L’ANC S’ERIGE EN BOUCLIER
L’Alliance pour une nouvelle citoyenneté (ANC) se positionne en bouclier, pour la défense des droits humains en général, et, en particulier, les droits des femmes.
L’Alliance pour une nouvelle citoyenneté (ANC) se positionne en bouclier, pour la défense des droits humains en général, et, en particulier, les droits des femmes. En effet, face à cette situation de «dominées» dont les femmes font l’objet, ces militantes pour la défense des droits de la femme, par la voix de Mme Awa Thiam, exhortent leurs sœurs à se battre pour recouvrer tous leurs droits. Elle a lancé cet appel en marge de son assemblée générale tenue hier, lundi 6 février 2023, à Dakar.
Mme Awa Thiam, philosophe de formation, par ailleurs chercheuse en anthropologie culturelle à la retraite et écrivaine, est d’avis que le poids de la crise au plan mondial comme ici au plan local, pose beaucoup plus de problèmes du côté des femmes. «Vous savez, en ce moment, que le monde est en crise. Et cette crise se répercute partout. Et dans les pays d’Afrique, tels que le Sénégal, la crise se ressent essentiellement du côté des femmes. Les hommes, bien sûr, en souffrent, mais j’ai l’impression que le poids de la crise, au plan mondial comme ici au plan local, pose problème du côté des femmes», a déclaré Mme Awa Thiam, porte-parole de l’Alliance pour une nouvelle citoyenneté (ANC).
Évoquant, par ailleurs, les objectifs de l’ANC dans cette lutte, la chercheuse en anthropologue culturelle à la retraite indique : «ce sont des objectifs qui datent d’il y a très longtemps. Comme vous le savez, les femmes sont dans une situation de dominées. Elles sont dominées dans un système patriarcal et cette domination est encore là. C’est une domination millénaire que les femmes vivent encore aujourd’hui. Et ça se traduit de façons différentes. On s’est beaucoup battu, par exemple, au niveau du Sénégal, pour la parité pendant des décennies. C’était une façon aussi de se battre contre la domination masculine. On se retrouve aujourd’hui avec une loi qui est piétinée.» Elle en veut pour preuve les cas des bureaux de l'Assemblée nationale et des Conseils municipaux. «Prenez le cas de l'Assemblée nationale, il y a une loi qui a été votée. Et qui est-ce qui a violé en premier cette loi ?
C’est l’Etat sénégalais. Si vous prenez en considération la manière dont le bureau de l’assemblée a été mis sur pied, il y a eu un président. En principe, le poste de (premier) vice-président devrait revenir à une dame. On a eu un président, ensuite on a un autre homme (premier) vice-président. Vous prenez tout ce qui concerne les mairies. Sur plus de cinq cents, il n’y a même pas eu trente femmes maires.»
C’est pourquoi l’ANC exhorte les femmes à sa battre pour arracher leur droits. «Il faut simplement que les femmes se battent pour recouvrer tous leurs droits. En fait, elles n’ont pas à recouvrer uniquement des droits, il faut que ces droits-là soient étendus. Qu’elles n’aient pas seulement des postes relativement aux élections, mais qu’on les retrouve au gouvernement, cinquante pour cent, cinquante pour cent», a-telle recommandé.
L’écrivaine s’est aussi prononcée sur le cas de la député Aminata Touré, dite Mimi, déchue de son mandat par le bureau de l’Assemblée nationale. Selon elle, «on se sert de certaines femmes et on les jette après. C’est le sentiment qu’on a eu. Tout le monde a vu qu’elle s’est investie pour ce parti-là ; donc, la moindre des choses, c’était quand-même de lui donner quelque chose de conséquent et non pas de l’humilier comme elle l’a été. Beaucoup de femmes se sont senties humiliées à travers ça».