«LA LANGUE DE BARBARIES RISQUE DE DISPARAITRE»
Le candidat à la présidentielle Pape Diop fait un constat préoccupant de l'avancée de la mer à Guet-Ndar
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Pape Diop leader de la convergence libérale Bokk gis-gis candidat à la prochaine présidentielle du 24 février 2019, sillonne l'intérieur du pays. Après Nioro et Bambey, Saint-Louis a accueilli hier sa caravane, après un passage à Gandiol et à la Langue de barbaries. Le constat fait par l'ancien président de l'assemblée nationale n'est pas reluisant.
La mer a dicté sa loi aux populations de Guet-Ndar causant d'énormes dégâts. Bon nombre d'entre elles sont logées à Khar Yalla depuis qu’elles ont été chassées par les eaux. Depuis lors, les hommes politiques défilent aussi bien à Gandiol qu'à la Langue de barbaries. Hier, c'était autour de Pape Diop, leader de la Convergence libérale Bokk Gis-Gis était dans le département de Saint-Louis. «J'étais venu constater de visu la situation, mais j'avoue qu'elle est catastrophique à Gokhou Mbacc, à Guet Ndar comme à Gandiol. Nous avons trouvé sur place des populations désemparées, tristes, désolées, dans des conditions assez précaires. Ces populations sont chassées de chez elles. Le sinistre est immense», s'est désolé Pape Diop indiquant que des menaces pèsent actuellement sur la Langue de barbaries. «Avec cette avancée rapide de la mer, la Langue de Barbaries risque de disparaître tout bonnement. Des prévisions devraient être faites depuis longtemps, car la digue de protection construite du temps des colons, a fait son temps Les problèmes sont multiples au niveau de la Langue de barbaries où des milliers de pêcheurs ont été expulsés de la Mauritanie. Ces acteurs sont dans une situation compliquée du fait du non renouvellement des licences. Ils sont en chômage forcé », a également déploré l'ancien maire de Dakar. Pape Diop signale que la pêche constitue un facteur important de l'économie locale. La tête de file de la convergence libérale Bokk Gis-Gis estime que l'Etat doit déployer les gros moyens pour accompagner les populations du Nord qui sont au bord du «gouffre». «Le gouvernement a l’obligation de bien mesurer l’ampleur de ce sinistre pour assister davantage ces populations. Ce qui se passe sur la Langue de Barbarie est grave même si je reconnais que c’est un phénomène naturel qui sévit dans le monde entier. Il dure depuis des années à Guet Ndar et d'autres quartiers. Je pense qu'il faut impliquer les populations et les acteurs locaux dans les mesures prises », a souligné Pape Diop.
Se prononçant sur la situation à Gandiol, Pape Diop signale que les conséquences sont incommensurables. «La plupart des villages sont rayés de la carte. Doune Baba Diéye, Pilote Bar, Dieule Mbame ont été engloutis par les eaux. Les autorités doivent agir vite et préserver particulière à ce site historique», a-t-il préconisé. S'agissant des licences de pêche, Pape Diop invite les autorités mauritaniennes à interroger l’histoire qui lie les deux pays. «Notre frontière est à 70 kilomètres du fleuve mais Feu Léopold Sédar Senghor par un esprit humaniste a pu céder ces terres à nos voisins et nous pensons que vu sous cet angle, la Mauritanie devrait doter le Sénégal de licences de pêches suffisantes », a précisé Pape Diop qui partage la position des pêcheurs sur leur refus de débarquer les saisies halieutiques à Ndiago. «Cette exigence de la Mauritanie, si elle est acceptée peut tuer l’économie locale. Il faut décentraliser les commandes publiques qui avoisinent la somme de 2200 milliards par an. Il faut que nous arrivions à offrir des marchés aux entreprises locales qui sont dans les régions et que nous évitions à tout concentrer sur Dakar», a conclu le candidat à la prochaine présidentielle.