VAINQUEURS ET VAINCUS, TOUS UTILES
Les élections législatives, tant attendues, sont maintenant derrière nous. Le plus dur, l’essentiel est fait. Les urnes viennent de livrer leur verdict. Il faut toujours un gagnant et un perdant, dit la chanson.
Les élections législatives, tant attendues, sont maintenant derrière nous. Le plus dur, l’essentiel est fait. Les urnes viennent de livrer leur verdict. Il faut toujours un gagnant et un perdant, dit la chanson. C’est parce qu’il y a un adversaire de taille que la victoire a un sens car, qu’il nous est permis d’emprunter au poète sa célèbre formule, «à vaincre sans péril on triomphe sans gloire». Il ne résistera pas à l’analyse que l’audace, la confiance en soi et l’argumentaire ont payé. Si c’était pour se jauger, se mesurer par un thermomètre politique, tester son degré de popularité locale, de légitimité et de légalité nationales dans ce nouvel environnement, le pari est gagné et gloire aux vainqueurs mais que feront-ils de leur victoire ? Il est d’abord recommandé d’avoir le triomphe modeste. De ces belles empoignades, retenons qu’aujourd’hui le peuple sénégalais a encore gagné. N’est-ce pas que pouvoir et opposition font partie intégrante du peuple ?
Félicitations et hommage aux vainqueurs pour leur mérite, leur foi en un idéal, leur abnégation et, surtout, pour les valeurs qu’ils ont défendues.
Ô paradoxe, les vaincus ont également gagné pour avoir vaincu leur déception, leur état d’âme, leur rage de vaincre, et pour avoir félicité les vainqueurs, mais aussi et surtout pour le respect du choix des électeurs et, au-delà, du jeu démocratique. Attitude chevaleresque dont il ne faut nous départir.
Souhaitons plein succès à la nouvelle majorité pour le bonheur du Sénégal, vainqueurs et vaincus compris. Elle a déjà affirmé vouloir couvrir la politique d’un manteau de morale, ce qui est séduisant pour qui connaît les anciennes pratiques longtemps décriées mais jusque-là restées sans remède efficace. Les signes envoyés dès les balbutiements autorisent l’espoir, la foi en un Sénégal meilleur.
Une fois cela dit et fait, il s’agira de se mettre au travail en commençant par donner connaissance et opportunités au peuple, surtout les plus jeunes. Le fort est celui qui respecte et aide les faibles. La portion que représente les partis politiques dans l’électorat est minime pour ne pas la qualifier de portion congrue. Quel leitmotiv désormais ?
Ouverture, inclusion, sanctions positives et négatives, recherche de profils caractérisés par la compétence, le sérieux et la rigueur dans une gestion parcimonieuse de nos ressources encore maigres. Vainqueurs et vaincus, tous utiles à notre démocratie et surtout, a notre développement. Il n’est pas difficile de distinguer la bonne graine qui se trouve des deux côtés de la ligne de front et partout à travers le monde, sans parti pris. Qui disait «je me méfie des partis, ils deviennent vite des partis pris» ? C’est ce qu’il faut éviter pour mieux diriger tout le Sénégal, sans exclusive mais à l’exception notoire des irrécupérables, dûment et objectivement fichés. Que nos chers Président et Premier Ministre deviennent des chasseurs de têtes, fouillant les curricula vitae pour dénicher et recruter les compétences utiles au pays avoir pour objectif : having the right people in the right place at the right time (avoir les bonnes personnes à la bonne place et au bon moment). Dieu sait qu’il y a du travail qui nous attend, nous autressénégalais.