MULTIPLE PHOTOSAU RENDEZ-VOUS DU GOUT ET DES COULEURS
La ville de Chengdu est la capitale de la province chinoise Sichuan. Elle est à 2 heures 45min de vol de Beijing et à plus de 1500 km par la voie terrestre. Le quotidien à Sichuan est différent de celui de la capitale chinoise.
La ville de Chengdu est la capitale de la province chinoise Sichuan. Elle est à 2 heures 45min de vol de Beijing et à plus de 1500 km par la voie terrestre. Le quotidien à Sichuan est différent de celui de la capitale chinoise. La température y est plus humide, la nature plus verdoyante et la nourriture plus diversifiée et plus épicée. On y trouve toutes les épices utilisées en Afrique. La province de Sichuan est le milieu naturel des pandas géants, une espèce protégée parce que menacée d’extinction. La ville de Dujiangyan qui tient son nom d’un système d’irrigation millénaire qui a su résister au temps, est une des attractions de cette province chinoise surnommé : « Le paradis sur le terre ».
I l y’a des milliers d’années, dans la province de Sichuan en Chine, les inondations étaient de la malédiction. Il fallait implorer le « Dieu des eaux » par des prières afin que les pluies s’estompent. C’était bien avait avant que Li Bing, un gouverneur du royaume de Chu et son fils Er Lang, imaginent un système d’irrigation en 256 avant J.C.
Le système d’irrigation de Dujiangyan arrose plus de 668 700 hectares répartis sur plus de 30 comtés et villes. Contrôlant les eaux de la rivière Minjiang, c’est une série de barrages pour dériver les eaux dans un canal qui les conduits vers les plaines avoisinantes. Le système d’irrigation de Dujiangyan se divise en trois projets d’eau : « Yuzui, Feisahyan et Baopingkou ». Aménagés dans des paysages grandioses, ces trois projets assurent chacun une fonction fondamentale pour le contrôle des eaux de la rivière Minjiang. « Yuzui » qui est une digue, traverse et divise la rivière en deux dont la partie occidentale utilisée pour évacuer les eaux de la crue et la partie orientale pour l’irrigation.
« Feishayan », assure la décharge des crues, le dessablage et la régulation du débit d’eau. Quant à « Baopingkou », il s’agit d’un projet de dérivation qui fonctionne comme une soupape de commandes pour contrôler le débit d’eau de la rivière.
Ce système qui a donné son nom à une ville éponyme Dujiangyan, continue à faire valoir son utilité malgré son ancienneté. En effet, Dujiangyan est devenue une ville touristique du fait de sa nature verdoyante, son parc attractif et les bases de pandas géants. Chaque année, les autorités locales recensent 10 millions de visiteurs. Le parc bâti sur la superficie irriguée ne désemplit pas. Les visiteurs y viennent en masse. Les plus nantis, le survolent en hélicoptère. Ses abords sont remplis de commerces de toutes sortes qui justifient les marchés nocturnes. La nuit, les lampes aux couleurs bleuâtres qui projettent leurs reflets sur les eaux, font ravir. Les boutiques s’ouvrent à la clientèle attirée par ce beau décor et une musique distillée d’un peu partout. Ainsi, à la devanture de ce parc, des dancings se forment au gré des visiteurs qui se laissent aller par des musiciens qui égayent l’assistance.
Dujiangyan a une nature qui séduit. L’eau du système d’évacuation qui traverse toute la ville, favorise une verdure et une humidité qui résistent à la pollution.
Les personnes âgées sont beaucoup plus visibles dans cette ville qu’à Beijing. En ce début de printemps, les arbres fleuris retrouvent leurs couleurs et plongent la cité dans un décor bariolé séduisant. La ville ne compte que 800.000 habitants et s’étend sur 1208 Km2. Considéré comme le plus ancien système d’irrigation au monde, Dujiangyan a été classé patrimoine culturel mondial de l’UNESCO en 2000. La culture du kiwi est une importante source des rentabilités. Selon le président des producteurs, Yan Zhik Ouiang, la production à l’hectare est estimée 30.000 kg par an. La majeure partie de la production alimente le marché national chinois, qui fait que l’exportation de la marchandise ne soit nécessaire. Le système d’irrigation est géré par l’Etat qui autorise toute réfection. Un centre de commandement a été mis en service le 1er avril 2023. Il permet la collecte d’informations, l’analyse du système d’irrigation, mais également le traitement des événements spéciaux soudains et urgents dans la zone d’irrigation.
Les habitants de la province dont la vie tourne essentiellement autour de ce système hydrique tiennent annuellement d’un festival de libération. C’est un jour de fête en Chine. Ce rituel offre aux habitants locaux et aux touristes une belle chorégraphie. Cette année, elle s’est tenue le vendredi 4 avril 2025 célébrant le 2281ème anniversaire de la construction du système d’irrigation. C’était une cérémonie riche en couleurs. Différentes prestations ont été faites pour commémorer « la libération des eaux » qui a rendu fertile la région.
LES PANDAS GEANTS, UNE ESPECE MENACEE DE DISPARITION, UNE CHASSE GARDEE CHINOISE.
Situé dans la commune de Oingchengshan à Dujiangyan, à 18 km du centre-ville, la base du Centre de conservation et de recherche sur les pandas géants de Chine est encadrée au nord par le mont Qingcheng, lieu sacré du taoïsme et au sud par l'ancienne commune de Jiezi, et traversée par la route provinciale n°303 (route touristique en boucle de l'ouest du Sichuan).
Spécialisée dans le sauvetage et la prévention des maladies pour les pandas géants, la base s'étend sur 760 mu, avec 7 zones fonctionnelles destinées entre autres, à la recherche, la quarantaine, le sauvetage et la formation. La zone de réhabilitation et de formation, la zone d'éducation publique et la zone de paysages naturels, couvrant environ 500 mu, sont ouverts au public à des fins éducatives. Aujourd'hui, la base est couverte d'arbres verts, de bambous verdoyants, de chants d'oiseaux et de fleurs, avec l'air frais.
Les bâtiments sous forme de trois étoiles s'intègrent harmonieusement à l'environnement naturel, offrant ainsi aux pandas géants un habitat identique à l’état sauvage.
Jeudi dernier, 3 avril 2025, elle est animée. Le temps est ensoleillé, la température affiche 18°. Les visiteurs sont venus en masse. Au milieu des pandas, la cohorte de journalistes à peau noire, peu fréquente dans cette région, attire l’attention. Les écoliers en visite, lancent des « Hello ». Certains se prennent en photos avec les visiteurs inhabituels, d’autres donnent aux hôtes des cookies à grignoter.
Le Panda géant dont le nom scientifique est, « Ailuropoda melanoleuca » est un mammifère de la famille des Ursidés, endémique de Chine centrale. Il fait partie de l'ordre des Carnivores, même si son régime alimentaire est constitué à 99 % de végétaux, principalement de bambou. Selon Wildlife conservation (WWF), a recensé 1,864 espèces qui vivent à l’état sauvage. Selon l’organisation, « un panda nouveau-né mesure environ la taille d'une plaquette de beurre, soit environ 1/900e de celle de sa mère. Cependant, les femelles peuvent peser jusqu'à 90 kg, tandis que les mâles peuvent atteindre environ 136 kg à l'âge adulte. Malgré leur corpulence, ces ours sont d'excellents grimpeurs aux arbres ». Ils restent aussi immobiles la plupart du temps du fait du fait de leur faible capacité digestive. Le développement des infrastructures (barrages, routes et voies ferrées) fragmente et isole de plus en plus les populations de pandas, les empêchant de trouver de nouvelles forêts de bambous et des partenaires potentiels. La perte de forêts réduit également l'accès des pandas au bambou dont ils ont besoin pour survivre. La faiblesse de la population s’explique aussi par la lenteur de la reproduction de l’animal qui ne peut faire qu’une grossesse gémellaire pas plus, et le naissance d’un bébé panda ne peut se faire chaque année.
Le gouvernement chinois a créé plus de 50 réserves de pandas dont celle de Dujiangyan. Rosalie Webei, explique la méthode de conservation à la base de conservation de Dujiangyan. « L’altitude dans la région permet la survie de l’animal qui ne peut survivre qu’entre 2000 et 2500 m dans la montagne. S’il fait chaud, ils bénéficient d’un système de climatisation. Leurs habitats ont des systèmes d’isolation de la chaleur. Lorsqu’il a de forte température également, ils ont des glaçons ». Le panda est emblématique à la Chine. On le retrouve partout.
Dans la province de Sichuan, les objets avec son image se vendent comme de petits pains. Et des boutiques n’exposent que des produits avec l’image du panda. L’animal est présent dans le dessin traditionnel et même dans le milieu cinématographique. Les Pandas Awards sont organisés dans la province de Sichuan pour récompenser la meilleure production cinématographique. Les Golden Panda Awards visent à promouvoir la construction d'une communauté de destin pour l'humanité, en adhérant à la philosophie de la collecte et de la sélection d'œuvres qui incarnent les valeurs communes de l'humanité, tout en favorisant les échanges et l'apprentissage mutuel entre les civilisations grâce aux échanges cinématographiques et télévisuels. En septembre, Chengdu accueillera des invités du monde entier, ouverts d'esprit, pour créer ensemble un chapitre exceptionnel de l'histoire du cinéma et de la télévision. La première édition des Golden Panda Awards s'est déroulée en 2023, attirant 7 024 œuvres de 104 pays et régions du monde entier, dont 70 % d'œuvres étrangères et 60 % d'œuvres primées issues de créateurs internationaux, démontrant ainsi le rayonnement international des Golden Panda Awards. En 2025, la deuxième édition des Golden Panda Awards débutera à Chengdu, dans la province du Sichuan, le 12 septembre 2025. 27 prix sont décernés dans quatre catégories : film, fiction télévisée, documentaire et animation, couvrant notamment les catégories du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario. L'objectif est de promouvoir l'apprentissage mutuel entre les civilisations du monde entier grâce à la sélection d'œuvres cinématographiques et télévisuelles.
ICI, ON MANGE EPICE.
La gastronomie dans cette partie de la Chine ressemble à celle africaine. Elle est épicée. Rosalie Wubei, guide et originaire de la zone l’explique par l’envie de se réchauffer étant donné que dans cette province, l’installation de chauffage dans les maisons n’est pas fréquente. La spécialité de la région est la fondue. Elle consiste à des morceaux de bœufs découpés cuisinés avec sauce bouillante puis trempés dans autre sauce. Parmi les plats traditionnels on retrouve aussi, des légumes fermentés de la montagne de Qingcheng. Ils se composent de légumes de saison tels que le radis, le dolic et le gingembre, complétés par du poivre de Sichuan et de la pérille fraîche pour multiplier les arômes.
Scellés dans un pot en terre cuite, enterrés sous la cave d'un arbre de ginkgo, le plat fini est aigre et croquant, avec un léger arôme de fruit et de bois. L'omelette aux pousses de cedrela est un plat printanier mêlant des pousses de cedrela fraîches à des œufs battus, cuits à la poêle pour rendre leur couleur dorée. Les pousses de cedrela répandent un parfum spécial et légèrement poivré, contrastant avec la texture douce de l'œuf. Cuisiné traditionnellement au feu de bois pour rendre des bords légèrement fumés et un centre crémeux, il conserve la saveur naturelle des légumes sauvages tout en conférant à l'œuf un arôme raffiné. Ce plat rustique est souvent accompagné de vinaigre pour en équilibrer la richesse. Chuanxiong salad est repas médicinal de la cuisine folklorique de l'ouest du Sichuan, la salade Chuanxiong est composée de bourgeons de Chuanxiong (ligusticum) blanchis et assaisonnées d'huile de rouge, d'ail et de vinaigre. Son apparence se rapproche du céleri, mais présente un arôme médicinal distinctif. Ils offrent des notes douces-amères, dont la médecine traditionnelle chinoise considère qu'elles réduisent la chaleur interne pour rééquilibrer l’énergie affectée par le climat sec du printemps. C'est une entrée qui accompagne souvent la viande salée en équilibrant la richesse et la fraîcheur de la viande