SAUVER LE LITTORAL DU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Une stratégie globale de développement urbain vert prenant appui sur notre atout littoral pourrait améliorer nettement notre potentiel touristique et donc notre croissance économique
#Enjeux2019 - A la plage
1. Lors des périodes de grosses chaleurs, nous sortions de la ville étouffante pour respirer l’air sain des banlieues marines.
Nous longions la corniche de Dakar, l’une des plus belles de l’Afrique de l’ouest, véritable chef d’œuvre de la nature. Des rochers arrondis ou pointus, noirs ou ocres, dominaient l’océan. De la verdure, parfois de véritables jardins suspendus s’épanouissaient sous le ciel clair. Nous débouchions sur la route qui mène à Ngor. Nous reconnaissions au passage la ruelle qui descend à la plage des Almadies.
2. Notre halte préférée était la page de Ngor, située au village du même nom, ou de vieux pêcheurs barbus raccommodaient les filets, sous les fromagers. Les enfants y jouaient en toute liberté ou s’ébattaient dans la mer.
Sur le sable fin ; rincé par la vague et gorgé d’eau, des pirogues, peintes naïvement attendaient leur tour d’être lancées sur les eaux. Dans leur coque luisaient de petites flaques bleues pleines de ciel et de soleil.
3. Quelle affluence les jours de fête ! De nombreuses familles, assoiffées d’espaces et d’air pur, se promenaient. On se déshabillait, tenté par la caresse bienfaisante de la brise marine et la tiédeur des rayons solaires.
Des fainéants dormaient sous les parasols déployés. Quelques gamins pelles et seaux en mains, bâtissaient et démolissaient les châteaux de leur imagination.
4. L’air marin nous incitait à la bonne humeur. Le plaisir que nous goûtions et qui fêtait tous nos sens, enivrait sainement, aussi bien le riche que le pauvre. Notre communion, avec la nature profonde, insondable et illimitée, désintoxiquait notre âme. Le découragement et la tristesse s’en allaient, soudainement remplacés par des sentiments de plénitude et d’épanouissement.
Revigorés, nous reprenions le chemin de nos foyers. Comme nous avions le secret des bonheurs simples, cures bienfaisantes dans la tourmente des jours !
Mariama Ba, « Une si longue lettre »
NOUVEAU MONDE INVITE LES CANDIDATS ET LES CITOYENS À MANIFESTER LEUR VOLONTÉ D’AGIR EN SIGNANT LE PACTE POLITIQUE POUR SAUVER LE LITTORAL (PPSL).
Pourquoi le PPSL ?
Dakar, citée parmi les villes les plus polluées au monde
Dakar, citée parmi les villes où on vit le moins bien dans le monde
- L’urbanisation croissante, insuffisamment guidée, insuffisamment encadrée, exerce une telle pression sur notre environnement naturel qu’elle en dégrade nos villes et malheureusement notre littoral aujourd’hui livré à une voracité foncière sans nom, et une spéculation tous azimuts.
En vérité nous ne sommes pas loin de l’irréversible.
- La ville de Dakar se trouve ainsi, aujourd’hui, prisonnière d’un engrenage pollueur, vraie hécatombe sanitaire, dont la prise en charge s’avère couteuse et inefficace…
Nous pensons qu’une stratégie globale de développement urbain vert prenant appui sur notre atout littoral pourrait améliorer nettement notre potentiel touristique et donc notre croissance économique...tout en étant un atout pour notre santé et notre qualité de vie.
Nous pensons que l’action nécessaire pour atteindre un tel objectif, ne peut être ponctuel ou solitaire. Elle s’appuie sur une vision partagée et un partenariat constant entre TOUS : l’Etat, les collectivités locales, les citoyens…
Conscients que seule une capacité d’anticipation, une vision prospective à long terme, stratégique et ambitieuse, relayée par des volontés politiques locales fortes, peuvent permettre de répondre aux défis qui sont les nôtres.
- Une démarche citoyenne qui dépasse les clivages politiques -
Le bradage du littoral sénégalais pose des questions et suggère des réponses qui vont au-delà des clivages politiques. Il ne peut être un objet de stratégie électorale.
Nous devons construire le consensus autour de cette cause commune.
Il est question de prévenir la perte irréversible d’un capital biologique, esthétique, et identitaire (…Lebou, Getndarien, Foundiougnois, Somono…), en veillant à la constitution d'un patrimoine de biens protégés et inaliénables contre des intérêts particuliers au détriment de l'intérêt général.
Il est question de protéger, de restaurer, d’aménager les paysages et les écosystèmes terrestres (les Mamelles, patrimoine historique classé…) et marins (Baie de Hann, jadis rivale de Copacabana, Baie de Soumbédioune, jadis baie des langoustes…).
Il est question de mixité sociale et du libre accès de tous aux rivages…
Le pacte politique pour sauver le littoral a pour objectif de placer l’enjeu littoral et ses problématiques au cœur des débats politiques à venir. Il vise à :
- Interpeler tous les candidats à l’élection présidentielle au-delà de leurs clivages politiques.
Le candidat manifeste sa volonté d’agir et de faire du littoral une priorité nationale dépassant les clivages politiques par un engagement écrit solennel, de mettre en œuvre les mesures préconisées, de proposer le cas échéant des alternatives.
- Mobiliser les citoyens.
En signant le pacte, les citoyens ont l’opportunité de signifier clairement aux candidats leur volonté de mettre l’espace littoral au cœur de leurs préoccupations.
- Ouvrir le débat public en proposant aux candidats 8 mesures concrètes pour alimenter leurs programmes
LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Notre objectif : garantir aux générations futures, la transmission d'un patrimoine culturel, naturel, terrestre et maritime, utilement exploité pour le bien de tous. Patrimoine circonscrit sur une bande de 650 kms, séparant les localités de Saint Louis au nord et Cabrousse au sud.
Messieurs les Candidats à la Présidence de la République,
Souvenons-nous du rêve « Dakar 2030 » de l’architecte allemand Jochen Brandi, ébloui par les formes remarquables de notre littoral et pour qui, le potentiel de la corniche de Dakar va bien au-delà de Central Park à New York, du Bois de Boulogne à Paris ou des 3000 parcs pour les trois (3) millions d'habitants de la ville de Vienne ...
En l'an 2000, Dakar sera comme Paris
Lorsque le Président Senghor faisait cette annonce dans les années 70, il ne faisait pas part d'un rêve mais d'une vision qui se fondait sur un potentiel réel : l'atout littoral (formé d'une dizaine de baies aux formes exceptionnelles, véritable don de la nature), une dynamique architecturale conjuguant l’urbain et la nature (tels les Hôtels Savana ou des Almadies, en forme de paquebot à quai et leurs oasis de verdure) préfigurant déjà l'urbanisme écologique et pour bien affirmer nos arts et cultures, d'inspiration soudanaise et africaine dont le CICES, les Dents de la Mer ou l’immeuble communale de la Ville de Dakar sont des exemples.
Le Dakar de l'an 2000 + a un très lointain rapport avec celui imaginé par le Président Senghor : fait dans l'inorganisation et l'absence de méthodes, la concentration des handicaps sociaux, la ruée vers la ville qui subit de plein fouet l'embolie conséquente des transports, un « bétonnage » tous azimuts, non encadré, qui n'épargne en rien, déstructure l'environnement littoral et « tue le Vert du Cap ».
Ce Dakar ne rêve plus que d’être comme Kigali, devenue entretemps la ville la plus propre d’Afrique, la troisième ville la plus verte du monde.
- Du bien-être collectif -
La mer est de moins en moins visible par tous dans beaucoup d'endroits, nos espaces de vie sans cesse rongés au détriment de l'intérêt général, nos corniches de plus en plus « couloirisées », encadrées par le béton. L'air que nous respirons à Dakar est de moins en moins pur, altéré qu'il est par les émanations de véhicules brûlant un diésel dont la teneur en soufre multiplie par 400 les normes européennes selon Public Eye et le blocage de l'effet venturi littoral censé balayer cette pollution, disperser les moustiques et rafraichir la ville…
Tout cela affecte notre bien-être et notre santé, sans qu'aucun plan d'action ne vienne nous rassurer sur le futur.
- Libéralités foncières -
Aujourd’hui la quasi-totalité de la Corniche Ouest de Dakar a été bradée par l’État du Sénégal, y compris la plupart des terrains encore nus.
Une part significative des occupations ou projets d’occupation ne présente aucun caractère d’intérêt général et nous semblent constituer des opérations spéculatives et mercantiles assimilables à un enrichissement sans cause de leurs promoteurs au détriment de l’État et de la Nation (projets de lotissements, villas privées, résidences et habitat haut de gamme…). Les déclassements et cessions foncières effectués sur la corniche semblent s’effectuer de manière discrétionnaire sur des critères sans rapport avec l’intérêt général ou le développement national. L’opportunité même de la plupart de ces déclassements et cessions foncières est questionnable.
Aujourd’hui, l’ensemble du littoral sénégalais est « touché » …
Les autorisations de lotir et de construire, lorsqu’elles existent, sont parfois émises en violation flagrante des dispositions règlementaires (autorisations de construire sur des espaces relevant encore du DPM non déclassés donc inconstructibles, autorisations de construire délivrées sur le versant des Mamelles un site classé donc non aedificandi…).
Les procédures d’exception – déclassements, cessions domaniales sans recours à la voie législative – sont devenues la règle et nous semblent détournées de leurs objectifs d’intérêt général par l’Etat qui dispose de manière discrétionnaire des ressources littorales sans implication des collectivités locales ni des populations.
Le cadre règlementaire est particulièrement émietté et l’action des services de l’Etat balkanisée.
- Les enjeux -
La privatisation abusive du domaine public maritime à des fins mercantiles, spéculatives présente des conséquences dépassant largement les simples désagréments aux riverains et induit des implications économiques, sociales et environnementales préoccupantes pour la Nation dans son ensemble à court mais aussi et surtout à long terme. La privatisation du bien public constitue souvent un enrichissement sans cause pour les bénéficiaires et participe à l’augmentation du cout de la vie. L’absence d’équité dans la gestion des ressources littorales publiques constitue assurément une rupture de la justice sociale.
Enfin une part non négligeable des projets immobiliers littoraux s’effectue en infraction à l’esprit et parfois à la lettre des lois applicables au foncier, à l’urbanisme, à la construction, à l’assainissement, à l’environnement et à la marine.
Ces irrégularités sont la cause d’une aggravation de l’érosion côtière, dégradent les écosystèmes marins et sont source de risques d’effondrements et d’inondations non maîtrisés.
La privatisation des plages et de la grève, la destruction des filaos plantés, prévus pour fixer les dunes, dégradent le cadre de vie des populations et exacerbent leur ressentiment pouvant déboucher sur des troubles à l’ordre public tandis qu’un bétonnage de nos côtes en déprécie l’attrait touristique déjà bien malmené par d’autres facteurs.
La gestion discrétionnaire des ressources foncières littorales par l’Etat et la primauté donnée à des intérêts particuliers mercantiles génère des conséquences à moyen et long terme très préjudiciables au développement économique et social national et contraire à l’intérêt général.
- Benchmark -
Nous pouvons préserver le domaine public maritime : les espagnols l’ont fait en adoptant une loi de réappropriation de leur littoral[1]. La plupart des pays Européens ont adopté des législations de reconquête littoral, rachetant des espaces privés, instituant des servitudes de passage sur l’ensemble des propriétés côtières existantes permettant la création de sentiers littoraux aménagés, accessibles au public reliant sur plus de 5000 Km, le Portugal à l’Estonie…
Plus proches de nous, la Côte d’Ivoire, la Tunisie, le Maroc ou le Gabon ont adopté des législations protégeant leur littoral et mis en œuvre des projets d’aménagement durables profitables à tous (Corniche de Rabat, Port môle Gabon…).
- Recommandations de portée générale et spécifique -
De manière générale les espaces compris entre l’océan et les routes littorales indépendamment de la classification en tant que DPM devraient être réservés à des équipements collectifs dont le niveau d’élévation doit préserver la vision marine depuis la route à l’exclusion de tout nouveau projet de lotissement ou construction à usage d’habitation, de bureaux ou de commerces.
L’ensemble des autorisations d’occuper, baux, cessions de titres fonciers et autorisations de lotir et de construire destinés à des constructions à usage d’habitation ou commercial délivrées sur la zone littorale de la corniche ouest de Dakar des Mamelles, des Almadies… devraient être annulées ou résiliées.
Les projets hôteliers déjà existants (Terrou-Bi, Radisson-Blue, Kharafi…) devraient être encadrés par un contrat administratif sous réserve de la préservation du libre accès et de la libre circulation sur la grève pour le public par la révision de l’assiette foncière ou l’inscription de servitudes de passage et la mise en œuvre de dispositions contraignantes pour les occupants. L’intégration paysagère des projets et l’aménagement d’espaces verts publics aux frais des promoteurs devraient être exigés.
Un plan directeur d’aménagement du littoral devrait être élaboré et des concours architecturaux lancés en collaboration avec l’Ordre des Architectes du Sénégal en mettant en œuvre des techniques de prévention situationnelle pour assurer la sécurité et la sûreté publique et faire de nos corniches un espaces publics agréables à vivre.
Le cadre législatif et règlementaire devrait être amendé pour abroger les dispositions d’exception permettant le déclassement et la cession discrétionnaire de biens domaniaux littoraux. L’adoption d’une loi littorale fédérant l’ensemble du droit positif applicable semble indispensable ; elle devra concilier les impératifs de développement économique durable avec le caractère public et collectif du littoral dont la gestion intégrée devra fortement impliquer les collectivités locales et populations riveraines.
Toute nouvelle attribution ou cession foncière et autorisation de lotir ou construire sur le littoral devrait être gelée dans l’attente de l’adoption de la loi sur le littoral.
La prise de conscience progresse : 12 000 signatures en trois jours, des centaines de citoyens, des parlementaires, des professeurs d’université, des médecins …ont bravé les lacrymogènes des forces de l’ordre et obtenus l’annulation de l’autorisation de construire d’une ambassade sur la corniche de Dakar.
- Signez le pacte politique pour sauver le littoral -
Nous vous proposons 8 mesures fermes et rapides pour la préservation de ce patrimoine commun objet de toutes les convoitises préjudiciables à l’intérêt national et au bien public.
Le pacte politique pour sauver le littoral est soumis à la signature et à l’adhésion de tous ceux qui le souhaitent. Il n’est pas un accord entre appareils politiques, ni un programme de gouvernement, mais l’affirmation d’une volonté collective qui dépasse les querelles partisanes.
L’enjeu est là : il s’agit simplement, de notre droit à un environnement sain.
- 8 MESURES CONCRETES -
Pour alimenter le débat et accompagner les candidats dans leurs premières actions, Nouveau Monde propose 8 mesures concrètes. Ces mesures sont techniquement et juridiquement applicables dès le début du mandat du président de la République élu.
Nous suggérons la prise immédiate et simultanée de deux décrets :
- Un premier décret instaurant clairement le statut d’utilité publique sur l’espace compris entre l’océan et la route littorale ou corniche (construite ou en projet), entre les villes de St Louis au nord et Cabrousse au sud.
- Un deuxième décret faisant des dix baies (Yoff, Ngor, Almadies, Ouakam, Mermoz, Fann, Soumbédioune, Médina, Anse Bernard, Hann) formant le littoral dakarois, un grand projet du chef de l’état du Sénégal.
Les mesures qui suivent sont partie intégrante au projet.
Premières mesures conservatoires qu’il nous paraît nécessaire de prendre d’entrée de jeu :
- Identifier les espaces attribués, non encore mis en valeur ou dont la mise en valeur n’est pas significative.
- Identifier les espaces attribués d’une manière illégale ou illicite.
- Geler les travaux entrepris sur les zones litigieuses le temps d’en évaluer la régularité et l’impact (Corniches Dakaroises, Guédiawaye, Malika…).
- Evaluer et user du droit de reprise ou d’expropriation de l’Etat pour cause d’utilité publique
- Donner à la Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation des Sols DESCOS une compétence spéciale littorale (dotée d’une police littorale formée également à insuffler un comportement citoyen exemplaire à nos compatriotes).
D’autres dispositions conservatoires et compensatoires seront prises ultérieurement, après un audit formel de l’ensemble des occupations…
Taxe de privilège littoral
- Instaurer une taxe de privilège littoral (TPL) indexée sur le résultat net pour les activités à caractère commercial et pour les habitations et autres, sur le coût des loyers dans la zone, pour financer les aménagements, leur entretien et la sécurité des personnes dans l’espace de vie littoral.
- La TPL suit les principes du pollueur-payeur prôné par notre pays lors de la Cop 21 et de la péréquation horizontale pour « corriger » l’écart entre le prix du bradage et le prix du marché.
- Instaurer un contrat administratif pour contraindre les bénéficiaires de baux à respecter leurs obligations (d’intérêt général et fiscales notamment).
Cartographie des potentialités du littoral
Dresser un tableau des potentialités du littoral (sites d’intérêt culturel, sites d’intérêt biologique, écosystèmes terrestres et marins remarquables, potentialités géographiques comme le Finistère Africain que représente la Pointe des Almadies...) patrimoine commun vital (mais fragile) qui constitue une grande richesse pour le Sénégal si nous savons en tirer parti.
Beaucoup de pays ont su exploiter le potentiel économique de leur littoral en créant des emplois à forte valeur ajoutée, et une politique de formation innovante et dynamique.
Quelques exemples qui nous paraissent significatifs,
- Corniche de Rabat : longueur 11km, surface 330ha, investissement 3,5 milliards de dollars, 7000 emplois directs
- Activités nautiques de Monaco : quatrième industrie de la Principauté, qui continue son développement pour faire face à la pression de la demande en investissant en Italie, le pays voisin pour accroître ses capacités littorales.
Le nouveau gouvernement devrait se doter le plus rapidement possible d’une politique nationale d’architecture, d’urbanisme et d’aménagement du littoral
Nous préconisons la création d’une haute autorité en charge du Littoral pour planifier, impulser et coordonner cette politique dans le cadre plus global d’une loi littorale établissant les règles et principes pour une gestion intégrée et durable du littoral en vue de sa protection, de sa mise en valeur et de sa conservation.
- Que cette politique soit basée sur les principes suivants :
- Le littoral étant une ressource limitée et son altération ayant souvent un caractère irrémédiable, l’usage qui en est fait doit préserver le droit des générations futures de répondre à leurs besoins fondamentaux et de s’épanouir.
- Le littoral est le patrimoine commun de l’ensemble des sénégalais et non de quelques-uns qui seuls peuvent bénéficier de baux et d’autres non…
- Le littoral est une responsabilité partagée entre le gouvernement et les collectivités locales qui ont l’obligation de faire primer l’intérêt collectif sur les intérêts particuliers.
- Que cette politique prévoie les mécanismes de coordination permettant d’assurer la nécessaire cohérence de l’action de l’état et des collectivités locales qui ont la responsabilité des approbations et autorisations de construire sur le littoral.
- Que cette politique prévoie :
- Que 30 % de la surface littorale soit consacré à des espaces verts et de loisir…
- Que 30% de la surface littorale soit consacré à des projets culturels…
L’espace dévolu doit permettre une puissante mise en perspective de ce que nous africains, apportons à la civilisation de l’Universel.
« La culture n’est-elle pas au début et à la fin de tout développement ! » disait l’Autre.
- Que 40 % de la surface littorale soit construit suivant un développement urbain vert (toitures végétales, bâtiments écologiques...).
4. « L’architecture est un art qui se consomme au quotidien : on n’a pas besoin de payer, de visiter un musée pour en voir…En plus de cette dimension sociale, l’architecture façonne notre identité et elle a un impact sur l’image que nous transmettons au pays comme à l’étranger ». cf. Bourassa architectes CA
Une image de marque africaine, néo soudanaise, renforcée par un cadre bâti ambitieux littoral pourrait nous rapporter gros sur le plan touristique.
Renonciation volontaire pour cause d’utilité publique
Le président Macky Sall, candidat à sa propre succession a renoncé au terrain dont il était bénéficiaire sur le domaine public maritime et en a fait une déclaration publique.
Nous devons obtenir de nos élites bénéficiant de baux dans les mêmes conditions de suivre son exemple. Le président devrait fixer des objectifs de restitution clairs et un cadre de suivi.
Notre droit à un environnement sain
- Le droit de respirer : l’atout littoral.
Malgré sa position de ville littorale et de presqu’île, on ne respire plus sainement à Dakar ! D’après l’OMS, dans beaucoup d’endroits, il est tout simplement dangereux de vivre à Dakar !
Le taux de toxicité de l’air en termes de microgrammes dépasserait de 7 fois les normes OMS admises et le carburant que nous utilisons, d’une teneur de souffre multipliant par 400 les normes européennes…
Dakar est battue par les vents ! C’est une chance. Les constructions sur le littoral devraient être conçues pour laisser l’effet venturi balayer la pollution.
Nous proposons d’agir au moins sur les hauteurs des bâtiments et leur contiguïté…, pour éviter une « barriérisation » murale de nos côtes, laissant l’air océanique circuler dans la ville.
On se souvient que, lors d’un pic alarmant de pollution dans la ville de Paris, AirParif, l’organisme français compétent, ne voyait la solution à court terme que dans les masses d’air venues de l’océan.
- Le droit de respirer : l’atout foncier / aéroport Léopold Sédar Senghor :
Pourquoi pas un « Central Park » au cœur de la ville !
L’espace disponible de l’aéroport Léopold Sédar Senghor pourrait être la symbolique d’une nouvelle vision écologique non seulement sénégalaise mais africaine.
Les routes, totalement saturées, environnant le centre d’affaires prévu sur ce site, la densité urbaine du secteur (Yoff, Ngor Virage…) ont fini de dégrader qualité de vie et espaces de respiration.
Cette saturation devrait conduire à l’annulation pure et simple des projets d’immeubles gratte-ciel prévus dans le secteur de Ngor Virage, un des tunnels de ventilation les plus vitaux de la ville.
Nous faisons nôtre ici, la proposition pertinente à nos yeux du jeune activiste sénégalais en environnement Mamadou Sakho, dans l’excellente rubrique Seneplus.com, Elections Enjeux 2019 ;
« Les six cents hectares de l’aéroport Léopold Sédar Senghor seraient plus appropriés à devenir une zone de réserve naturelle. Ce serait une occasion donnée aux scientifiques de rétablir les espèces végétales et animales en voie de disparition, de reboiser et de placer le Sénégal au rang de nation soucieuse de son environnement à l’instar du Rwanda qui a aujourd’hui créé un tourisme écologique ».
Littoral urbain durable intelligent (LUDI))
Les enjeux environnementaux et sociaux, la pression foncière, les menaces pesant sur le littoral conduisent les grandes universités au niveau mondial à travailler sur de nouveaux concepts comme le LUDI.
Le concept LUDI prend en charge les relations délicates qui se jouent entre la ville et le littoral, fait intervenir géographes et géologues, historiens, physiciens, économistes, sociologues, juristes, entrepreneurs, décideurs politiques… et proposent des solutions…
Notre « littoralité » nous impose d’« exister » ! Nos universités doivent pouvoir contribuer à la recherche et au partage des connaissances scientifiques que les changements en cours appellent.
- L’engagement des candidats -
Le pacte politique pour sauver le littoral
Je signe le Pacte pour sauver le littoral et je m’engage en vue de garantir aux générations futures, la transmission de ce patrimoine commun, culturel, naturel, terrestre et maritime, à :
- Lutter contre tout bradage du littoral,
- Prendre toute mesure tendant à prévenir la perte irréversible du capital biologique, esthétique et identitaire qu’il représente,
- Veiller à la constitution d’un patrimoine de biens protégés et inaliénables contre des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général,
- Protéger, restaurer, aménager les paysages et les écosystèmes terrestres et marins du littoral,
- Garantir le libre accès de tous aux rivages,
- Me prononcer sur les 8 mesures concrètes présentées dans le pacte politique pour sauver le littoral.
- Manifestation de la volonté des citoyens -
Le pacte politique pour sauver le littoral
Je signe le Pacte pour sauver le littoral et je demande aux candidats, en vue de garantir aux générations futures, la transmission de ce patrimoine commun, culturel, naturel, terrestre et maritime,
De s’engager à :
- Lutter contre tout bradage du littoral,
- Prendre toute mesure tendant à prévenir la perte irréversible du capital biologique, esthétique et identitaire qu’il représente,
- Veiller à la constitution d’un patrimoine de biens protégés et inaliénables contre des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général,
- Protéger, restaurer, aménager les paysages et les écosystèmes terrestres et marins du littoral,
- Garantir le libre accès de tous aux rivages,
De se prononcer sur les 8 mesures concrètes présentées dans le pacte politique pour sauver le littoral.
[1] Loi n°22/1988 (Espagne)
Moctar Ba est président de l’association Nouveau, président de la Plateforme pour l'Environnement et la Réappropriation du Littoral (PERL)