LES POLICIERS RETRAITES RAPPELLENT AU PRÉSIDENT SES PROMESSES DE 2012
Les promesses du chef de l’etat restent en l’état, notamment la pension militaire, le décret de cession de logements occupés dans des camps de garde et cités de la police

Le mouvement national des policiers à la retraite du Sénégal, tous corps confondus, avait apporté son soutien au candidat Macky Sall en 2012, à la suite d’une rencontre tenue le 11 novembre 2011. Selon son Président Cheikhna Keita, Brigadier Chef à la retraite, les policiers retraités ont totalement respecté leurs engagements mais les promesses du Chef de l’etat restent en l’état, notamment la pension militaire, le décret de cession de logements occupés dans des camps de garde et cités de la police.
Cheikhna Keita, Brigadier Chef à la retraite, par ailleurs Président du mouvement national des policiers à la retraite du Sénégal, tous corps confondus, a lancé un cri du cœur à l’endroit du Chef de l’Etat mais, précise-t-il, « avec beaucoup de respect et d’humilité ». Et pour cause, dit-il. « Ce que nous constatons nous égratigne le cœur », affirme-t-il.
En effet, le mouvement avait accepté de soutenir le candidat Macky Sall à la Présidentielle de 2012, qui a consacré son accession à la magistrature suprême. Selon lui, les policiers retraités ont rempli totalement leur mission en ce qui concerne ce soutien, mais les promesses faites par le Chef de l’Etat restent toujours en l’état. Il rappelle que le 11 novembre 2011, le mouvement avait reçu un appel téléphonique venant de l’ancien Directeur Général de la Police Nationale, le Commissaire Divisionnaire de Classe Exceptionnelle Assane Ndoye, pour lui dire que le candidat Macky Sall avait besoin de le rencontrer. Il poursuit : « Le candidat d’alors, Macky Sall, nous a accueillis, avec à ses côtés Mbaye Ndiaye qui deviendra son premier ministre de l’Intérieur.
Après un échange de plus de trois tours d’horloge, le candidat Macky Sall nous avait demandé de le soutenir à la Présidentielle de 2012. Et en tant que policiers à la retraite, il nous est même arrivé d’intégrer son cortège dans certains coins du pays, pour le sécuriser. Nous avons respecté tous les engagements que nous avions pris. Quand il a été élu en 2012, nous avons soumis des doléances comme entre autres la pension militaire qui n’est pas appliquée aux policiers depuis 1978 et la prise en compte de l’indemnisation des policiers radiés. » Mais, regrette-t-il, une fois élu en 2012, il est resté jusqu’au 22 mars 2015 avant de recevoir le mouvement.
A cette occasion, il s’était excusé du retard, et Cheikhna Keita souligne que les mêmes doléances lui ont été de nouveau soumises, en y ajoutant que des retraités, des veuves de retraités occupent des maisons dans les camps de garde et cités de police et qui y ont consenti des investissements. Sur ce registre, la doléance était que ces logements soient cédés aux occupants, ce que le président de la République avait accepté. Mais aujourd’hui, il se désole du fait que les occupants de ces logements sont régulièrement menacés d’expulsion, faute d’un décret de cession. D’après lui, il est temps que cette situation soit régularisée d’autant plus que la plupart d’entre les policiers retraités ont attendu en vain la concrétisation de toutes les promesses, sans rien voir et ils ne sont plus de ce monde aujourd’hui.
Selon Cheikhna Keita, un seul point a été véritablement réglé, il s’agit du versement de 2 milliards de Fcfa, pour les policiers radiés et « nous lui sommes reconnaissants pour cet acte de grandeur et de générosité ». Il ajoute : « Aujourd’hui, nous attendons qu’on nous applique la pension militaire, mais qu’à cela ne tienne, nous sommes loyaux et nous resterons loyaux. »
Lançant un message au Chef de l’Etat, il affirme : « Nous avons pris des risques pour vous, nous vous avons accompagné depuis 2008, nous sommes de vieux retraités et moi qui vous parle, j’ai 70 ans. Pensez à nous, Excellence ! » Il a par ailleurs demandé au Commissaire Boubacar Sadio de revenir à la raison, en envoyant directement au président de la République ce qu’il pense, afin qu’il puisse le lire dans l’intimité de son bureau et réagir en conséquence.
S’agissant de la pandémie, Cheikhna Keita renseigne que le mouvement s’est investi dans la prévention en allant auprès des populations, mais les membres n’ont pas vu la couleur de l’aide alimentaire.