OCTOBRE ROSE PERD SON ENGOUEMENT
Avec la pandémie du coronavirus au Sénégal, Octobre rose a été mis en berne
Octobre rose est en place pour lutter et prévenir les cancers féminins. Cependant, le déroulement des activités se fait timidement, les associations de femmes se mobilisent de moins en moins, l’aide et les ressources financières pour venir en aide à la gente féminine en général se font rares.
Avec la pandémie du coronavirus au Sénégal, Octobre rose a été mis en berne pendant une année. Les campagnes de dépistage et de sensibilisation ainsi que les tournées organisées par les associations ont été tout bonnement revues à cause des mesures restrictives prises par le gouvernement pour amoindrir les risques de contamination du virus. La majorité des activités se déroulaient en interne entre suivi des patients et prise en charge psychologique. Aujourd’hui, avec le lancement d’Octobre rose à l’échelle nationale, la campagne a du mal à retrouver son aura. Partagées entre débats, émissions dans les médias pour sensibiliser la population, les campagnes de dépistages s’organisent de moins en moins et les femmes ont du mal à avoir l’information.
Pour Mariama Seck, habitant des quartiers Grand Dakar, le centre abritait une campagne de dépistage du col de l’utérus et des séances de palpation du sein. Mais là, aucune nouvelle. « Ce sont les femmes qui se mobilisent avec l’aide de la mairie pour offrir des séances de dépistage. Pour cette année, il n’y a que la Lisca qui s’est engagée à travers son programme. Grand Dakar n’est pas sûr d’avoir sa séance. Les associations de femmes n’ont pratiquement pas été actives à cause du coronavirus. Il y a un problème de ressources financières pour la tenue de ses activités », a-t-elle renseigné. Si cette localité a du mal à avoir sa séance de dépistage, le centre de santé de Gaspard Kamara qui polarise tout le district centre offre régulièrement des séances de dépistage et de prise en charge précoce des lésions précancéreuses. Pour ce mois d’octobre, une large fenêtre est prévue pour offrir aux femmes des moments privilégiés de prise en charge des cancers féminins selon le département de communication. Deuxième cause de décès dans le monde, le cancer est responsable d’environ 10 millions de décès par an. Près de 70% de ces décès surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Au Sénégal, selon le Globocan 2020, il est attendu chaque année 11317 nouveaux cas de cancer avec une mortalité estimée à 7893 soit un taux de 70%. Parmi ces cancers, 1500 cas de cancer du sein sont déclarés chaque année dans le pays. Pour les acteurs de la lutte face à l’ampleur de la maladie, l'anticipation reste le meilleur moyen de lutter contre ce fléau avec des campagnes de sensibilisation et de dépistage afin de réduire les dégâts.
Pour rappel, dans toutes les structures de santé qui ont une mammographie, la séance est portée à 15 mille. Une réduction drastique de plus de la moitié afin d’aider les femmes dans le besoin, qui dans la plupart du temps sont issues des communautés défavorisées. Ces femmes atteintes d’un cancer bénéficient aussi en cette période du mois dédié pour la lutte contre cette maladie de la gratuité de la chimiothérapie.