TOUJOURS DANS LE COULOIR DE LA MORT
Condamnée à mort depuis plus de 3 ans en Arabie Saoudite, Mbayang Diop serait gravement malade et espère que son appel sera entendu par le gouvernement.
Condamnée à mort depuis plus de 3 ans en Arabie Saoudite, Mbayang Diop serait gravement malade et espère que son appel sera entendu par le gouvernement.
«Gravement malade, Mbayang Diop préfère déjà mourir que de continuer à souffrir.» Ce sont les sentiments de la dame rendus public par Horizon sans frontières (Hsf). Boubacar Sèye insiste : «D’après les informations reçues par Horizon sans frontières, désespérée dans sa souffrance, elle aurait préféré mourir que de continuer à vivre dans ces conditions de détention. Notre cri du cœur en tant qu’organisation de défense des migrants est une interpellation des autorités face à ce désarroi.»
En tout cas, il s’interroge sur l’attitude de l’Etat : «Le Sénégal doit-il resté inerte devant la situation de sa fille qui vit un calvaire infernal ? Que doit faire l’Etat pour la sauver face à cette urgence ?» Il suggère aux autorités de se battre pour «que cette peine de mort soit commuée à une peine de prison à perpétuité pour que Mbayang puisse venir finir ses jours Sénégal».
Il compte sur les relations «séculaires qui nous unissent à l’Arabie saoudite» pour pousser le Sénégal à introduire «une demande de grâce à titre humanitaire pour la faire sortir de ce bourbier» tout en exigeant de lui «des preuves attestant que la jeune dame est encore en vie et en bonne santé».
Condamnée à la peine de mort depuis avril 2017 par la justice saoudienne qui l’accuse d’avoir tué son employeur, Mbayang Diop attend dans le couloir de la mort depuis quasiment 3 ans. Une douloureuse situation qui étreint la famille de cette compatriote, détenue à la prison des femmes de Fayçaliyah de Damman, située à 450 km de Riyad. Jusque-là encore, sa sentence ne peut être exécutée parce que ses enfants sont encore mineurs.
Par conséquent, Mme Diop va rester en détention pour encore quelques années avant que la justice saoudienne n’ordonne son exécution. Elle survit grâce à cet insignifiant espoir qui constitue peut-être une torture. C’est une maigre consolation pour sa famille si l’on sait que cette décision est définitive.
A moins que les discussions dans les couloirs diplomatiques ne l’extirpent du couloir de la mort. Dans le cadre de l’assistance habituelle que la diplomatie sénégalaise apporte à ses ressortissants en situation de détresse, les autorités ont toujours tenté de gérer ce dossier avec beaucoup de tact.
Tout en sachant évidemment que la justice saoudienne souveraine allait continuer à mener ses investigations pour tirer cette affaire au clair. Riyad avait dépêché à Dakar son ministre des Affaires étrangères en août 2016 pour essayer de dissiper les nuages entre les deux pays après l’arrestation de cette sénégalaise, partie en Arabie Saoudite pour gagner sa vie.
Désormais, elle risque de la perdre. Il faut savoir que cette monarchie absolue de droit divin, dirigée par le Roi Salman Ben Abdelaziz Al Saoud, fait partie des quatre «champions» du monde des exécutions dénoncées par les défenseurs des droits humains, en compagnie de la Chine, de l’Iran et de l’Irak . Meurtre, viol, vol à main armée, apostasie ou encore trafic de drogue sont aussi passibles de la peine capitale dans ce royaume sunnite ultra-conservateur.