LES FEMMES DIPLOMEES DES UNIVERSITES S’ENGAGENT
La recrudescence des violences sexistes explique l’implication active de l’Association Sénégalaise des Femmes Diplômées des Universités (ASFDU)
La recrudescence des violences sexistes explique l’implication active de l’Association Sénégalaise des Femmes Diplômées des Universités (ASFDU) dont le but et la mission première sont plutôt de faire de sorte que 100% des filles entrent à l’école et y restent le plus longtemps et le plus haut possible au niveau du supérieur, afin d’en sortir avec des compétences et un leadership qui puissent leur permettre de faire partie des instances de décisions et de prendre part à la construction du pays, de l’Afrique et du monde.
La pandémie Covid-19 ou plus exactement les mesures de confinement pour barrer la route à l’expansion du virus Sars-CoV-2 se sont soldées par une recrudescence des violences basées sur le genre (VBG) partout dans le monde. Aussi, cette année 2020, toutes les forces qui militent pour l’Egalite des sexes, la parité, en somme l’épanouissement des filles et des femmes, se sont impliquées dans la campagne annuelle des 16 jours d’activisme qui démarre le 25 Novembre, date de la journée internationale pour l’élimination de la violence a l’égard des femmes et se termine le 10 décembre, la journée internationale des droits de l’Homme. Cette campagne créée en 1991 par les activistes du premier Institut international pour le Leadership des femmes est relayée chaque année par le Centre pour le Leadership mondial des femmes.
Et l’ASFDU n’est pas en reste. De concert avec la Fédération Africaine des Femmes Diplômées des Universités (FUWA) et la Fédération Internationale des Femmes diplômées (Graduate Women International GWI), elle mène, au sein des Écoles de formation et Universités, sa campagne de sensibilisation et de réflexion sur les mesures individuelles et collectives à instaurer de façon systématique afin d’éradication des violences faites aux femmes. Pour des raisons de calendrier scolaire, elle terminera la compagne des 16 jours d’activisme à l’Université du Sine Saloum El Hadj Ibrahima Niasse (USSEIN), demain samedi le 11 décembre.
Cette campagne au sein des écoles et universités a connu son apogée à l’Université Cheikh Ahmadou Bamba (UCAB), le 3 décembre avec le partenariat naissant entre l’ASFDU et l’UCAB et Partners West Africa Sénégal. Reçue par le Président de l’UCAB, son Excellence Serigne Mame Mor Mbake Mourtada, l’ASFDU a magnifié la vision et l’approche éducative de l’UCAB, une approche de développement parce que tenant compte de la cartographie des ressources et activités des différentes régions du pays et minimisant les stress de l’éloignement de l’étudiant de son milieu.
La dispersion des sites d’excellence et des écoles de formation à travers le territoire, permet à l’UCAB de sécuriser les ressources humaines et d’ancrer les connaissances à acquérir dans les réalités locales tout en s’ouvrant à l’extérieur et non le contraire comme notre système d’enseignement l’a toujours fait par héritage colonial.
De plus les discours des professeurs, des Étudiants et celui de son Président son Excellence Serigne Mame Mor Mbake Mourtada, ont conforté l’ASFDU dans le partenariat à tisser avec l’UCAB, tant la vision exprimée qui n’est autre que celle de la religion, c’est à dire, l’égalité des filles et des garçons, devant l’enseignement, la formation et l’Éducation, est conforme à la sienne. Cette vision reprise dans la pratique par Serigne Bamba Khadimou Rassoul, autorise des statistiques remarquables de l’UCAB, soit, « près de 50% de l’effectif des étudiants en 2020 composé de filles et de de femmes ».
En 1995, date des dernières statistiques, ce pourcentage s’élevait à 45,9%. Cette option de s’impliquer dans la campagne mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, en partenariat avec les Écoles de formation et les Universités, est l’expression d’une grande mue de l’ASFDU. Pour avoir connu plusieurs maux qui gangrènent la Gouvernance africaine et sénégalaise en particulier, l’ASFDU décide de changer. Au début des années 2000, elle a connu le « syndrome des multi mandats » alors que l’association n’autorise qu’un mandat de 3 ans renouvelable une seule fois pour le poste de présidente.
Puis à la fin de la deuxième décade des années 2000, elle s’est déchirée sous le « syndrome de la parenté » ; Ce mal qui veut qu’on appelle toute la famille autour de la fonction ou du poste occupé pour gouverner, la promotion de sa famille restreinte, ses filles, ses sœurs, ses cousines, au détriment de toutes les autres, dès qu’on a les possibilités d’influencer la composition d’un « gouvernement ».
L’ASFDU a aussi traversé pendant toutes ses années, le « complexe de son nom », le terme universitaire a exclu les sœurs d’écoles de formation et les sœurs post bac qui sont allées directement sur le marché du travail. Cette exclusion par une simple appellation a été notée de par le monde avec la Fédération des Femmes diplômées des Universités (FIFDU) devenue « Graduate Women International » pour s’ouvrir, et d’autres associations nationales qui ont opté pour le changement de noms pour embrasser toutes celles qui sont concernées, à savoir, les diplômées du supérieur. Enfin l’ASFDU manque de moyens financiers et logistiques. Sans siège et avec seulement les cotisations de ses membres, elle peine à mener ses nobles missions. C’est pour cela que la mue s’avère indispensable. Tout en conservant encore son nom, l’Association Sénégalaise des Femmes diplômées des Universités (l’ASFDU) s’ouvre à toutes les filles et femmes ayant obtenu le premier diplôme universitaire, le Baccalauréat, suivant le système français qui nous régit encore.
L’ASFDU est l’affaire de toutes et ses instances, qui restent des postes bénévoles, sont ouvertes aux filles et femmes qui voudront s’engager et travailler bénévolement pour les nobles missions de l’Association, sans considération de parenté proche ou lointaine ou de copinage. En fait l’ASFDU dans sa grande mue vise à fédérer toutes les amicales et Associations sectorielles de femmes diplômées du supérieur. Nous y travaillons parce que c’est un des sens, sinon le sens fondamental de notre mandat. La Fédération Sénégalaise des Femmes Diplômées est en instance de création.