JOAL EXIGE LE RAPATRIEMENT DES SENGHOR
Le retour des restes de Léopold Sedar Senghor, sa femme, Collette, et son fils, Philippe, qui étaient attendus à Joal hier à 11h, n’aura finalement pas eu lieu
En ce 20 décembre, qui marque l’anniversaire de la disparition du premier Président sénégalais, Léopold Sedar Senghor, les habitants de Joal, sa ville natale, avait bon espoir de recevoir les restes de la famille Senghor au complet. Mais, il faudra attendre encore. «Des lobbys» ont empêché l’accomplissement du vœu du défunt Président, dénoncent des membres du Cercle culturel Léopold Sédar Senghor.
Le retour des restes de Léopold Sedar Senghor, sa femme, Collette, et son fils, Philippe, qui étaient attendus à Joal hier à 11h, n’aura finalement pas eu lieu. Pourtant, le transfert était bien prévu, mais la famille maternelle du Président-poète n’est pas emballée par l’idée d’exhumer les restes de ces dépouilles pour les enterrer à Joal. Une attitude qui n’a pas manqué de créer des frustrations au niveau du Cercle culturel Léopold Senghor, qui a organisé une messe de requiem pour exiger le retour des restes des Senghor à Joal.
Cette messe de requiem, qui a été célébrée ce samedi à l’église de Joal par le curé doyen Jean Felix Diandy de la paroisse Notre Dame de la Puri¬fication de Joal, a enregistré la participation de plusieurs amis et sympathisants du Cercle culturel Léopold Sédar Senghor. Selon Michel Diouf, président, cette messe de requiem devait être célébrée le 20 décembre. «Mais puisque c’est un jour ouvrable, nous l’avons ramenée à aujourd’hui, samedi 18 décembre 2021, pour permettre à ceux qui le désirent, d’y assister.
Cette messe fait partie de notre calendrier annuel, qui tourne autour de quatre points. Il y a la naissance de Senghor, le 9 octobre, où nous organisons une marche silencieuse vers le cimetière ; le 20 décembre, date de sa mort, nous organisons une messe de requiem dans le royaume d’enfance.
En janvier, nous organisons le fameux drapeau du royaume d’enfance et au mois de juin, nous organisons tous les deux ans, le Salma d’Or, une distinction pour ceux qui ont œuvré pour la mémoire de Senghor. Voilà les quatre évènements qui ponctuent la vie du Cercle culturel Léopold Sédar Senghor», a déclaré le président du Cercle.
Il a profité de la fin de cette messe, pour rappeler que Joal est toujours dans cette optique de ramener les restes de Senghor à Joal. «Nous avons tenu beaucoup de réunions et un calendrier avait été établi. Il avait été prévu que le corps viendrait à Joal le 19 décembre 2021 à 11h et qu’ou aurait fait le transfert au cimetière catholique et le lendemain, on devait tenir une cérémonie pour magnifier Senghor», a rappelé Michel Diouf. Une vieille doléance qui ne sera pas satisfaite et qui n’a pas manqué de créer des frustrations dans la ville natale de Léopold Senghor.
D’ailleurs, Gabriel Diam, président d’honneur du Cercle culturel Léopold Sédar Senghor, ne cache pas sa colère. «Nous sommes encore surpris par ce qui se passe et pourtant on avait bien programmé le transfert des dépouilles de Senghor, Colette, sa femme, et Philippe, son fils. Nous sommes déterminés à suivre un programme, qui a été dégagé par la Fondation Léopold Sédar Senghor. C’est que le corps repose à Joal, comme l’avait souhaité ce dernier», a précisé M. Diam.
Pour montrer la détermination de la fondation à transférer les restes de Senghor à Joal, il a rappelé qu’avant leur slogan était «Joal attend», mais aujourd’hui le nouveau slogan, c’est «Joal exige que le corps de Senghor soit rendu, comme il l’a constamment demandé». «C’est pourquoi toutes les communautés sont venues lors de cette messe. Nous demandons que le programme continue, Senghor est, et restera fils de Joal.
Que le corps vienne ou ne vienne pas, Senghor restera toujours avec nous. Il y a ceux qui ne sont pas d’accord pour le transfert, ils ont mis en place un lobby. Mais nous sommes très déterminés et nous continuerons notre programme. Nous savons qu’il y a des hommes tapis dans l’ombre, qui ne veulent pas de ça. Mais qu’ils sachent que nous sommes déterminés», a averti le président d’honneur du Cercle culturel Léopold Sédar Senghor.