DES DIRIGEANTS DIGNES DU FOOTBALL AFRICAIN
Macky Sall a coupé l’herbe sous le pied à Augustin Senghor et Matar Ba en recevant Sadio Mané. Le président sait, mieux que son ministre et le président de la Fédération, ce que le joueur de Liverpool apporte au Sénégal

Pourquoi donc les ministres et autres responsables de fédérations chargés de l'encadrement des disciplines sportives, en particulier du football, en Afrique, ont-ils tant de mal à accepter que les joueurs les rappellent, quand il le faut, à leurs devoirs ?
C’est un fils du pays qui revient sur sa terre natale, pour se rendre utile. Et on peut dire que jusqu’ici, il s'y est plutôt bien pris. Sa franchise, par contre, lui vaut par moments des inimitiés. Et pourtant, vous estimez, Jean-Baptiste Placca, qu’il n’a pas tort, et que ce sont plutôt ceux qui l’accusent qui devraient se remettre en cause. Pourquoi, selon vous, a-t-il raison de dénoncer ?
C’est après avoir affronté la Zambie, première des deux rencontres amicales de l’équipe nationale, que Sadio Mané, l’ailier sénégalais de Liverpool, a déploré l’état très moyen de la pelouse du Stade Lat Dior de Thiès et surtout, la coupure de courant qui a plongé le vestiaire dans le noir et obligé les joueurs à attendre pour reprendre le match quarante-cinq minutes, au lieu du quart d’heure réglementaire.
Me Augustin Senghor, président de la Fédération sénégalaise de football, tout en prétendant accepter les critiques pour avancer, a rétorqué que l’on n’était pas à Liverpool, Manchester City, Chelsea ou Naples.
Le footballeur n’a pas dit que cette pelouse ou la coupure d’électricité portaient atteinte à son prestige de grand joueur. Non, il a dit qu’une pelouse dans l’état de ce que proposait le Stade Lat Dior n’est pas à la hauteur du rang du Sénégal, « nation de football ».