DIONNE APPELLE LE SECTEUR PRIVÉ À ACCOMPAGNER L'ÉTAT
«Notre pays devrait avoir un taux de croissance moyenne de 9% dans les cinq ans à venir, ce qui nous conduira vers l’émergence»
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hier lors des Assises de l’Entreprise organisées par le conseil national du patronat (cnp), le premier ministre Mahammed Boun Abdallah dionne a annoncé que le Sénégal tend vers un taux de croissance de 9%. pour réaliser cette performance économique avant la fin du mandat du président Macky Sall, le gouvernement compte sur le secteur privé pour accompagner l’Etat, en réalisant de bons taux d’investissement dans différents domaines.
Pour expliquer les avancées notées au plan économique depuis l’arrivée du Président Macky Sall au pouvoir en 2012, les autorités évoquent toujours le taux de croissance qui est actuellement de 7.2%. Pour les années à venir, le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne prédit un taux de croissance de 9%. Le Sénégal connaîtra ainsi une croissance plus forte et plus inclusive. «Notre pays devrait avoir un taux de croissance moyenne de 9% dans les cinq ans à venir, ce qui nous conduira vers l’émergence», a soutenu le Premier ministre hier lors des Assises de l’Entreprise organisées par le Cnp. Soutenant que le taux de croissance s’accompagne du taux d’investissement, le locataire de la Primature pense qu’il appartient au secteur privé de créer ce taux de 9%. L’Etat, quant à lui, va créer les conditions pour rendre les choses possibles.
Pour faire cette projection, le Premier ministre s’est appuyé sur les instructions données par le président de la République, qui exige une certaine diligence dans la conduite des dossiers. «Le chef de l’Etat veut ainsi renforcer la gouvernance et la modernisation de l’administration publique qui constituent les grands chantiers du quinquennat, l’achèvement de réformes structurelles et sectorielles, la finalisation du cadre juridique et institutionnel relative au partenariat public privé et la création d’un fonds d’amorçage pour l’attraction des financements privés», explique le Premier ministre. Ce qui doit doit passer par la création d’emplois de la part du secteur privé. «De notre côté, nous allons créer 50 000 emplois verts pour la reforestation de notre pays», annonce le chef du Gouvernement qui, par ailleurs, n’a pas manqué d’énumérer les opportunités qui s’offrent au secteur privé national. Ainsi sur le plan du numérique, Mahammed Boun Abdallah Dionne a annoncé l’installation à Diamniadio d’un super calculateur qui sera l’ordinateur le plus puissant en Afrique.
MADE IN SENEGAL
En outre, le Premier ministre a annoncé que le secteur privé national sera également présent dans l’organe de contrôle et de suivi de la gestion des ressources issues du pétrole et du gaz. «Quand on parle du contenu local, on doit y associer le secteur privé, car le président de la République a demandé à ce que le suivi et le contrôle ne soient pas uniquement faits par le gouvernement. Il souhaite que le rating qui sera fait de la mise en œuvre de ce contenu local soit coréalisé avec le secteur privé», informe M. Dionne.
Revenant sur le «Made in Sénégal» qui constitue l’un des thèmes des Assises de l’Entreprises du CNP 2019, le chef de la Primature considère que la volonté du gouvernement est de relancer la production industrielle afin que le Sénégal puisse participer dans les chaînes de valeur ajoutée au plan mondial. «Cette ambition qui doit nous pousser à importer moins de produits devrait nécessairement passer par l’industrialisation», dit-il.
Pour le président du Cnp, Baïdy Agne, le parti de l’entreprise va parler peu et rester à l’écoute des autorités. «Car le Cnp veut investir davantage sur ce nouveau quinquennat», dit-il avant de souligner que «Dakar Industrie 2019» initiée par le Syndicat des Professionnels de l’Industrie du Sénégal (Spis) marque une nouvelle étape où, pour la première fois, des industriels locaux prennent l’initiative de présenter à leurs partenaires une alliance forte pour un Sénégal industriel. «Il repose sur une stratégie implicite et des ressources conséquentes mobilisées pour le PSE 2 où on produit et consomme Made in Sénégal», a indiqué Baidy Agne. Pour lui, le patronat s’est engagé pour un nouveau contrat social avec de nouveaux avantages sociaux. Et dans le but de permettre aux entreprises d’être plus performantes, souligne le président du Cnp, les entrepreneurs ont promis de se rapprocher des Directeurs de Ressources Humaines et d’évoquer avec eux les déficits de productivité notés dans certaines entreprises.