-Christ n’a pas d’égal. Il est partout, en chaque lieu». Un aimant que partagent les membres de la cho- rale Daniel Brothier, venus com- munier avec leurs comparses pour la troisième partie du spec- tacle. Prestation au final de haute volée qu’une sonorisation quelque peu défaillante n’a pas érodée. A l’instar des descen- dants des Hébreux, il faut sou- haiter pour leurs douze ans d’existence : l’an prochain, Jérusalem. En attendant, la for- mation vient du publier un nou- veau disque de 8 titres, intitulé Tout pour la gloire de dieu.