FESTIVAL DE MBOUMBA, LES POPULATIONS BOYCOTTENT LE FORUM SUR LA GESTION DE L’EAU
La sixième édition du Festival à Sahel ouvert (Faso), organisée comme à l’accoutumée à Mboumba, a été marquée par la tenue d’un important forum.

L’édition 2022 du Festival de Mbouma, commune située dans le département de Podor, a vécu ce week-end. L’une des activités phares de cet évènement a été sans nul doute le forum consacré à la gestion de l’eau, qui a vu la participation du chanteur Baaba Maal. Toutefois, cette rencontre a été boycottée par les populations.
La sixième édition du Festival à Sahel ouvert (Faso), organisée comme à l’accoutumée à Mboumba, a été marquée par la tenue d’un important forum. En effet, les organisateurs ont initié ce programme consacré à la question de la gestion de l’eau. Une rencontre à laquelle ont participé de nombreuses personnalités venues de divers horizons. «Dans ce monde où la question de l’eau est devenue un enjeu vital, par endroits source de conflit, il me semble important d’offrir en exemple l’harmonie parfaite qui a existé pendant des millénaires pour la gestion de l’eau autour du fleuve Sénégal. Ce forum, qui a réuni des experts de l’Omvs et de la Saed et des organisations agricoles de la zone, devrait constituer un cadre pour une prise en compte des réalités locales (fleuve, foncier, emploi des jeunes)», a indiqué Baaba Maal.
Selon l’artiste, les conclusions issues des panels seront «versées, en guise de contribution, aux travaux du neuvième Forum mondial de l’eau, prévu à Dakar du 21 au 26 mars». Evoquant les conflits liés à la gestion de l’eau dans certaines parties du monde (le Nil, Israël), Baba Maal a plaidé, au nom de l’Association «Voix du fleuve, voix de la paix», pour une harmonie parfaite entre les différentes communautés de la zone (pêcheurs, éleveurs, agriculteurs).
Coordonnateur des projets industriels du Plan Sénégal Emergent (Pse), Abdoulaye Ly est revenu sur les opportunités d’investissement qu’offre le fleuve Sénégal avant d’inviter les habitants de la zone à plus d’efficacité. Il a aussi préconisé le marketing territorial, l’intercommunalité et la mobilisation des ressources et l’utilisation des compétences de la diaspora, avant de souligner la nécessité de définir des «réserves foncières pour abriter des activités industrielles».
Malgré son importance, cette rencontre, tenue dans le domicile du maire Sadel Ndiaye et non sur le site habituel, a été boycottée par les jeunes. Ces derniers estiment que les retombées économiques de ce festival ne sont pas ressenties par les populations de la commune. «Depuis 12 ans, le seul acte constaté dans la commune est la pose de la première pierre d’un centre de formation culturel dont les travaux n’ont toujours pas démarré», s’offusquent-ils avant de dénoncer leur «non-implication» dans l’évènement.
A noter qu’en dehors de Baaba Maal, Samba Peuzzi, le groupe Daara J (Sénégal), Noura Mint Seymali (Mauritanie), Sékou Kouyaté (Guinée), Sona Jobarteh (Gambie), Daby Touré (Mauritanie) ont pris part au Faso.