QUELQUES FAITS SAILLANTS DE L’ACTUALITÉ POLITICO-SOCIALE DE L'ANNÉE
Réélection de Macky Sall, polémique sur les contrats gaziers, retrouvailles Wade-Macky Sall, libération de Khalifa Sall, dialogue national, ont été, entre autres faits marquants de l’actualité politico-sociale en 2019

Réélection de Macky Sall, polémique sur les contrats gaziers, retrouvailles Wade-Macky Sall, libération de Khalifa Sall, dialogue national, ont été, entre autres faits saillants de l’actualité politico-sociale en 2019.
L’année 2019 a été marquée par l’élection présidentielle du 24 février 2019, la onzième depuis l’indépendance du pays.
Ce scrutin a été fortement marqué par le système de parrainage intégral, un mécanisme de rationalisation des candidats à la candidature.
A l’arrivée, cinq candidats ont été retenus : Macky Sall, Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Madické Niang et Issa Sall.
Les candidatures de l’ex maire de Dakar, Khalifa Sall et de l’ancien ministre, Karim Wade ont été rejetées.
La campagne électorale a été marquée par le retour de Abdoulaye Wade, l’ancien président qui comptait s’opposer à la tenue du scrutin avant de se raviser.
Macky Sall sera réélu au premier tour avec 58,27% des suffrages, suivi par Idrissa Seck, qui obtient 20,50% des suffrages, Ousmane Sonko, 15,67% des voix.
Des résultats rejetés par les quatre candidats malheureux qui, dans une déclaration commune, accusent le président sortant d’avoir ’’confisqué la volonté des Sénégalais’’. Ils font également savoir qu’ils ne le reconnaîtront pas comme chef de l’Etat et ne déposeront pas de recours non plus auprès du Conseil constitutionnel, organe habilité à statuer en la matière.
Le président réélu prête serment le 2 avril et annonce, deux jours après, à la surprise générale, la suppression du poste de Premier ministre, une mesure censée fluidifier le fonctionnement du gouvernement.
L’opposition et les organisateurs de la société civile y voient une tentative de mainmise sur les principaux rouages de l’Etat.
Le projet de loi portant suppression du poste de Premier ministre est adopté, non sans polémiques par les députés, le 4 mai, à une très large majorité.
Le président réélu fera face par la suite à une polémique sur les contrats gaziers impliquant son frère. Tout est parti d’une enquête de la BBC, dénommée "un scandale à dix milliards de dollars", diffusée le 2 juin.
Une vidéo de 28 minutes dans laquelle, la chaîne anglaise fait état de pots-de-vin dans l’attribution de deux champs pétroliers et gaziers à l’homme d’affaires Frank Timis, en 2012, un versement de 250 mille dollars, à la société Agitrans, une SARL fondée par Aliou Sall en 2011, dont la gérance avait été confiée à Abdoulaye Timbo, son oncle.
Aliou Sall, maire de Guédiawaye réfute les accusations et annonce une plainte contre la BBC. Le chef de l’Etat balaie ces accusations, suivi du gouvernement, le jour de la célébration de la Tabaski.
C’est dans ce contexte que voit le jour la plateforme "Aar li ñu bokk « (préserver ce que nous avons en commun) dont les membres appellent à une grande mobilisation pour dénoncer les contrats pétroliers et gaziers signés par le régime en place et exiger plus de transparence dans la gestion des ressources naturelles.
Des partis d’oppositions, des organisations de la société civile et des personnalités indépendantes regroupés autour de la plateforme ’’Aar Li Nu Book’’ se donnent rendez-vous le vendredi 14 juin à Dakar, à partir de 15 h, à la Place de la Nation pour dénoncer ce qu’ils appellent "le scandale du siècle".
Côté judiciaire, le procureur Serigne Bassirou Guèye lance le 13 juin un appel à témoins sur les allégations de corruption contenues dans l’enquête de la BBC.
’’Tous ces experts, analystes et grands connaisseurs du pétrole et du gaz qui s’agitent sur les plateaux de télévision et à travers les réseaux sociaux ont ainsi une occasion de diriger leurs efforts vers la Division des investigations criminelles (DIC) pour, à cet effet, parler de façon officielle sur la question et éclairer la lanterne des Sénégalais’’, a déclaré Serigne Bassirou Guèye au cours d’une conférence de presse, promettant dans la foulée qu’une ’’enquête complète et approfondie’’ sera menée par la Division des investigations criminelles (DIC).
Il assure que la Section de recherches de la gendarmerie est chargée de traquer les ’’diffuseurs du rapport de l’IGE’’ sur l’attribution de ces contrats qui n’était pas censé ’’se retrouver sur la place publique’’.
Face à la pression, Aliou Sall a annoncé le lundi 25 juin sa démission de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), institution financière qu’il dirigeait depuis septembre 2017.
Les activistes n’ont pas fini avec la contestation. Après la plateforme "Aar Li nu Bokk", voit le jour ’’Nio Lank’’ (nous disons Non’’ pour s’opposer à la hausse des prix de l’électricité.
Le nouveau coordonnateur du mouvement ‘’Aar li nu bokk’’, Guy Marius Sagna, et l’universitaire Dr Babacar Diop, sont arrêtés le 29 novembre devant les grilles du palais présidentiel où il était venu manifester contre la hausse annoncée du prix de l’électricité.
Depuis la plateforme multiplie les marches et les tentatives de marches pour dénoncer la hausse en vigueur depuis le 1er décembre du prix de l’électricité et le placement sous mandat de dépôts des activistes.
L’année 2019 a été aussi marquée par l’inauguration de la Mosquée de Massalikoul Djinane, un édifice religieux présenté comme la plus grande mosquée en Afrique de l’Ouest, construit sur fonds propre, par la communauté mouride, sur une surface de 4,5 ha, à Bopp, un quartier populaire de Dakar.
Des milliers de fidèles en provenance de tous horizons ont effectué le déplacement pour assister à la grande prière marquant l’ouverture officielle de cette maison de Dieu qui compte notamment une bibliothèque et une résidence Serigne Touba.
Cette journée aura été marquée par la réconciliation entre le président Macky Sall et son ex-mentor, l’ancien président Abdoulaye, suite aux bons offices du Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké.
Deux jours plus tard, l’ex maire de la ville de Dakar, Khalifa Sall, emprisonné depuis plus de deux ans pour les délits d’escroquerie et faux et usage de faux portant sur des deniers publics, dans l’affaire dite de la Caisse d’avance, est libéré par grâce présidentielle.
Cette fin d’année a été marquée par l’installation du comité de pilotage du dialogue national présidé par l’ancien ministre Famara Ibrahima Sagna.
Dans la foulée de sa réélection pour un second mandat à la tête du pays, le président de la République avait annoncé le 5 mars la tenue d’un dialogue national.
Macky Sall avait émis le souhait de convier à ce dialogue républicain "toutes les forces vives de la nation, sans exclusive", des discussions auxquelles ses prédécesseurs Abdou Diouf et Abdoulaye Wade "pourraient apporter leur contribution".
Le dialogue national doit aborder les questions électorales (calendrier, parrainage, statut du chef de l’opposition...), économiques et sociales (gestion des futures ressources pétrolières et gazières, emploi des jeunes et des femmes...) et environnementales, ainsi que de paix et de sécurité.
Le comité doit présenter ses conclusions dans trois mois.