LES SYNDICATS LASSÉS PAR LES SÉMINAIRES
Etude sur la rémunération dans la Fonction publique

L’absence du Premier ministre à cette rencontre, la non-mise à leur disposition du rapport final sur l’étude sur le système de rémunération, la redondance du diagnostic : ce sont entre autres les points sur lesquels les syndicalistes se sont plaints à l’ouverture d’un atelier de partage sur les conclusions et recommandations sur le système de rémunération dans la Fonction publique. Une rencontre de trois jours au cours de laquelle il est attendu des propositions pour aller vers l’opérationnalisation d’un nouveau système de rémunération.
Le ministère de la Fonction publique, de la rationalisation des effectifs et du renouveau du service public a convié les partenaires sociaux à un atelier de partage des conclusions et recommandations de l’étude sur le système de rémunération. Durant 3 jours, les participants devront discuter et faire des propositions pour la mise en œuvre d’un nouveau système de rémunération qui rétablira la justice sociale et l’équité. Mais déjà au premier jour de la rencontre, certains syndicalistes ont affiché leur pessimisme sur la volonté du gouvernement d’aller réellement vers la mise en œuvre pour corriger les disparités et les iniquités dans le système de rémunération qui ont été révélées dans cette étude effectuée en 2014. C’est le cas de Saourou Sène, Secrétaire général du Saemss, qui soutient n’étant pas sûr «que ce qui a été dit ne l’a pas été il y a quelque temps». Selon lui, un pré-rapport a été partagé et le diagnostic a été fait. Revenant sur la présentation qui a été faite sur l’étude, il soutient qu’on ne peut pas rester éternellement sur le diagnostic. «Tout ce qui a été dit est connu de tous, j’espère que nous allons mesurer les enjeux de ces travaux parce que le faire-semblant ne va pas prospérer. Nous voulons aller très rapidement et sûrement d’autant plus que le chef de l’Etat nous avait dit qu’un rapport devra lui être transmis avant le mois d’octobre», a-t-il dit.
En outre, d’autres syndicalistes se sont plaints de la non-mise à leur disposition de ce rapport, à la place ils ont eu un extrait, ce qu’ils ont jugé regrettable. D’après Abdoulaye Ndoye dans le document qu’ils ont reçu, il n’y a pas le tableau des grilles de rémunération, la liste des indemnités et avantages. A en croire le Secrétaire général du Cusems, la même remarque avait été faite lors du partage du pré-rapport de l’étude. Il a ainsi lancé un appel pour que le rapport final de l’étude soit mis à leur disposition. «Nous ne cherchons pas à déstabiliser votre pouvoir, nous nous battons pour l’école et la Fonction publique, de grâce permettez aux citoyens que nous sommes de donner notre point de vue sur la question», a-t-il prié. Répondant à cette interpellation, le Secrétaire général du ministère de la Fonction publique a fait savoir que dans le document qui leur a été transmis, il y a l’essentiel des éléments. Néanmoins Mahmout Diop a promis de transmettre le message à qui de droit. Dans la même veine, il a précisé que l’objectif de cet exercice est d’examiner les conclusions et de faire des propositions. «Nous refusons qu’on en fasse un débat corporatiste. Nous sommes là pour travailler et trouver des solutions», a-t-il déclaré.
Lors de l’ouverture de la rencontre, le Secrétaire général dudit ministère avait précisé qu’il ne s’agit pas «de reprendre l’étude encore moins d’ouvrir de nouveaux chantiers de revendications». Mais de jeter «un regard critique sur la pertinence des conclusions de l’étude et interroger les mesures annoncées en vue de leur opérationnalisation». Ainsi souligne-t-il, le mandat qui leur est assigné «durant ces trois jours s’articulent autour de deux objectifs : procéder à l’analyse vigoureuse de la pertinence et des enjeux des axes stratégiques proposés dans l’étude et dégager des recommandations concrètes tenant en compte des conditions de justice sociale et de soutenabilité budgétaire». Cet objectif, d’après M. Diop, exige de la part des parties prenantes, «un esprit critique, d’ouverture et de solidarité, pour refonder un système de rémunération durable au sein de l’Administration publique qui valorise les compétences et la performance».