LES FEMMES DE MENAGE CONTRIBUENT A HAUTEUR DE 21% DU PIB
Autonomisation des femmes
Une rencontre de deux jours sur : «Dividende démographique et autonomisation des femmes et filles», s’est ouverte, hier, au King Fahd Palace. Présidée par le ministre de la Femme, ndèye Saly Dieng, cette conférence qui a pour objectif de créer un espace d’échanges sur la question de l’autonomisation des femmes a vu la participation de plusieurs autorités dont l’ambassadeur du Canada à Dakar, Lise Filiatrault et du directeur régional du Fonds des nations Unies pour la Population (UnFPA) Mabigué ngom. Ce dernier a révélé qu’au Sénégal, le travail des femmes de ménage non pris en compte fait 21% du PIB.
«Les inégalités de genre, les pratiques néfastes (33, 6% des adolescentes mariées avant 18 ans ) et les violences basées sur le genre persistent dans le pays .Le taux d’activité qui permet de caractériser la participation à l’activité économique est de 33,3% pour les femmes contre 69% pour les hommes. Le chômage touche 40,4% de la population féminine contre 18% de la population masculine ». C’est ce qui ressort d’une étude effectuée par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (Ansd). C’est la raison pour laquelle le ministère de la Femme organise depuis, hier, une conférence internationale dont objectif est d’engager l’ensemble des parties prenantes en vue de l’autonomisation des femmes pour la capture du dividende démographique. Et entre la prestation des jeunes filles du groupe théâtral :«David Diop» et les plaidoyers des différents acteurs qui se sont succédé au podium, la cause féminine devrait être bien entendue après cette rencontre qui prend fin demain. Pour le directeur de l’UNFPA, Mabigué Ngom, le rôle des femmes dans le développement est sous évalué en Afrique en général et au Sénégal en particulier.
A l’en croire, les femmes représentent 70% des activités agricoles au Sénégal. Il ajoute qu’au Sénégal, le travail des femmes de ménage non pris en compte fait 21% du PIB. «Les femmes travaillent aussi de 7 à 8 heures par jour», dit-il. Abondant dans le même sens, la représentante de l’UNFFPA au Sénégal pense qu’il n’y a pas de dividende démographique sans l’autonomisation des femmes et des filles qui représentent plus de la moitié de la population de nos pays. C’est pourquoi cette rencontre, selon elle, proposera des solutions à l’amélioration de la contribution des femmes et des filles à la création de la richesse nationale et par conséquent à la capture du dividende démographique. Dans une salle archicomble, l’ambassadeur du Canada au Sénégal a soutenu pour sa part que «les femmes et les filles sont de grandes vectrices de développement au même titre que les hommes». Poursuivant sa plaidoirie, elle souligne que «les femmes sont la force de l’émergence des pays de l’Afrique». Néanmoins, elle révèle que «plusieurs normes sociales, en Afrique sont en contradiction avec l’autonomisation des femmes comme les mariages précoces ».
Pour Ramatoulaye Diéye, fonctionnaire à l’Union Africaine (UA) et faisant partie des panélistes, «la femme contribue de manière significative dans le développement de l’Afrique, mais elle est invisible».