UN OUVRAGE INSPIRÉ DES RÉCITS DU CONFINEMENT
Un ouvrage à paraître la semaine prochaine à L’Harmattan se présente comme la compilation de récits d’expériences vécues lors du confinement imposée par la crise de la maladie à coronavirus, une manière de donner écho aux voix de personnes résilientes

Dakar, 6 août (APS) - Un ouvrage à paraître la semaine prochaine à L’Harmattan-Sénégal se présente comme la compilation de récits d’expériences vécues lors du confinement imposée par la crise de la maladie à coronavirus, une manière de donner écho aux voix de personnes résilientes résolues à faire des mots leur refuge dans ce contexte dramatique.
Intitulé "A l’ombre des voix", cet ouvrage collectif né d’une initiative de la section sénégalaise de la Communauté africaine de culture (CACSEN), se veut "une polyphonie qui repeint la condition humaine".
Selon son président, le professeur Alpha Amadou Sy, "la CACSEN était persuadée que le vécu du moment du confinement sera demain une séquence importante de notre histoire que les générations futures auront besoin de bien connaitre".
"Et, pour ne pas rater cette opportunité, ou plutôt cette chance, que constitue notre très attendu retour à la +normalité+, il nous semblait urgent de faire appel à ce que notre intelligentsia a de plus fécond afin de fixer un certain nombre de repères et de consigner quelques expériences révélatrices du caractère exceptionnel de ce contexte viral", explique-t-il dans un entretien accordé à l’APS.
L’ouvrage compile des récits d’expériences vécues et racontées par "des magiciens de la plume" à leur manière, dit-il.
"+A l’ombre des voix+ renvoie à ce singulier plaisir à se délecter de l’expérience racontée dans les règles de l’art. La pandémie, une expérience douloureuse certes, mais que les magiciens de la plume ont l’art de raconter voire de conter à leur manière bien à eux, en pensant à Zola qui parle de la belle horreur !", a souligné l’écrivain-philosophe.
Selon Alpha Amadou Sy, ce livre retrace le vécu des auteurs concernés "en empruntant beaucoup à l’imaginaire, ce qui rappelle à nos mémoires oublieuses que le destin de l’homme est tragique".
Il ajoute : "Cette tragédie est paradoxalement mise à profit pour se moquer de la fatalité et de la mort en surfant sur l’émotionnel. Ce faisant, l’art n’apparait-il pas comme un des actes les plus significatifs de la capacité de résilience de l’homme ? André Malraux ne disait-il pas que l’art est un antidestin ?".
Le livre compile ainsi une vingtaine de textes, des poèmes, nouvelles et de simples propos d’auteurs venant du Cameroun, du Maroc, du Canada, de la France et du Sénégal "pour rendre compte d’un mal vivre dans un monde terrorisé par un être dont le caractère bien minuscule est inversement proportionnel à l’immensité des drames multiformes qu’il a engendrés".
"Nous avons opté pour la qualité en choisissant des textes aussi bien chez des écrivains confirmés que chez des auteurs +en herbe+. Nous avons eu l’honneur d’avoir avec nous le poète camerounais Paul Dakeyo, la romancière sénégalaise Mariama Ndoye, Ndické Dièye, Abdoukhadre Diallo, le professeur Buuba Diop", a expliqué M. Sy.
"Nous avons eu des contributeurs du Maroc, du Canada, de la France", poursuit le professeur Alpha Amadou Sy, auteur de la préface du livre qu’il a cosignée avec le professeur Ibrahima Wane, professeur de littérature et civilisations africaines à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.
Le peintre Kalidou Kassé a signé la couverture de l’ouvrage en mettant "gracieusement" son tableau "Transmission" à la disposition de la section sénégalaise de la Communauté africaine de culture.