ELECTION ET LIONS DE LA TERANGA, MOTS ET HOMMES DE L’ANNEE 2022
La curiosité journalistique, en cette fin d’année, a poussé Le Témoin quotidien à interroger un spécialiste des discours politiques, médiatiques et religieux pour dévoiler le mot et la personnalité de l’année au Sénégal
La curiosité journalistique, en cette fin d’année, a poussé Le Témoin quotidien à interroger un spécialiste des discours politiques, médiatiques et religieux pour dévoiler le mot et la personnalité de l’année au Sénégal. Notre choix s’est porté surle professeur émérite des universités, le titre le plus prestigieux dans la carrière d’un professeur universitaire, notre compatriote canado-sénégalais M. Khadiyatoulah Fall. De l’étranger, ce dernier, dont le centre d’intérêt est focalisé sur l’analyse de la guerre des mots des acteurs, note que le mot de l’année est incontestablement « Election ». 2022 a été une année particulièrement d’élections avec deux scrutins majeurs qu’ont été les Locales de janvier 2022 et les Législatives de juillet 2022. On comprendra alors le choix retenu à ce niveau par l’universitaire. Pour la personnalité de l’année, le Pr Khadiyatoulah Fall a porté son choix sur « Les Lions de la Téranga » qui ont remporté la Can 2022 au Cameroun, premier trophée continental des « Lions » et effectué une participation jugée honorable en Coupe du monde de Qatar. Le professeur émérite des universités canadiennes explique la pertinence et les impacts de ses choix.
« Election », le mot de l’année au Sénégal.
« Election » est le mot de l’année 2022 au Sénégal. Ce mot ressort nettement lorsqu’on effectue une fouille lexicale informatique rapide dans les banques de données textuelles. Le mot s’est imposé dans l’espace discursif et dans différentes formations discursives, comme celui qui a eu la plus grande densité de circulation discursive dans les discours sociaux. Je précise que mon constat se base sur des données textuelles écrites. Je crois cependant qu’il y aurait confirmation de ce constat si on analysait les discours médiatiques et politiques oraux. Le mot <Élection>semble ainsi avoir été le référent social lexico-discursif qui a été le plus mobilisé dans le marché discursif, surtout politique et médiatique. Constater cela ne m’a pas fortement surpris, car le Sénégal a connu plusieurs élections cette année. On a glosé, conversé, débattu sur les élections locales, les élections législatives, l’élection du Président de l’Assemblée nationale etc…On retrouve le mot < élection> sous la modalité aspectuelle d’un inaccompli, d’un accompli et celle d’un projectif. Modalité projective car les discours ont porté également sur l’élection présidentielle à venir de 2024. Il est fort possible que ce vocable marquera encore le marché discursif en 2023. Je suis en train d’observer la circulation discursive de l’expression <3èmemandat>.Je n’ai pour le moment que des observations très sommaires. Il ressort que l’expression <3ème mandat>qui semble avoir eu durant une bonne partie de l’année une hégémonie discursive est en train d’être sérieusement concurrencée par d’autres expressions pour renvoyer au même phénomène. Les expressions <2ème quinquennat>et <2ème mandat de 5 ans>viennent bousculer <3ème mandat>. <2ème mandat>est en train de prendre de plus en plus une certaine épaisseur discursive. Il sera intéressant de suivre jusqu’en 2024, l’odyssée de ces deux expressions qui s’énoncent dans des stratégies langagières de catégorisation, de re-catégorisation, de dénégation, d’adhésion, de mise à distance et informent ainsi sur la dynamique et les tensions de la vie politique.
Sur la personnalité de l’année
En ce qui concerne la personnalité de l’année, j’ai retenu . L’exploit de notre équipe nationale qui nous procure la première CAN est un évènement historique. Ce trophée était attendu depuis longtemps.
Les Lions nous ont fait vivre de grands moments de communion, d’allégresse collectives. Nous avons vu des Sénégalais fiers, des Sénégalais qui célèbrent ensemble, des Sénégalais qui, dans une période politique et sociale de tensions, sont capables de vibrer ensemble d’une même émotion patriotique. Ainsi, un grand moment de consécration de notre football mais aussi un grand moment d’union des cœurs, un moment d’une saine respiration collective.
La participation des Lions à la Coupe du monde et leur parcours jusqu’en 1/8 de finale sont aussi à souligner car ils nous ont également procuré des moments de joie collective.
Ce sont là encore des prouesses saluées par tous les Sénégalais. L’équipe n’a pas pu accéder au 1/4 de finale pour répéter l’exploit de 2002. Cela est bien sûr une déception mais qui ne doit pas nous empêcher de garder confiance et soutien pour les Lions qui devront être plus mordants lors des combats futurs comme la défense de leur titre de Champion d’Afrique à la prochaine CAN.
Les Lions nous ont procuré une grande fierté, et cette fierté, je l’ai particulièrement sentie chez les Sénégalais de la diaspora. Ces derniers ont noté un vent d’admiration pour les Lions chez beaucoup d’amateurs et de passionnés de soccer non sénégalais à l’étranger. L’équipe sénégalaise, malgré sa chute brutale en 1/8, est perçue comme porteuse d’avenir.
Point positif pour l’image de notre pays.
Maintenant, il nous faut soutenir le Maroc dont les performances et le succès historique d’une première qualification africaine en demi-finale nous montrent que les équipes africaines ne sont plus condamnées à ne viser que des parcours qui s’arrêtent en 1/4 de finale. Les Lions de l’Atlas ont ouvert une nouvelle page du football africain. C’est là aussi un événement marquant.
Découverte essentielle dans le monde de la recherche en 2022.
Je suis un grand lecteur des revues de vulgarisation scientifique comme Nature, Sciences et Avenir, Québec Sciences etc…Je suis très curieux de savoir ce qui se passe dans les laboratoires scientifiques.
Je crois que les perspectives offertes par les vaccins en ARN de pouvoir agir sur le cancer, après avoir montré leur efficacité sur la Covid sont à saluer et représentent un espoir. Leur efficacité a été testée sur des souris par des chercheurs américains. Cela constituerait une avancée majeure de la science biologique et médicale.