PERSONNE NE CONTRÔLE LA JUSTICE, MÊME L’ÉTAT NE LA CONTRÔLE PAS
L’avis est du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall. Il l’a dit hier, jeudi 1er décembre, lors du vote du budget de son département à l’Assemblée Nationale.
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L’Etat n’a aucune emprise sur la justice. L’avis est du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall. Il l’a dit hier, jeudi 1er décembre, lors du vote du budget de son département à l’Assemblée Nationale.
«La justice est imprévisible et personne ne la contrôle. Evidemment, ily a un échelon de la justice que l’Etat contrôle plus ou moins, c’est le déclenchement des poursuites parce que le Procureur agit sur ordre du Garde des Sceaux. Mais, quand il enclenche une procédure, le Garde des Sceaux ne peut pas l’arrêter», a dit Ismaïla Madior Fall. Par ailleurs ajoute-t-il, «tout le reste le reste de la chaine de la justice, l’Etat ne la contrôle pas». Le Garde des Sceaux trouve, en outre, que «le Parquet et les Procureurs n’ont pas le pouvoir qu’on leur donne». Selon toujours le ministre, «la justice sénégalaise sert de miroir à plusieurs Etats africains qui viennent s’inspirer de son modèle». La justice sénégalaise a des ressources humaines de qualité, ajoute-t-il.
Ismaïla Madior Fall est revenu aussi sur la volonté du président Macky Sall de gracier certains condamnés politiques. Pour lui, «c’est une décision personnelle du chef de l’Exécutif que le concerné tient à réaliser. Et la meilleure voie est une amnistie». Le Garde des Sceaux très critiqué hier, jeudi, par les députés de l’opposition, a relativisé sur les attaques portées contre sa personne. «Si je voulais continuer à faire l’unanimité, je reste à l’université. Je fais mes cours et je rentre chez moi. Si je m’engage en politique, j’assume mes positions et je suis prêt à accepter les critiques». «Quand on s’attaque à votre personne, en vous traitant de nervis constitutionnel, ce n’est pas poli, mais ce n’est pas grave. Ça aussi, ce n’est pas grave», a-t-il soutenu.
Devant les parlementaires, le ministre de la Justice a annoncé que le Fonds de réparation logé à la Cour Suprême est fonctionnel et que deux personnes ayant fait l’objet de relaxe ou d’un non-lieu ont récemment bénéficié, respectivement, de 4 millions et 3,5 millions, en guise de dédommagement.
Longuement interpellé sur la troisième candidature du président Macky Sall à la magistrature suprême, Ismaïla Madior Fall n’a pas évoqué la question à la plénière. Mais, il a dit, pendant les travaux de Commission, «avoir donné son avis en tant que professeur de droit sur la question tout en relevant que cet avis n’est point revêtu de la chose jugée. Par conséquent, à la juridiction compétente de dire le droit et à la doctrine d’émettre un avis scientifique».