DANIEL SORANO PASSE DES PLANCHES AU NUMERIQUE
Le directeur général du théâtre national Daniel Sorano, Abdoulaye Koundoul, déroule un agenda annuel d’activités.
Le directeur général du théâtre national Daniel Sorano, Abdoulaye Koundoul, déroule un agenda annuel d’activités. Lors des échanges sur l’histoire du théâtre national, «Jaarjaar ak jaloore», Abdoulaye Koundoul prône un changement de paradigme après 56 ans d’existence. Et ouvre les rideaux de Daniel Sorano à la digitalisation voire le cinéma.
La 56e année d’existence du théâtre national Daniel Sorano (1965-2021) a été célébrée le samedi dernier. Ce moment de déclic a permis au Directeur général du théâtre d’acter le passage de la compagnie nationale, de la simple représentation théâtrale à la diffusion numérique et cinématographique, afin de toucher un large public. Cette nouvelle politique d’Abdoulaye Koundoul s’explique par les difficultés de regrouper des gens à cause de la pandémie de Covid-19. «Nous pouvons nous passer de cette possibilité à regrouper tout le monde pour un spectacle, et diffuser, grâce aux nouvelles technologies, tous les produits culturels aux Sénégalais, partout où ils puissent se trouver dans le monde. Car il devient évident que le théâtre aura des difficultés à rassembler encore le public, malgré les dispositions sanitaires prises. »
Retraçant le parcours du mythique théâtre Sorano sous le label «Jaarjaar ak jaloore», le Dg de la compagnie a présenté les partenaires qui accompagnent le théâtre national dans sa nouvelle orientation. Ce cercle de réflexion a permis aux partenaires de Daniel Sorano, notamment Musik Bi, le directeur de la cinématographie et le manager d’arthéa, de décliner la feuille de route de leur collaboration avec le théâtre. Toutefois, Abdoulaye Koundoul a lancé officiellement le programme «Jaarjaar ak Jaloore» qui devait être animé par les anciens. Et ce, malgré l’absence de ces derniers qui n’ont pas fait le déplacement à cause de la troisième vague de la pandémie.
La direction de Daniel Sorano a ainsi mis dans le contenu du programme « Jaarjaar ak jaloore » des éléments éclectiques qui passent par la danse, la musique traditionnelle et moderne mais aussi le théâtre. Et pour le dérouler, M. Koundoul a tendu la main à des partenaires pour atteindre ses objectifs. Il s’est agi de la direction de la cinématographie, Arthéa et Musik Bi. Ce dernier est une plateforme qui permet de diffuser du contenu artistique à travers la technologie, le numérique aux fins de toucher un large public. Quant à Arthéa, il intervient dans l’éducation artistique à travers des cours de danse et la musique.
«LES GRANDS EVENEMENTS QUI ONT FAIT L’HISTOIRE DU SENEGAL SE SONT DEROULES A DANIEL SORANO»
Auparavant, Dr Ibrahima Wane a porté un témoignage sur le symbolisme du théâtre national. «Les grands événements qui ont fait l’histoire du Sénégal se sont déroulés à Daniel Sorano. A travers cette triptyque : le ballet national la Linguère depuis (1961), la troupe théâtrale et l’ensemble lyrique traditionnel. Ce qui, selon lui, fait de Sorano un patrimoine à transmettre aux générations futures. Un avenir qui semble être tourné vers le numérique et le cinéma. Ce qui ouvrira la voie du théâtre national qui dispose déjà d’un écran de cinéma et d’un public à la diffusion de «grands films africains et d’ailleurs», indique le directeur de la cinématographie, Marcel Coly. M. Koundoul indique par ailleurs qu’au-delà des 56 ans qui sont célébrés, c’est également le passage d’un siècle à un autre, ce qui est un changement de paradigme. «Jaarjaar ak Jaloore» est, selon lui, une réminiscence des hauts faits ou les activités marquant le théâtre national. «Quand on parle de « Jaarjaar », on évoque le passer, la trajectoire de Sorano pour mieux fonder le programme qu’on veut mettre en avant. C’est juste une sorte de tremplin sur lequel nous nous appuyons pour nous projeter de l’avant», conclut le directeur général de Sorano.