UNE AFRIQUE HAUTE EN COULEURS
A l’occasion de la Journée mondiale de l’Afrique, mardi 25 mai, un cycle offre à voir hommes et animaux du continent, en noir et blanc et en couleurs, du Serengeti à la Tanzanie.
A l’occasion de la Journée mondiale de l’Afrique, mardi 25 mai, un cycle offre à voir hommes et animaux du continent, en noir et blanc et en couleurs, du Serengeti à la Tanzanie.
Dans le cadre de sa programmation spéciale consacrée en mai à l’Afrique, Ushuaia Tv propose un grand moment de poésie visuelle avec Félins, noir sur blanc, film conçu autour du travail du photographe animalier Laurent Baheux. Autodidacte quinquagénaire expérimenté, cet ardent défenseur du noir et blanc, et de ses contrastes appuyés, a pris son temps pour les approcher. Il s’est rendu durant un mois dans la réserve du Masai Mara au Kenya avec son guide, son ami, son pisteur «Morris» – Morris Nthiwa Mwania, qui aurait mérité d’être mieux valorisé au générique. Titré sur les félins (le lion «photogénique», le guépard «si rare», le léopard «roi du camouflage»), le documentaire offre en réalité à voir toute la faune de la savane : un éléphant qui s’éclabousse - chaque gouttelette se détache avec netteté - , la peau en gros plan ; l’étonnante posture d’une lionne qui boit ; un lion faisant la sieste les pattes en l’air, ses coussinets, une crinière au vent ; des gnous, flamants roses, babouins, zèbres…
Les clichés rythment les scènes filmées par le réalisateur Mathieu Le Lay, dans le même état d’esprit, c’est-à-dire en privilégiant l’authenticité plutôt que le sensationnel. Une harmonie hélas légèrement plombée par le commentaire pseudo philosophique du photographe, venu en Afrique pour «se ressourcer» - la fêlure est audible. Reste la beauté des clichés et le message d’alerte sur la destruction de l’habitat naturel. «Ni cage ni enclos. Ni cirque ni zoo (…). La captivité est une torture pour tout être vivant. Les animaux comme les hommes.»
Rite de passage
Loin du noir et blanc de Laurent Baheux pour célébrer les animaux, Le secret des masques, diffusé mercredi 12 mai, s’intéresse aux hommes et raconte ce «boukout» - rite de passage de la société diola en Casamance, au sud du Sénégal - qui leur en fait voir de toutes les couleurs. Le téléspectateur s’initie, au fil des rencontres avec les sages, les tantes, à cette pratique qui remonterait au 12e siècle, et qui permet aux adolescents de devenir des hommes. «Pas de boukout, pas de femme, pas d’enfants», lance ainsi un villageois, même si, admet-il, il y a une tolérance pour «les enfants nés l’année du boukout». Les caméras suivent la longue préparation du jeune Diacy. Au fur et à mesure, on devine les épreuves qui l’attendent - dont le séjour symbolique dans le «bois sacré», où se trouvent des masques. Les couleurs jouent ici un rôle essentiel, depuis le choix du pagne, la décoration de la table, l’agencement des mets, jusqu’aux masques. Concentré, le garçon reste muet, alors que la mise en scène utilise des filtres pour symboliser la communion avec les esprits. Mais pour le non initié, le mystère demeure.