UNE SI LONGUE LETTRE D'ANGÈLE DIABANG
La réalisatrice sénégalaise Angèle Diabang ambitionne de réconcilier ses compatriotes avec la lecture à travers son premier long métrage fiction adapté du roman ''Une si longue lettre'' de Mariama Bâ.
Dakar, 18 nov (APS) - La réalisatrice sénégalaise Angèle Diabang ambitionne de réconcilier ses compatriotes avec la lecture à travers son premier long métrage fiction adapté du roman ''Une si longue lettre'' de Mariama Bâ.
Comme l'œuvre dont il s'inspire, un classique de la littérature sénégalaise, ce film actuellement en tournage traite en filigrane de la condition de la femme sénégalaise. Il campe plus généralement le débat sur la polygamie, le rapport de la femme à la société, à la famille et à l’amour.
“Le but de ce film est de réconcilier les gens avec la lecture et la littérature'', a déclaré la réalisatrice et productrice sénégalaise, en faisant observer que les jeunes en particulier "ne veulent pas lire et même les adultes n'ont plus le temps de lire".
“J'ai pensé qu'en prenant ce roman qui est bien étudié à l'école pour en faire un film, tout le monde va le regarder. Mon objectif est que si cela les (jeunes) pousse à aller relire le livre de Mariama Ba, j’aurais gagné mon pari", a-t-elle ajouté.
Elle recevait jeudi le ministre de la Culture et du Patrimoine historique sur le plateau de tournage de ce long métrage également intitulé ‘’Une si longue lettre'', à Popeguine Dayane.
Angèle Diabang, à travers son film, veut amener les jeunes à s'intéresser davantage à ce roman considéré comme un chef d'œuvre de la littérature sénégalaise et africaine, en vue de le comprendre sous un angle actuel.
Angèle Diabang note qu'adapter un roman d'une telle audience n'est pas aisé, parce que “tout le monde se dit qu'il a le droit de vous dire comment le faire".
La majeure partie des séquences de ‘’Une si longue lettre'' ont été tournées à Thiès, où on trouve encore des arbres et des maisons avec une grande cour, comme décrit dans le roman. Le tournage s'est ensuite poursuivi à Popenguine avant Dakar.
La réalisatrice tient à précise que “l'action du film se déroule en 2000”, ce qui va entrainer beaucoup de changements par rapport au contenu du roman de Mariama Ba.
Les personnages du roman ont été réduits et les rôles condensés, explique Angèle Diabang, qui dit avoir travaillé, avec ses collaborateurs, à partir de la lettre de Ramatoulaye, héroïne du roman de Mariama Ba, pour en faire des dialogues. ‘’Ce sont ces moments de la lettre qui ont été très importants pour nous tous qui avons lu ce roman", souligne-t-elle.
Le personnage de Ramatoulaye, héroïne du roman de Mariama Bâ, est interprété par l'actrice Amélie Mbaye qui a joué dans plusieurs séries sénégalaises et films africains dont “Frontières” de Apolline Traoré (Burkina Faso).
Le volet technique de ce film est à la charge des jeunes techniciens sénégalais et béninois avec comme chef opérateur Amath Niane, Aly Dia comme directeur de production, Ismail Thiam à la mise en scène et Arona Camara comme machiniste.
"On espère que le public sera au rendez-vous et que le film va plaire aux Sénégalais et aux Africains, car le livre est étudié dans beaucoup de collèges africains et aux USA'', a dit Angèle Diabang.
Ce long métrage, produit par ‘’Karoninka'', la société de la réalisatrice, a bénéficié d'un financement de 150 millions de francs CFA du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (FOPICA). Il reste à boucler le budget pour la post-production.