LE DOSSIER N'A PAS EVOLUÉ
Me Amadou Diallo avocat de Fallou Sène
Le président d’Amnesty Sénégal et non moins avocat de Fallou Sène a fait, hier, le point de la situation depuis la mort de l’étudiant. Face aux étudiants de Saint-Louis, venus à Dakar pour s’enquérir du niveau d’avancement du dossier, Me amadou Diallo a indiqué que cela n’avance guère, malgré la diligence annoncée dans le traitement de cette affaire.
Bientôt un an depuis la mort de Fallou Sène. L’affaire Fallou Sène du nom de cet étudiant en deuxième année de lettres modernes, à l’Université Gaston Berger de St-Louis traine toujours entre les mains de la Justice. L’étudiant a été tué par balle le 15 mai 2018 à l’Université Gaston Berger de Saint Louis. A l’origine un mouvement d’humeur spectaculaire pour dénoncer le retard dans le versement des bourses. Mais selon l’avocat en charge du dossier, c’est le statu quo depuis la mort tragique de ce jeune originaire de Pattar dans le département de Bambey. « Le dossier n'a pas évolué du tout », se désole Me Amadou Diallo qui est également le Président d’Amnesty Sénégal. A l’en croire, rien n’a bougé depuis que le parquet de Saint-Louis a bouclé l’enquête préliminaire et transmis ses résultats au parquet de Dakar. « C'est prématuré de dire que l'auteur du crime a été identifié.
Et il faut respecter la présomption d'innocence. Mais, quand le procureur dit que l'enquête a été bouclée il est évident que toutes les personnes impliquées ou citées ont été entendues », laisse-t-il entrevoir. Poursuivant, il informe que le département d'Etat américain a évoqué l'affaire Fallou Sène. Mieux, ajoute-t-il, le dernier rapport rendu par le Comité des Nations unies contre la torture constate que le Sénégal cultive l'impunité des agents des forces publiques lorsqu'ils sont cités dans des cas de violences qui entraînent des victimes. « Si le département américain a fait état de cette affaire dans son dernier rapport c'est parce que des personnes se sont mobilisées pour les sensibiliser sur la question. Il faut des sensibilisations pour que l'autorité lève son coude et que le dossier suit son cours », a exhorté Me Diallo. C’est pourquoi, pour débloquer le dossier au niveau du parquet de Dakar, les avocats et la coordination des étudiants de Saint-Louis se sont retrouvés pour trouver ensemble des solutions. En plus des étudiants, d’autres rencontres sont en vue entre Amnesty et des entités qui suivent le dossier. Ainsi, il est prévu dans la semaine une conférence de presse avec tous les avocats constitués dans cette procédure, annonce le Président d’Amnesty Sénégal.
L’UGB MENACE D’ENGAGER À NOUVEAU
Prenant la parole, les étudiants ont exprimé leur désarroi. Ils s’étonnent que le dossier soit rangé dans les tiroirs de l'oubli, dix mois après la mort de leur camarade. Le Président de la coordination des étudiants de Saint-Louis, Saer Ba a ainsi traité les autorités d’ « irresponsables». Selon lui, il faut que les autorités sénégalaises respectent leurs engagements internationaux et soient plus diligentes à sanctionner ceux qui violent la loi. «Nous ne pouvons pas comprendre 10 mois après la mort de notre camarade, jour pour jour, que la machine judiciaire ne puisse pas être déclenchée. La coordination des étudiants de Saint-Louis est plus que jamais déterminée et engagée à combattre cette injustice», peste-t-il. Les étudiants de l’UGB ont également demandé aux autorités de réagir dans les meilleurs délais sans quoi, ils vont engager un nouveau combat. « D'ici quelques jours, nous allons poser des actes allant dans le sens de réclamer justice pour nos étudiants martyrs. Après 45 minutes d'échanges avec l’avocat en charge du dossier, nous avons constaté que rien n’avance dans cette affaire. Nous le déplorons et nous le fustigeons. L'étudiant a des droits et ses droits doivent être respectés. L'étudiant doit aussi être protégé», a-t-il conclu.