LE SAES DEPOSE AUJOURD’HUI UN PREAVIS DE GREVE
Remous dans l’enseignement supérieur - Les enseignants du supérieur ne comptent plus rester les bras croisés dans leur combat pour la satisfaction de leurs revendications.

Les membres du nouveau bureau du Syndicat Autonome de l'Enseignement Supérieur (Saes) ne sont pas du tout contents. Face à la presse ce week-end pour faire le point de leur tournée nationale, ils ont annoncé le dépôt ce matin d’un préavis de grève. En agissant ainsi, ils souhaitent dénoncer l'absence de réaction du gouvernement aux multiples appels à la négociation. David Célestin Faye (secrétaire général national du Saes) et ses camarades remettront ainsi au goût du jour leurs revendications liées entre autres aux chantiers au niveau des universités, à la revalorisation généralisée des salaires et au problème foncier dans les campus pédagogiques.
Les enseignants du supérieur ne comptent plus rester les bras croisés dans leur combat pour la satisfaction de leurs revendications. D’ailleurs, le nouveau bureau du Saes prévoit de déposer, ce lundi, un préavis de grève sur la table des autorités. «Nous invitons tous les militants à rester mobilisés et réaffirmons aussi notre disponibilité à dialoguer pour trouver une solution pacifique aux différents problèmes», indique le secrétaire général du Saes, David Célestin Faye.
A l’en croire, ces revendications concernent l’achèvement des chantiers au niveau des universités, la généralisation des salaires, le recrutement massif de personnel d’enseignement et de recherche ainsi que l’arrêt des tentatives de spoliation foncière observées dans les universités. «Nous exigeons l'achèvement et l'équipement des infrastructures sociales et pédagogiques dans les différentes universités pour un déroulement des enseignements/apprentissages dans un climat apaisé. Sans la livraison imminente des infrastructures, les universités ne peuvent accueillir l'afflux des nouveaux bacheliers», souligne le nouveau secrétaire général du Saes.
Concernant la revalorisation généralisée des salaires, David Célestin Faye et ses camarades demandent la prise en compte des enseignants-chercheurs et chercheurs des universités. «Nous exhortons le Fonds national de retraite (FNR), conformément à la réforme sur la retraite de 2018, à appliquer la pension de réversion aux conjoints des enseignants-chercheurs et chercheurs décédés après avoir servi dignement l'université publique», clament-ils.
Toujours dans sa plateforme revendicative, le Saes exige le recrutement massif de personnel d'enseignement et de recherche pour améliorer la qualité de l'enseignement supérieur. «A l'échelle nationale, les vacataires représentent plus de 70% du personnel enseignant. Compte non tenu des vacataires, l'université sénégalaise est très loin de la norme de l'Unesco qui est de 1/20 pour le taux d’encadrement», renseigne le secrétaire général du Saes qui rejette à nouveau la dernière version du guide d'évaluation des enseignants-chercheurs et chercheurs du Cames dont l'entrée en vigueur en 2024, dit-il, n'est pas de nature à favoriser l'émergence de l'université africaine. «Nous demandons au ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation de procéder à l'envoi rapide des textes de gouvernance de la recherche proposés par la commission technique paritaire, depuis avril 2021, aux universités pour avis et observations avant toute validation définitive, et de financer la recherche», ajoute le leader du Saes.
Par ailleurs, il dénonce vigoureusement les tentatives de spoliation foncière observées dans les universités dont la dernière en date est celle de l'ESEA et recommande l'identification, l'élargissement et la sécurisation du domaine universitaire pour se prémunir du manque de scrupule des prédateurs fonciers. «Nous condamnons le dilatoire dans la mise en place des organes de gouvernance des universités, conformément au décret n°2020-979 fixant les règles d'organisation et de fonctionnement des universités publiques», affirme le secrétaire général du Saes.