L'INDIGNATION NE RETOMBE PAS
Plus de 6 jours après la mort tragique de Binta Camara, l’émotion est toujours palpable à Tamba où se succèdent les délégations
Plus de 6 jours après la mort tragique de Binta Camara, l’émotion est toujours palpable à Tamba où se succèdent les délégations.
L’indignation provoquée par la mort de Binta Camara ne retombe pas à Tambacounda où se succèdent les différentes délégations publiques. La délégation gouvernementale, conduite par les ministres Omar Guèye, Sidiki Kaba, Mamadou Saliou Sow, secrétaire d’Etat aux droits humains, a été hier à Tamba pour exprimer sa compassion à la famille de Binta Camara, tuée dans des conditions «horribles» dans la nuit du samedi au dimanche. «C’est une mort terrible et terrifiante», a martelé Sidiki Kaba profondément atterré. «Les Sénégalais sont émus et consternés par cette mort atroce de Binta Camara. Une fille de Dieu est partie sans pouvoir accomplir tous ses rêves. Sa dévotion et sa foi étaient frappantes à son âge. Cependant, je suis admiratif du courage et de la foi de ses parents face à la douleur et au choc. L’épreuve est dure mais ils ont su faire face», salue le ministre des Forces armées. «C’est une épreuve dure, insiste Omar Guèye. Ce qui s’est passé est inqualifiable. Mais vous saurez la surpasser avec le soutien des populations et celle du Président Macky
Sall.»
«C’est un événement terrible et terrifiant»
Malal Camara, papa de la victime et par ailleurs Directeur général de l’Agence de développement local (Adl), s’est dit très touché par le geste du Président. «Le déplacement des ministres pour présenter les condoléances de la Nation est déjà un acte qui me va droit au cœur et me réconforte aussi. C’était une fille de Dieu. Elle était certes ma fille, mais elle était aussi celle de toute la population en atteste l’élan que celle-ci lui a manifesté lors des funérailles. Elle était venue de Dieu, elle en est repartie. Aujourd’hui, Binta Camara est partie, continuons de prier pour elle», dit-il. Lors de leur passage dans la capitale de l’Est, les délégués du ministre de la Famille ont annoncé qu’une révision des différentes dispositions sur les viols et autres Vbg sont en vue pour une meilleure prise en charge de tels cas.
Ces visites réconfortent les associations de femmes et d’étudiants de la ville, qui promettent de marcher pour dénoncer ce crime odieux et sensibiliser les pouvoirs publics. «Dans les prochains jours, nous marcherons pour dénoncer les violences et autres exactions à l’endroit des femmes», martèle Bâ Oumou Diallo, adjointe au maire de Tamba. Atterrée par l’atrocité de la mort de Binta Camara. «Il est inadmissible qu’en un temps record, plusieurs crimes ou actes barbares et répréhensibles soient commis sur de pauvres femmes», a-t-elle pesté avant d’inviter les pouvoirs publics centraux à renforcer les dispositions sécuritaires du pays afin d’installer la peur dans le camp des malfrats. «L’Etat doit renforcer la sécurité et créer des conditions pour mieux dissuader les malfrats. Ça ne peut plus ni ne doit continuer. Nous sommes les mamans et les sœurs et devons être protégées et respectées. Ce qui vient de se passer est horrible. Une peine exemplaire doit être infligée à l’auteur de ce crime abominable», plaide-t elle.
Par ailleurs, les étudiants et élèves ressortissants de Tambacounda aussi projettent une grande procession le week-end prochain pour s’insurger contre l’assassinat de Binta Camara et des violences commises sur les enfants. En réaction à cette tragédie, le réseau Siggil jigeen n’a pas aussi caché son indignation. «Vu la situation actuelle du Sénégal avec les abominables meurtres notés ces derniers jours : assassinats de Binta Camara retrouvée morte à Tambacounda, de Coumba Yade à Thiès, de Mariama Sagna à Keur Massar. Il y a quelques jours, le corps nu en état de décomposition avancé d’une dame retrouvée près du marché Ouakam, etc. Cette liste qui commence à être très longue alarme la population sénégalaise et suscite l’indignation générale. L’Etat est naturellement interpellé à faire face et à prioriser la sécurité de toutes et de tous partout dans le pays en particulier pour les couches vulnérables : les enfants et les femmes», demande Mme Safiétou Diop Fall, Présidente du Réseau Siggil dans un communiqué.