LE COLLECTIF DES GOUVERNEMENTS SCOLAIRES DIT NIET À LA REPRISE DES COURS
«Nous refusons catégoriquement de retourner dans les salles de classe. C’est vraiment désolant que nos gouvernants, nos dirigeants veulent nous sacrifier. Sauver une année ne veut pas dire qu’on va accepter que l’on mette en péril nos vies»
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Leur point de presse prévu dans les locaux du lycée Limamou Laye interdit par le Préfet de Guédiawaye, les responsables du Collectif des gouvernements scolaires du Sénégal se sont repliés dans une ruelle sablonneuse pour exprimer leur refus de retourner dans les salles de classe le 2 juin comme annoncé par le Président Macky Sall.
«Nous refusons catégoriquement de retourner dans les salles de classe. C’est vraiment désolant que nos gouvernants, nos dirigeants veulent nous sacrifier. Sauver une année ne veut pas dire qu’on va accepter que l’on mette en péril nos vies qui nous sont chères», a déclaré le porte-parole du jour, Maguette Ba. «Nous sommes contre la proposition du président de la République. Et nous n’accepterons pas que l’on nous jette en pâture sans des mesures sécuritaires et sanitaires», renchérit Youga Faly Diop. «Lorsqu’on fermait les salles de classe, on était à moins de 20 cas. Aujourd’hui, nous nous retrouvons avec plus de 2000 cas. Nous disons à tous nos camarades de refuser d’aller à l’école le 2 juin puisque ces autorités ne peuvent pas nous assurer la sécurité. De plus, la plupart d’entre nous ne sont pas à Dakar. Et Dakar n’est pas le Sénégal. La plupart des élèves doivent quitter les régions pour rallier Dakar ou vice-versa. Qui va assurer leur sécurité ? Comment peuvent-ils nous assurer qu’ils vont identifier l’élève du commerçant ? Il n’y a pas de carte d’identité qui va dire que telle personne est élève ou telle personne est commerçant ou enseignant. Il n’y en a pas. Donc laisser les élèves ou la population circuler, c’est les sacrifier. Et nous n’allons pas accepter d’être les agneaux du sacrifice. Les propositions faites par le Gouvernement ne sont pas pertinentes car elles exposent les élèves aux risques.»
Autre crainte évoquée par ces responsables des gouvernements scolaires, c’est l’insuffisance du quantum horaire requis. Maguette Ba de soutenir encore : « Nous avons fait 2 mois de grève, 2 mois de confinement. Et aujourd’hui, ils veulent en 1 mois, avec des horaires de 08 heures à 09 heures, terminer un programme et faire des examens. Ce n’est pas possible», déplore encore Mademoiselle Ba. «Lorsque nous nous sommes rendus au Lycée Limamou Laye, le Préfet nous a ordonné d’arrêter la conférence de presse. C’est vraiment désolant, ce comportement. Une autorité administrative ne doit pas se comporter de la sorte. Il doit être un républicain», dit-elle. Ces responsables des gouvernements scolaires, frustrés de la position des autorités étatiques, demandent à leurs camarades de se mobiliser samedi prochain après la rupture du jeûne pour se faire entendre. «Sortez tous de chez-vous et faites un cri du cœur, en applaudissant, pour dire au gouvernement que nous sommes désolés de ce qu’ils veulent nous faire supporter. Nous disons non à ce sacrifice. Car nous sacrifier, c’est sacrifier les espoirs de nos familles. Et sacrifier une famille, c’est sacrifier une société. Et sacrifier une société, c’est sacrifier l’avenir de toute une Nation. Et ça, nous ne l’accepterons jamais», ont encore fait comprendre ces potaches.