LA MUSIQUE ALTERNATIVE SOUS LES PROJECTEURS
C’est important de mettre en place un festival de musique alternative. C’est ce qu’a fait savoir l’artiste Sahad Sarr, l’un des initiateurs du Label Stereo Africa 432
C’est important de mettre en place un festival de musique alternative. C’est ce qu’a fait savoir l’artiste Sahad Sarr, l’un des initiateurs du Label Stereo Africa 432. Selon lui, il y a plusieurs festivals au Sénégal mais les musiques alternatives y sont absentes. D’où l’idée, dit-il, de lancer le tout premier festival de la musique alternative, des musiques indépendantes.
Pendant quelques jours, les acteurs de la musique se sont réunis au Clos Normand pour discuter des industries culturelles créatives. Conscient qu’elles sont des sources économiques, d’emploi pour la jeunesse et qu’elles ont un impact sur la société, un talk divisé en trois thématiques s’est tenu mercredi, à l’espace culturel du Clos Normand en présence des acteurs culturels, journalistes, musiciens et artistes, et modéré par le journaliste culturel, Alioune Diop. Les thématiques étaient axées sur le «Festival : enjeux et structurations», «Impacts des industries créatives dans le développement culturel et social» et «Musique sénégalaise : entre mutations, régressions et progressions».
Pour débattre de ces thèmes, il y avait cinq panelistes. Camille Lomey, Lamine Ba, Moustapha Ndiaye (Fisco), Pape Armand Boye et Yoro Ndiaye, musicien et producteur. Chacun a partagé son expérience de sa vie artistique et managériale. Pour Camille Lomey, manager de Mara Seck et agent du Goethe institut, il y a une vraie culture du festival au Sénégal mais la problématique majeure un reste économique et c’est valable aussi un peu partout. «La question et la problématique des festivals sont très larges. Et nous, au niveau du Goethe, on avait recensé 135 festivals vivants dans tout le Sénégal, principalement sur la musique et le folklore», a-t-elle expliqué d’emblée. Dans son speech, elle a estimé qu’il y a un vrai plaidoyer à mener au niveau des sponsorings parce que les sponsors sont malheureusement très absents. «Les institutions font ce qu’elles peuvent mais elles ne peuvent pas tout faire et elles ne sont pas là non plus pour combler le manque de chacun. Alors, les principaux plaidoyers qu’on doit mener sont au niveau des mécènes et du sponsoring», a-t-elle lancé. Pour Moustapha Ndiaye, président de l’Association des managers et artistes du Sénégal, l’espoir est permis parce que des réflexions se poursuivent.
En tant que manager, il estime que ce sont les artistes qui doivent être solidaires dans les combats qui les intéressent et s’asseoir pour prendre des décisions majeures et proposer des solutions. Selon lui, certains artistes font du mbalax parce qu’ils ont juste besoin de visibilité. «Je pense que l’initiative pour ce festival est belle, maintenant le défi, c’est de pouvoir le pérenniser», dixit M. Ndiaye.
Mettre en lumière la musique alternative
«Le festival, il se veut inclusif et c’est ça le premier message qu’on veut faire passer. Il s’intéresse à tout le monde, à ceux qui peuvent être opprimés, oubliés et les silencieux. Le festival veut vraiment essayer d’ouvrir le jeu pour parler à tout le monde», a déclaré Stéphane Contini de l’Association Des Gens T du Clos Normand.
A travers ce festival, «on vise à professionnaliser tous ceux qui font une musique alternative, une musique de fusion, une musique acoustique», soutient Sahad Sarr qui précise que ce festival ne sera pas simplement un festival de musique où les gens viendrons pour jouer, mais ce sera également un festival d’accompagnement artistique axé sur les réalités des artistes, et qui recrée des écosystèmes musicaux égalitaires. «On avait jugé qu’il fallait mettre en place un festival de musique parce que c’est hyper important pour l’écosystème de la musique sénégalaise», a-t-il justifié. Pour aider ce festival à émerger, il invite tout le monde à le joindre. «Je lance un appel aux artistes, aux musiciens qui sont, soit amateurs soit professionnels, mais qui ont envie de performer, de venir jouer un ou deux morceaux en solo ou en duo de manière acoustique». Pour le programme festif et pratique, des concerts, showcases, ateliers, unplugged acoustic session ont été ouverts aux artistes locaux ce jeudi 23 au Clos Normand. Un événement qui rentre dans le cadre de la semaine de la fête de la musique. Et le vendredi, Lek Sene, Findifeer Zarium bi, I science, Caterpillar, Tangal Beatz ont assuré le spectacle avant une clôture en beauté le samedi, avec l’Orchestra Baobab et l’artiste Sahad Sarr.