ÇA SUFFIT LA BRUTALITE, ÇA SUFFIT LE HARCELEMENT
Les femmes et les filles du continent africain ont, en la personne du président Macky Sall, un avocat de taille.
Macky Sall a appelé hier à la fin de toutes les brutalités à l’endroit des femmes et des filles. Le président de la République présidait la 2ème édition de la Conférence de l’Union Africaine sur la masculinité positive dans le leadership pour éliminer la violence contre les femmes et les filles.
Les femmes et les filles du continent africain ont, en la personne du président Macky Sall, un avocat de taille. Devant un parterre d’invités comme le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, mais surtout de dames d’une dimension internationale notamment Mmes Ellen Johnson Sirleaf, ancienne présidente du Libéria, Présidente d’honneur du Réseau des Femmes Leaders, Ameenah GuribFakim, ancienne présidente de Maurice, Catherine Samba Panza, ancienne présidente par Intérim de la République Centrafricaine, Macky Sall s’est fortement indigné de la brutalité exercée sur les femmes et les filles du monde et tout particulièrement de l’Afrique.
Selon lui, Dakar doit être le départ d’une prise de conscience contre un fléau qui n’a cessé de prendre une certaine ampleur. Après Kinshasa, qui a abrité la 1ère conférence sur la masculinité positive, Dakar a pris hier le relais « pour capitaliser cette dynamique pour que cette rencontre ne soit pas un effet de mode, qui s’évanouit avec la fin de ses travaux, mais le catalyseur d’énergies positives à l’échelle nationale et continentale, pour une tolérance zéro contre les violences faites aux femmes et aux filles » a martelé le chef de l’Etat. L’Afrique a connu des femmes héroïques qui continuent à servir d’exemples à travers le monde. « Souvenons-nous de Néfertiti en Egypte, des Amazones du Bénin, de la Reine Zingha d’Angola, de l’impératrice Taytu Betul d’Ethiopie, de la Reine Aminatu de Zaria, au Nigéria, et plus près de nous ici au Sénégal, des Linguères Ndieumbeut Mbodj et Ndaté Yallah Mbodj, sans oublier la résistante Aline Sitoe Diatta, entre autres figures historiques féminines du continent. Souvenonsnous que la première poétesse noire américaine est née ici même, au Sénégal, en 1753.
De son nom d’esclave Phyllis Wheatley, elle surmontera ce statut handicapant pour publier son premier recueil intitulé «Poems on various subjects», à juste 20 ans, en 1773, trois ans avant le début de la Révolution américaine. Aujourd’hui, les femmes occupent de hautes fonctions sur le continent, dont certaines pionnières ici présentes. Elles sont nombreuses à exercer les mêmes qualifications que les hommes : ingénieurs, médecins, enseignantes, pilotes, militaires, sportives de haut niveau, et j’en passe. Elles sont nombreuses au bureau, à l’usine, au foyer et dans les champs ; femmes d’affaires prospères ou modestes vendeuses au marché ou au coin de la rue, mais toutes habitées par la même dignité et la même détermination de nourrir, loger, soigner, éduquer leurs enfants, entretenir leurs familles et contribuer à la prospérité nationale. Elles sont nombreuses, les filles, dans nos écoles, nos lycées et nos universités, à égaler ou dépasser les performances des garçons » a tonné Macky Sall devant un public attentif.
La brutalité envers les femmes, ça suffit !
Le président de la République a convoqué les nombreuses initiatives du Sénégal pour combattre les violences contre les femmes. Les exemples cités tournent autour de la loi criminalisant les actes de viol et de pédophilie, le guide spécifique de prise en charge des violences faites aux femmes et aux filles par les forces de l’ordre, le portail de la Cellule d’appui à la Protection de l’Enfance dédié au signalement d’images d’abus sexuels sur les enfants, le commissariat de police pilote de Mbao, qui intègre la spécificité féminine dans son organisation, son fonctionnement et l’accueil fait aux femmes et aux filles victimes de violences.
Ces mesures, selon le chef de l’Etat, s’ajoutent à d’autres en matière de soin de santé, de parité hommes-femmes dans les instances publiques électives et de transmission par la femme de la nationalité sénégalaise à son époux et à ses enfants. « Toutes ces mesures visent à combattre les violences faites aux femmes et aux filles, mais également à mettre fin aux discriminations qui les affectent dans une société qui se veut égalitaire, solidaire et inclusive. C’est d’ailleurs l’une des vocations principales de la Délégation à l’Entreprenariat rapide des Femmes et des Jeunes, DER/FJ. Mais finalement, ce qui comptera par-dessus tout, c’est l’évolution des esprits ; évolution des esprits des femmes et des filles envers elles-mêmes, et évolution des esprits des hommes envers les femmes et les filles, pour conforter l’égalité en droits et la complémentarité sociale homme-femme » a expliqué le chef de l’Etat. Et de tonner que la violence faite aux femmes et aux filles, ça suffit ! « Tous ensemble, pouvoirs publics, leaders religieux et traditionnels, membres de la société civile et citoyens, nous devons élever la voix et dire : ça suffit !
Ça suffit la brutalité, ça suffit la maltraitance, ça suffit le harcèlement, ça suffit les brimades, les insanités, le viol et autres sollicitations non désirées. Mais il ne suffit pas de dire, ça suffit. Il faut agir ; agir pour que cesse l’omerta du silence, en temps de paix comme en temps de guerre. Oui, il faut que ça cesse ! C’est ce que veut l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. Il faut que ça cesse ! C’est ce que demande la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, sur le sort des femmes dans les conflits armés » a conclu le président de la République.