IL Y A UN BOUILLONNEMENT DE LA PENSÉE DEPUIS CES DIX DERNIÈRES ANNÉES
Depuis la disparition des grandes figures de la négritude comme Léopold Sedar Senghor, Aimé Césaire, Léon G. Damas, entre autres, la pensée semble tourner à vide en Afrique, estime l'universitaire Felwine Sarr
Depuis la disparition des grandes figures de la négritude comme Léopold Sedar Senghor, Aimé Césaire, Léon G. Damas, entre autres, la pensée semble tourner à vide en Afrique. Mais l’écrivain Felwine Sarr, par ailleurs professeur de philosophie africaine et contemporaine et diasporique à Duke University, aux Etats-Unis, n’est pas d’avis.
Selon lui, il y a un renouveau de la pensée depuis les années 90, 2000, et les artistes, les écrivains ont produit énormément de textes théoriques. «Les artistes produisent beaucoup d’œuvres. Il y a énormément d’écrivains du continent qui publient parce que la pensée, elle est aussi dans la littérature et elle n’est pas que dans les textes théoriques», a soutenu Felwine Sarr. Il s’exprimait hier lors du Colloque scientifique de la 14ème édition de l’art africain contemporain qui se déroule à Dakar du 19 mai au 21 juin.
Depuis 2016, le Pr Sarr organise à Dakar les Ateliers de la Pensée pour questionner les modèles politiques et économiques existants et réfléchir aux transformations du monde contemporain depuis l’Afrique. «Il y a des Ateliers de la Pensée qu’on organise depuis 2016. Donc je trouve qu’il y a un bouillonnement et que peut-être l’un de nos défis, ce n’est pas justement de rester sous l’ombre tutélaire des grandes figures de la négritude et de ne pas voir ce qui existe depuis. Bien qu’on les revendique toujours comme des ancêtres mais quand bien même, il y a un bouillonnement depuis ces dix dernières années», répond M. Sarr en marge de la cérémonie de lancement du Colloque du Dak’art 2022.