LES PORTE-DRAPEAUX DE LA DELEGATION SENEGALAISE
‘’EnQuête’’ vous présente les autres ‘’soldats sénégalais’’ à la présente édition de cette biennale du cinéma du continent dont la cérémonie de clôture est prévue le 23 octobre prochain.
Quatre courts métrages fictions et documentaires sénégalais sont en compétition, à la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Après le portrait de la réalisatrice Mame Woury Thioubou, ‘’EnQuête’’ vous présente les autres ‘’soldats sénégalais’’ à la présente édition de cette biennale du cinéma du continent dont la cérémonie de clôture est prévue le 23 octobre prochain.
Abdoulahad Wone : Pour un deuxième sacre
Abdoulahad Wone est un réalisateur et producteur sénégalais né le 22 avril 1976 à Diourbel. Il devient, en 1998, le premier monteur Avid sénégalais formé à l’Ina. En 2009, il entreprend la réalisation de son premier long métrage, ‘’Justice Divine’’. Ce film est l’élément précurseur du projet ‘’Tundu Wundu’’, prix de la Meilleure série au Fespaco 2017. Et pour l’édition 2021 de cet évènement du cinéma africain, sa série ‘’Dérapages’’ est sélectionnée en compétition officielle. Cette série, qui a été primée au festival Vues d’Afrique et au festival Teranga Movies Awards, connait un très grand succès au Sénégal et en Afrique.
Fatou Kandé Senghor : Polyvalente
Fatou Kandé Senghor a fait des études en langues, civilisations et filmologie à l’université Charles de Gaulle de Lille, en France. Artiste, réalisatrice de films documentaires de création, de séries télé et de fiction, elle est aussi formatrice en photo/vidéo pour des jeunes en rupture d’apprentissage avec le système classique. Fatou Kandé Senghor est la fondatrice de Waru Studio, un espace d’art à Dakar où gravitent jeunes artistes, cinéastes et chercheurs afin d’explorer l’intersection entre l’art, les technologies et la politique. Elle a réalisé la série ‘’Walabok’’ qui est en lice au Fespaco 2021. Ce film dresse le portrait d’une certaine frange de la jeunesse sénégalaise à travers le prisme de la culture hip-hop, dont la banlieue représente très souvent le meilleur champ d’expérimentation.
Toumani Sangaré : Un révolutionnaire
Toumani Sangaré est un réalisateur-producteur basé à Bamako, Dakar et Paris. Il est membre fondateur, en 1995, de Kourtrajmé Productions avec Romain Gavras, Kim Chapiron et Ladji Ly. Le collectif prend rapidement de l’ampleur et s’entoure alors de grands noms du rap et du septième art tels qu’Oxmo Puccino, Vincent Cassel ou encore Mathieu Kassovitz qui font régulièrement des apparitions dans les différents projets. Humour, violence et sincérité s’entremêlent dans ses réalisations. Depuis 2017, il réalise des séries et long métrages en Afrique. Il a aussi ouvert, en 2021, l’école Kourtrajmé au Sénégal. Sorti en 2020, son film ‘’Wara’’ est en compétition au Fespaco cette année.
Mamadou Dia : Un autre grand espoir
Le réalisateur sénégalais Mamadou Dia a obtenu son Master en réalisation/Ecriture de la New York University Tisch of the Arts. Son long métrage ‘’Baamum Nafi’’ (Le père de Nafi, en pulaar) est retenu pour concourir à la distinction suprême, l’Etalon de Yennenga, sur une liste de 17 films de seize pays. Parmi les réalisateurs sénégalais, Mamadou Dia est le seul à avoir une œuvre dans la catégorie long-métrage fiction. Son film continue sa tournée dans les festivals, puisqu’il a fait sa première au festival international de Locarno en 2019 où il a remporté le prix de la Meilleure première œuvre et le Léopard d’or de la section Cinéastes du présent. Son précédent film, ‘’Samedi Cinéma’’, a fait sa première aux festivals de Venise et de Toronto en 2016.
Dans ses œuvres, le réalisateur sénégalais explore la fine frontière entre réalité et fiction, en puisant dans des expériences personnelles et professionnelles. Beaucoup espèrent que ‘’Baamum Nafi’’ remporte l’Etalon d’or de Yennenga à cette 27e édition du Fespaco. En tout cas, il retient sans doute l’attention du jury.
Aminata Ndiaye Leclerc : Avocate-historienne
Amina est née à Kaolack, au Sénégal. Après l’obtention d’une Maîtrise en espagnol à l’université de Toulouse, elle est engagée comme cadre commercial à Air Afrique, à Abidjan. Installée ensuite à Paris, elle produit, avec sa société Guelwaar Production, quatre documentaires de création. Aminata Ndiaye Leclerc rencontre un succès d’estime, en coréalisation avec Eric Cloué, ‘’Valdiodio Ndiaye, l’Indépendance du Sénégal’’. Déjà sélectionné au festival de Cannes en 2000 et sélectionné dans de nombreux festivals, ce documentaire est en compétition officielle de la 27e édition du Fespaco. Il met en lumière la lutte de Valdiodio Ndiaye pour l’obtention de l’indépendance du Sénégal.
Moly Kane : L’as de Ciné-Banlieue
Moly Kane a suivi une formation en écriture audiovisuelle à Ciné-Banlieue, au Sénégal, en 2008 et une formation en documentaire à l’Ecole nationale supérieure des métiers de l’image et du son (France 2012). Il est l’initiateur du projet ‘’Cinemareek’’ et fondateur du Festival international de court-métrage de Dakar, Dakar Court. Il est membre fondateur du festival Ciné-Banlieue et le créateur de la maison de production Babubu Film. ‘’Les Tissus Blancs’’, son quatrième film court métrage, a été sélectionné au festival de Toronto, au Canada, en 2020, nominé au prix Unifrance 2020, remporte le Best Short film Bronze au festival de El Gouna, en Egypte. Cette année, ‘’Les Tissus Blancs’’ fait partie des quatre courts métrages fiction et documentaire sénégalais qui sont sélectionnés au Fespaco.
Aïssa Maïga : Actrice et réalisatrice
Aïssa Maïga, qui est d’abord connue en tant que comédienne, a joué dans ‘’Les poupées russes’’ de Cédric Klapisch ou ‘’Bamako’’ d’Abderrahmane Sissako (rôle pour lequel elle a été nominée aux Césars dans la catégorie Meilleur espoir féminin). Elle cultive une versatilité de jeu par la diversité de ses rôles. En 2016, elle est à l’affiche dans ‘’Bienvenue de Marley-Gomont’’ de Julien Rambalidi, où elle incarne Anne, une mère de famille africaine. Le film relate l’immigration d’intellectuels africains à travers l’histoire de famille du rappeur Kamini. Elle a également tourné en Afrique du Sud et à Lagos, au Nigeria, ‘’Comatose’’ de Mickey Madoda Dubé. Aïssa Maïga est aussi devenue réalisatrice par la suite. Elle a réalisé ‘’Marcher sur l’eau’’. Ce film fait partie des sélections éphémères ‘’Le cinéma pour le climat’’ du festival de Cannes 2021. ‘’Marcher sur l’eau’’ a été tourné dans le nord du Niger, entre 2018 et 2020 et raconte l’histoire du village de Tatiste, victime du réchauffement climatique, qui se bat pour avoir l’accès à l’eau par la construction d’un forage. Ce film est en lice dans la catégorie Documentaire long métrage.
Fama Reyane Sow : Amoureuse du cinéma
D’origine franco-sénégalaise, Fama Reyane Sow est une scénariste, réalisatrice et productrice basée à Dakar, au Sénégal. En 2015, au Fespaco, elle gagne un prix avec son scénario de long métrage ‘’Satché’’ pour lequel elle va travailler en maison d’écriture avec Sud écriture (Dora Bouchoucha, Lina Chabaane) formée par Jacques Fieschi aux techniques d’écriture de scénario. Passionnée de cinéma et de séries TV, la jeune réalisatrice Fama Reyane Sow écrit tout le temps de nouveaux scénarios de longs et courts métrages, et des bibles de séries Tv. Son court métrage ‘’Anonymes’’, produit par Cinékap, est sélectionné au Fespaco 2021. Le film relate l’histoire d’une jeune fille le temps d’une journée, sa famille, ses amis, son travail et ses rêves. On découvre son univers et ses pensées à travers la petite voix qu’elle a dans la tête et ses histoires imaginaires. Elle vit sa routine quotidienne sans savoir comment va se terminer la journée.
Amath Ndiaye : L’innovateur
Amath Ndiaye est le réalisateur de ‘’Ganja’’, un film certes artistique, mais qui sensibilise sur les méfaits et dangers de la consommation des produits illicites. Ce film fait partie des 29 films en compétition dans la catégorie Films d’animation. Il est déjà un classique, car pour la première fois au Sénégal, un film d’animation 3D entièrement en wolof est réalisé par une jeune équipe de Sénégalais. ‘’Ganja’’ séduit et a remporté le prix du Meilleur court métrage au festival Image et vie. Amath Ndiaye débute sa carrière avec l’infographie et l’animation dans les années 2000, et monte une structure de production dénommée Obelus film & Animations Studio. C’est par la suite qu’il fait la rencontre d’Adbel Aziz Boye qui l’incite à se lancer dans la prise de vue réelle. Il réalise son premier film, ‘’Geuti goudi’’ en 2012, une œuvre dont le style est novateur, car le film est muet.
Pierre Maurice Lopy : Jeune pouce
Pierre Maurice Lopy est un jeune étudiant, cadreur, monteur photographe, acteur et cinéaste sénégalais. Il commence sa carrière au cinéma en tant que régisseur. Puis en 2020, il se tourne vers la réalisation avec un court métrage intitulé ‘’Daan Dolé’’ (Résilience) avec l’encadrement du Forum Media-Center de Dakar. Sur les 25 films d’écoles africaines en lice au Fespaco 2021, figurent trois films sénégalais, dont ‘’Dann Dolé’’ ou ‘’Résilience’’ que Lopy a réalisé avec Forum Media-Center.
Abdou Aziz Basse : ‘’Le montage m’a ouvert le chemin’’
Ayant réussi au concours de l’Esavc Marrakech en 2017, Abdou Aziz Basse a continué sur le chemin de sa profession. Il a obtenu sa Licence en montage-scripte cinéma. ‘’Le montage m’a ouvert le chemin jusqu’à Niamey et tout récemment en juin 2021, j’ai occupé le poste de Data-manager sur la 2e partie du tournage d’un film documentaire ‘Les dialogues du fleuve’ d’Alassane Diago, sélectionné au Yennenga post-production du Fespaco 2021’’, relate-t-il. Son projet ‘’Ila Kiko ou Marque Tribale’’ a été sélectionné et tourné à Lagos (Nigeria). Ce court-métrage a remporté le Stylo d’or de la meilleure fiction d’école au First Short, Festival panafricain de film d’école de Yaoundé en avril 2021 au Cameroun. ‘’Ila Kiko’’ est aussi en compétition (Film des écoles) à cette 27e édition du Fespaco.
Astou Bassène : La passionnée
Passionnée d’écriture et de cinéma, Astou Bassène, qui a fait des études en audiovisuel numérique jusqu’à la Licence professionnelle, décide, en 2018, de passer à la pratique. Dans la foulée, la jeune femme acquiert ses propres expériences sur le monde du cinéma et de l’audiovisuel, notamment sur l’écriture du scénario, le cadrage, la réalisation, le montage, la photographie, etc. Astou Bassène de l’Isep de Thiès (école) a réalisé ‘’Polia’’ (13 mn) qui est en compétition à la présente édition du Fespaco.