«NOUS AVONS RÉUSSI À FAIRE RENAÎTRE L’UPF»
Après huit années passées à la tête de l’Union de la presse francophone (Upf), Madiambal Diagne a passé le témoin à Anne Cécile Robert. Le désormais ex-président de l’Upf dresse un bilan satisfaisant de sa présidence.
Après huit années passées à la tête de l’Union de la presse francophone (Upf), Madiambal Diagne a passé le témoin à Anne Cécile Robert. Le désormais ex-président de l’Upf dresse un bilan satisfaisant de sa présidence.
Après 8 ans à la tête de l’Union de la presse francophone, vous venez d’achever votre mandat. On imagine que vous quittez le poste avec le sentiment du travail accompli…
On peut le dire. J’ai quitté la présidence avec beaucoup de gratitude, de reconnaissance pour les membres de cette organisation qui m’ont fait confiance de me confier les destinés de ce grand mouvement des médias pendant 8 bonnes années, avec une équipe compétente, dévouée, engagée. Nous avons réussi à faire renaître l’Upf qui était dans une situation assez délicate. Aujourd’hui, elle compte parmi les organisations les plus fortes, les plus dynamiques et les plus crédibles de l’environnement des médias au niveau international. On ne peut qu’en être satisfait. Et la reconnaissance qui m’a été témoignée par mes pairs, provenant de plus de 50 pays à travers le monde, me va droit au cœur. Je ne saurais les remercier pour cette marque d’amitié, de fidélité et de solidarité.
A votre arrivée, l’Upf était endettée. Aujourd’hui, la page est tournée. Quels sont vos regrets ?
Effectivement, l’Upf avait des ardoises partout. Nous avions des dettes de loyer, de personnel. Par l’engagement, l’initiative de toute une équipe, nous avons réussi à restaurer la situation. Nous avons réussi, par moments, à engranger tellement de ressources que des placements financiers ont été opérés pour sécuriser l’Upf. C’était un bon choix stratégique parce qu’ils ont permis pendant la pandémie du Covid-19 où il n’y avait pas d’activité, de continuer notre mission et de fonctionner correctement. C’est une réussite. Aujourd’hui, nous passons le flambeau en laissant dans les caisses de l’Upf l’équivalent de deux ans de fonctionnement. C’est une prouesse saluée par le Comité international. La plus grande réussite, c’est d’avoir marqué le retour de l’Upf sur la scène internationale auprès des organisations faîtières des médias. C’est non négligeable parce qu’aujourd’- hui, toutes les organisations des systèmes des Nations unies, le gouvernement français qui avait effacé l’Upf de ses tablettes, sont revenus pour des plages de collaboration avec notamment le ministère français de l’Europe et des affaires étrangères. Ils nous ont appuyés pour ces 49èmes assises. Ce que le gouvernement français avait arrêté depuis 2006. Nous avons engagé des chantiers pour la défense et la protection des journalistes, pour le renforcement des libertés des médias. Ce chantier est éternel. Tous les jours, ces acquis peuvent être remis en cause dans différents pays du monde. Nous avons fait un travail de veille, de vigilance et de protection des droits des journalistes. Nous nous attèlerons à le continuer. Il est heureux que l’Upf soit confiée à Anne Cécile Robert. Elle est une journaliste reconnue et une universitaire. Elle a une aura et une crédibilité qui rassurent les partenaires et les journalistes. L’Ufp ne pouvait être confiée en de meilleures mains que celles de Anne Cécile Robert. Je suis heureux d’avoir pour successeur une personne que j’admire et que j’apprécie.
Ombre au tableau, vous avez trouvé des sections locales qui avaient pris l’Upf pour «des camps de vacances». Qu’avez-vous fait pour les contraindre au travail ?
Nous avons enclenché une dynamique de rénovation de l’Upf. Des gens pensaient que l’Upf, c’était pour des vacances. Mais on joint l’utile à l’agréable. Nous nous rencontrons, nous faisons des visites touristiques, des découvertes et de l’animation culturelle. Mais il y a un travail scientifique qui est là. Les thèmes des Assises répondent à des préoccupations des médias. A chaque fois, nous proposons des thématiques d’actualité à nos participants. Nous avons voulu encourager nos sections nationales à davantage de rigueur dans le fonctionnement, renforcer la crédibilité, les compétences et les ressources humaines qui s’y trouvent. C’est cet élan de renouveau et de rénovation qui a été un moment assez difficile que nous avons réussi à mettre en œuvre. Nous avons prêché par l’exemple en nous imposant des exigences de transparence. Pour la première fois, nous avons institué un commissaire au compte agrégé en France pour certifier nos comptes. Nous avons voulu que cette exigence soit répercutée aux sections nationales pour une transparence absolue sur chaque euro dépensé. Nous avons réussi ce pari. Nous avons fait en sorte que l’Upf s’ouvre à des jeunes journalistes, des étudiants en journalisme et insufflé du sang neuf pour redonner du dynamisme. Nous avons aussi fait en sorte que la place de l’Upf au niveau institutionnel puisse êtr e renforcée afin qu’elle soit reconnue par les institutions internationales et par les différents gouvernements des pays dans lesquels on opère. Depuis, les pays se bousculent pour organiser des rencontres de l’Upf. Nous sommes cette année au Maroc, deux autres pays sont candidats pour abriter les Assises l’année prochaine. En octobre prochain, nous avons un symposium à Bari consacré aux pays européens et méditerranéens.
Au Cameroun, le gouvernement n’a pas respecté ses engagements de financer à hauteur de 152 mille euros la rencontre de l’année passée. Comment éviter ce genre de désagrément à l’avenir ?
C’est une situation regrettable que le gouvernement camerounais n’ait pas respecté ses engagements. Nous ne désespérons pas de recouvrer cette dette. Mais cela arrive. C’est la première fois qu’un gouvernement nous doit une ardoise après avoir pris des engagements. La difficulté économique a fait que cette dette n’a pas été recouvrée mais c’est un passif que nous constatons, nous ferons en sorte que l’Upf continue de fonctionner. Je dois dire que c’est un épiphénomène cette histoire. Je ne sais pas pourquoi c’est souvent agité, mais si on peut la recouvrer, on le fera. Autrement, l’Upf continuera de plus belle manière. La section du Cameroun est dynamique et engagée. Vous avez pu constater la présence de la section du Cameroun en grand nombre comme toutes les années. La section camerounaise a été très engagée pour que je reste à la tête de l’Upf. Mais je crois qu’il faut trouver le temps et l’heure de partir. Je les rassure que je resterai avec l’Upf car mon statut d’ancien président me donne droit à être membre d’office du Comité international.