NOTRE SANTE D’ABORD !
Des mesures de plus en plus draconiennes sont prises un peu partout dans le monde pour éviter la propagation du virus Covid-19. Au Sénégal, les autorités gèrent des sensibilités et refusent de prendre leur responsabilité pour interdire les regroupements
Des mesures de plus en plus draconiennes sont prises un peu partout dans le monde pour éviter la propagation du virus Covid-19 qui a déjà fait 3.305 morts pour 96.892 cas positifs confirmés à la date d’hier, jeudi 5 mars. Poussant, depuis le 30 janvier dernier, l'Organisation mondiale de la Santé à décréter l'urgence de santé mondiale. Une mesure qui n'avait été officialisée que 5 fois depuis la création de cette institution (pour Ebola par deux fois, la grippe H1N1, Zika et la poliomyélite).
C e qui témoigne de la dangerosité de cette maladie dont le risque de propagation mondiale du virus a été jugé «très élevé», par le directeur général de l'OMS depuis le 28 février dernier. Forts de leurs responsabilités, certains pays n’ont pas hésité à prendre des mesures drastiques en évitant tout rassemblement de nature à donner libre cours au virus. A contrario du « pays de la Téranga » !
Au Sénégal, les autorités étatiques gèrent des sensibilités et refusent de prendre leur responsabilité pour interdire tout bonnement les regroupements. Pourtant, le danger est là. Les ministres sont interdits de quitter le territoire national. Les populations sont soumises à des mesures d’hygiène qu’elles ont du mal à respecter dans une capitale aussi rurale que Dakar. Or, tout le monde sait que le plus gros risque se trouve au niveau de nos cérémonies religieuses. L’année compte 365 jours (1/4), alors que nous célébrons 400 Magal, Gamou et autres Ziaar. Rien qu’au mois de mars, plus d’une dizaine de cérémonies religieuses sont répertoriées sur l’étendue du territoire.
Les autorités n’ont pas eu suffisamment de courage pour demander à ce qu’elles soient reportées. Mais, une telle attitude ne devrait guère étonner, tellement la déliquescence de l’Etat est flagrante. On se souvient encore de la loi sur la parité. Pis, le Sénégal est le seul pays au monde à majorité musulmane où chaque confrérie dispose de sa lune. Sur ce plan, l’Etat a complètement démissionné. Pourtant, notre santé devrait primer sur TOUT.
L’Arabie Saoudite n’a-t-elle interdit la Umra (petit pèlerinage) ? L’Iran (une République islamique) a fait de même en interdisant tout rassemblement lors des prières de vendredi. L’Italie a décidé de fermer écoles et universités pendant une dizaine de jours. Quant à Israël, il a tout simplement décidé d'interdire l'entrée sur son territoire des ressortissants de plusieurs pays européens dont la France, l’Allemagne, l’Italie ; sans occulter le cas de notre proche voisin, la Mauritanie, qui vient de reconduire chez eux quinze touristes italiens qui ont tenté de se soustraire aux mesures de confinement mises en place par les autorités sanitaires.
Pendant ce temps, au Sénégal, c’est un gouverneur qui valide la tenue d’une cérémonie religieuse en se payant même le luxe de charger la presse, la qualifiant d’alarmiste. On a compris que les Gamou, Magal et autres Ziaar sont devenus des traites. D’où la multiplication des CRD pour répéter, chaque année, les mêmes choses. Que dire aussi de la sortie du président de la Chambre de commerce de Ziguinchor ! Obnubilé par ses affaires, il soutient qu’«en publiant certaines informations, on cherche malheureusement notre isolement». Mieux, ajoute-t-il, tout heureux d’accueillir quelques 144 touristes français, «même s’il y a un cas, deux cas ; pourquoi le dire à la radio, à la télévision ? Pour informer qui ?
Comparé à d’autres pays qui ont enregistré des centaines de cas et que les touristes continuent de visiter». On comprend alors que pour la santé des Sénégalais, certains n’en ont cure. Ils sont mus par des appétits carnassiers