MACKY SALL NOMME EVA MARIE COLL SECK
C’est au tour de Eva Marie Coll Seck de présider le Comité national de l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (Itie). Ainsi en a décidé, par décret, le Président de la République.

Après Ismaïla Madior Fall, ancien Garde des Sceaux, devenu ministre d’Etat auprès du Président de la République, et Mankeur Ndiaye, ancien ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, nommé récemment Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu pour la République centrafricaine, c’est au tour de Eva Marie Coll Seck de présider le Comité national de l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (Itie). Ainsi en a décidé, par décret, le Président de la République.
Le Président de la République vient de pourvoir au remplacement de l’ancien ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, qu’il avait nommé, en septembre 2017, à la tête du Comité national de l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (Itie). En effet, depuis le 09 février dernier, le Secrétaire général de l’Onu, António Guterres, a nommé Mankeur Ndiaye Représentant spécial pour la République centrafricaine et Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca). Et c’est sur Eva Marie Coll Seck que Macky Sall a jeté son dévolu. Ministre de la Santé cinq ans durant, de 2012 au terme des Législatives de juillet 2017, elle était devenue depuis ministre d’Etat auprès du Président de la République. Une fonction qui a cessé depuis le 05 avril dernier, lorsque Macky Sall a dissous tout son Cabinet. Aujourd’hui, alors que le Sénégal est entré dans l’ère du pétrole et du gaz avec d’importants gisements qui seront très bientôt exploités, Eva Marie Coll Seck se retrouve aux commandes d’un organisme très important. L’Itie qui a été lancée il y a quinzaine d’années à l’initiative de l’Angleterre, repose sur une déclaration de principes d’une cinquante de pays ayant des industries extractives dont le but est de favoriser plus de transparence sur les paiements et revenus du secteur à travers la publication de leurs montants exacts sous une forme complète et compréhensible. Un exercice auquel le Sénégal s’est livré avec brio, pour être classé, l’année dernière, aux rangs de premier pays africain, et de quatrième au niveau mondial à satisfaire la norme dans les industries extractives.
Une femme brillante aux états de service exceptionnels
A la tête du Comité national de l’Itie, qui regroupe l’Etat, des entreprises, des investisseurs et la Société civile, Eva Marie Coll serat-elle à la hauteur des bilans de ses prédécesseurs, Ismaïla Madior Fall et Mankeur Ndiaye ? Son pedigree et ses états de service fondent à répondre par l’affirmative. Soixante-huit (68) ans, mariée et mère de quatre enfants, Eva Marie Coll Seck est l’un des médecins sénégalais les plus réputés, qui a à son actif une carrière internationale des plus reluisantes. Infectiologue, cette ancienne sociétaire de l’équipe de basket-ball de la Jeanne d’Arc de Dakar, fut en effet, en 1984, à 33 ans, la première femme agrégée de médecine au Sénégal. Deux ans plus tard, elle enregistre une autre performance singulière : elle diagnostique, en 1986, le premier cas de sida, au Sénégal. Cependant, les études et la recherche, pour ne pas dire les nombreuses formations en méthodologie et pédagogie qu’elle enchaîne, ne l’éloignent pas d’un autre terrain de prédilection, le syndicalisme, pas éloigné de la politique : elle est membre fondateur du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l'action sociale (Sutsas).
En 1989, elle est nommée professeur titulaire de la chaire de maladies infectieuses à l’université de Dakar et chef du service des maladies infectieuses au centre hospitalier universitaire de Fann (Dakar). Ensuite, s’ouvre pour elle une brillante carrière internationale qui culminera avec sa nomination, en 2004, comme Directrice exécutive du Partenariat «Roll Back Malaria» (Faire reculer le paludisme). Organisme créé par l’Organisation mondiale de la santé (Oms), le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), l’Unicef et la Banque mondiale (Bm), aux commandes duquel elle restera jusqu’en 2012.
Entretemps, à la faveur de la première alternance politique au Sénégal, elle est rappelée pour devenir ministre de la Santé (2001- 2003). Très vite déçue par le Président Wade qu’elle accuse, début 2012, dans les colonnes de Walf, d’avoir trahi «le nouveau souffle du 19 mars 2000 qui fut une des plus grandes réussites démocratiques en Afrique noire», indexant «la corruption et l'impunité qui sont devenues la règle» et «une menace plus vicieuse qui nous guette, à savoir la candidature illégale pour un troisième mandat avec comme seul dessein inavoué une dévolution dynastique du pouvoir», Eva Marie Coll s’était rapprochée de Macky Sall. Ce dernier élu en mars 2012, la ramène à la tête du ministère de la Santé qu’elle quittera cinq ans plus tard, au terme des Législatives de 2017, pour devenir ministre d’Etat auprès du Président de la République.