GESTION DE LA TRANSITION DE CRÉDIT CARBONE
Le Sénégal veut son propre système national
Le Sénégal envisage de se doter d’un système national de gestion de la transition de crédit carbone d’un pays à un autre, a annoncé mercredi à Katowice (Pologne), le directeur de la planification et des études de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER), Ousmane Fall Sarr.
"Le Sénégal veut avoir son propre système national pour pouvoir gérer, administrer, suivre les transitions, d’un pays à un autre. C’est ce que nous appelons le cadre de crédit normalisé qu’on est en train d’expérimenter dans le cadre de l’électricité rurale", a-t-il expliqué.
M. Sarr co-animait un panel sur les énergies et l’efficacité énergétique, lors de la journée dédiée au Sénégal à la COP 24, l’édition 2018 de la Conférence des Nations unies sur le climat.
Il a souligné la nécessité de mettre en place un "cadre normalisé pour pouvoir gérer tout ce qui est génération de crédit carbone et transaction carbone", rappelant que les mécanismes de développement propre (MDP) ont été mis en place "de manière globale dans le cadre du protocole de Kyoto" sur la lutte contre le changement climatique.
"Aujourd’hui, nous allons vers la fin de ce protocole en fin 2020 et l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris met en place un nouveau mécanisme d’atténuation et de développement durable avec l’opérationnalisation de l’article 6 de cet Accord", a précisé Ousmane Fall Sarr.
Il s’agit selon lui de trouver un moyen de faire la transition des MDP, ce qui passe nécessairement par la mise en place d’un "instrument au niveau national".
"Les Etats ont la possibilité de coopérer en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de faire des transactions d’unités d’atténuation. Nous essayons de faire transiter notre mécanisme de développement propre dans ce mécanisme d’atténuation pour la génération et la transaction de crédits carbone au niveau national", a expliqué l’expert, selon qui c’est localement que le processus va se faire.
Il évoque ainsi la préparation du projet, la mise en œuvre, la vérification et la certification du crédit carbone.
"Nous voulons des vérificateurs au niveau local avec l’appui des vérificateurs de niveau mondial pour former des cabinets locaux qui pourront se positionner comme vérificateurs au niveau national. C’est cela que nous voulons faire", a insisté Ousmane Fall Sarr.
"En termes de renforcement de capacités de valeur ajoutée, cela va nous permettre de mieux maitriser ces nouveaux mécanismes de marché et de tirer profit des opportunités de financement offertes dans le cadre de la finance carbone et climatique". a-t-il indiqué.