L'AIBD, NOTRE FLEURON
EXCLUSIF SENEPLUS - Que d'évènements importants au Sénégal en 2017: Arrestation de Khalifa Sall, la menace terroriste, le drame des migrants... Mais en terme d'impact à long terme, l'ouverture du nouvel aéroport est l'évènement majeur pour aborder 2018
L’année 2017 se caractérise par un foisonnement d’évènements heureux ou moins heureux . On est hésitant devant le choix d’un fait qui va resurgir dès les premières semaines de 2018. A cet effet, j’aurai pu évoquer le procès du maire de Dakar, Khalifa Sall pour ses relents politiques ou du procès des présumés terroristes qui place le Sénégal au coeur d’un phénomène qui n’épargne presque aucun pays ; pourvu que notre Sénégal s’en limite à ce qui va se passer au tribunal de Dakar!
Le Sénégalais est aussi traumatisé par ces accidents infinis sur les routes du pays et qui tuent autant que les épidémies qui sévissent dans différentes contrées ou malheureusement certains attentats de djihadistes; le nombre de morts évoqué dans la presse est tout simplement ahurissant et je me garderai bien de reprendre le décompte macabre.
Des incendies qui ont émaillé l’année 2017 continuent à frapper les esprits par leur violence inouïe tandis que le naufrage des braves femmes des Iles du Saloum nous rappelle qu’on n’est pas encore à l’abri d’un bateau le Joola
Quant à l’enfer libyen , je préfère ne pas y penser pour accueillir le Nouvel An avec espoir et détermination et je choisis de rêver de grandeur pour mon cher Sénégal. A cet effet, je vais m’arrêter sur le nouvel aéroport de Ndiass.
J’ai souvent été critique à l’égard du Président Abdoulaye Wade - moins de l’opposant, je fais la différence entre les deux- souvent pour des raisons objectives mais, concernant les infrastructures et particulièrement l’AIBD, il a fait preuve d’ambition et de vision. Le débat sur la paternité de l’aéroport relève du dérisoire et au fond, lorsqu’on scrute certaines images qui nous parlent, le véritable héritier d’Abdoulaye Wade n’est pas le biologique mais plutôt le spirituel qu’est Macky Sall. On est frappé de voir côte à côte, au moment de la pose de la première pierre pour lancer les travaux de l’aéroport, Abdoulaye Wade Président de la République et Macky Sall, son Premier Ministre d’alors. Le hasard n’existe pas! D’ailleurs, Abdoulaye Wade a commencé à concrétiser quelques uns de ses projets lorsque Macky Sall fut son Premier Ministre.
Que retenir de tout cela ? Le principe de la continuité de l’Etat et la stabilité du pays.
Seulement, les atouts de ce pays ne serviront pas à grand chose si certains préalables ne sont pas réglés de façon définitive ; par exemple, on perd un temps énorme et une énergie folle dans les querelles politiques au lieu d’un débat constructif sur des questiosn stratégiques. Je suis absolument d’accord que la démocratie se construit autour d’un débat contradictoire mais pour quelle raison, la question électorale revient- elle de façon sempiternelle?
Mieux, il nous sera difficile d’atteindre l’émergence si nous ne plaçons pas la rationalité au coeur de notre vécu quotidien. Tout le monde déplore les gaspillages dans les cérémonies et commémorations, l’indiscipline des Sénégalais qui sont de moins en moins éduqués et des franges très importantes qui refusent délibérément la modernité…Et pourtant personne ne fait rien.
Pour revenir à l’aéroport, j’ai parcouru l’Afrique du Cap Vert au Cap Gardafui, du Cap Bon au Cap de Bonne Espérance, mais cet AIBD me restitue ma fierté de Sénégalaise car trouver mieux sera difficile. En plus, il me permet de m’extirper un peu de ma condition de citoyenne d’un pays qui n’a pas encore émergé.
Seulement, pour être digne de Ndiass, il nous faut accepter certaines ruptures : bannir l’amateurisme en procédant au recrutement d’un personnel qualifié et bien formé pour gérer cet aéroport. Le premier contact qu’un étranger a avec un pays reste son aéroport; il faut, au moins créer les conditions d’une illusion d’un Sénégal émergent avec un service impeccable!
Il est vrai que le transfert de « LSS » vers « l’AIBD » crée quelques problèmes à tous ceux qui vivaient de l’économie informelle autour de Dakar Yoff mais il faut penser à des alternatives et éviter de reproduire une situation similaire à Ndiass.
Je demeure convaincue que cet aéroport peut parfaitement symboliser la volonté d’émergence mais à condition d’en payer le prix!
Bonne et heureuse année 2018!