«SAMA SUUF, MA YOKK SAMA ARMEEL» DANS LA RUE LE 8 NOVEMBRE
Encore une histoire de foncier au Sénégal ! On pourrait même être amené à dire que tous les contentieux qui opposent les autorités municipales à leurs populations tournent autour de la gestion et de l’octroi des terres

Le collectif «Sama suuf ma yokk sama armeel» refuse de baisser les bras dans son combat pour l'extension du cimetière de Pikine. Face à la presse hier, les membres dudit collectif ont annoncé une marche le 08 novembre, pour alerter le Président Macky Sall mais aussi l’opinion nationale et internationale sur le pillage du foncier qui est en train d'être orchestré par un tiers sur une surface de 12,7 ha autour du cimetière de Pikine.
Encore une histoire de foncier au Sénégal ! On pourrait même être amené à dire que tous les contentieux qui opposent les autorités municipales à leurs populations tournent autour de la gestion et de l’octroi des terres. Si les maires ne sont pas accusés de gestion nébuleuse, ils sont alors pointés du doigt dans le cadre des constructions illégales qui, au finish, font même l'objet de démolition. Un bras de fer sur une histoire de terre oppose les populations de Pikine au maire Abdoulaye Timbo.
En effet, regroupées autour d’un collectif dénommé «Sama suuf ma yokk sama armeel», ces populations (composées de jeunes, d’imams et de notables) exigent la restitution des 12,7 ha qui jouxtent le cimetière. Depuis sa création en 1952, dénoncent les manifestants, ce cimetière d'une superficie de 4 ha n’a jamais fait l’objet d’extension. Et ce, malgré les nombreuses interpellations des imams de la localité qui ont tiré la sonnette d'alarme depuis 2013 en soutenant que le cimetière a largement dépassé sa capacité d’accueil. Il estime que plusieurs de leurs tentatives sont restées vaines, dans la mesure où ils recevaient toujours, en guise de réponse de la part des autorités municipales, que les terres qui se trouvent derrière le cimetière sont inexploitables à cause de la présence d’eau et de Typha. Elles étaient plutôt destinées à la culture maraîchère. Mais ils ont failli tomber à la renverse lorsqu’ils ont vu une superficie de 2818 m² octroyée au député/maire de Keur Samba Kane, en l’occurrence Ibrahima Khalil Fall. C’est à la suite de cela, indique Daouda Guèye (porte-parole du jour) qu’ils sont allés à la rencontre d’Abdoulaye Timbo. «Le maire n'a pas le droit d'octroyer cette superficie au sieur Kane. Il s’agit d’une autorisation d’occuper précaire et révocable».
N’empêche, cela a fait sortir de leurs gonds les membres du collectif qui exigent la restitution pure et simple de cette superficie transformée en un hangar par le maire Ibrahima Khalil Fall. Un hangar qui est loué à des Indiens. En plus de ce lopin de terre, «nous exigeons les 12,7 ha qui restent de cette zone » pour procéder à l’extension du cimetière, dira Daouda Guèye. D'autant que ces 12,7 ha ont la même caractéristique que le sol qui se trouve dans le cimetière, poursuit le porte-parole du jour Il ajoute par ailleurs qu’ils ont fait l’objet d’arrestation, en compagnie de Guy Marius Sagna, le 22 octobre, pour avoir assiégé le Conseil Municipal qui devait valider le projet portant construction d'une maison des jeunes et d’un village artisanal sur ces terres que réclame le collectif. «C’est une tentative d’intimidation qui ne passera pas. Nous répondrons massivement par une marche le 08 novembre prochain», annonce Daouda Guèye qui appelle tous les jeunes de la banlieue de Guédiawaye, Thiaroye, Mbao, Pikine à venir prendre part à la manifestation pour qu’on leur restitue leurs terres. Ce qui leur permettra de procéder à l’extension de leur cimetière.