LUTTE CONTRE LE SIDA, LE PALU ET LA TUBERCULOSE, LE FONDS MONDIAL SOULAGE
Face à l’amenuisement des financements dans la lutte contre le Sida, le palu et la tuberculose, le soutien du Fonds mondial à hauteur de 76 milliards F Cfa dans ce combat est une bouffée d’oxygène.
Face à l’amenuisement des financements dans la lutte contre le Sida, le palu et la tuberculose, le soutien du Fonds mondial à hauteur de 76 milliards F Cfa dans ce combat est une bouffée d’oxygène.
La raréfaction des ressources dans la lutte contre le palu et la tuberculose est une préoccupation. Avec l’appui du Fonds mondial, la recherche va être encore boostée grâce aux 76 milliards de F Cfa francs alloués par le Fonds mondial dans le cadre de la lutte contre Vih/Sida, le paludisme et la Tuberculose pour les trois prochaines années, à compter de 2024. Mme Aïssatou Mbaye Ndiaye, responsable du comité de suivi, de veille et d’alerte de la Société civile explique : «A la veille de chaque fin de subvention -la fin de la Nfm 3 est prévue le 31 décembre 2023-, le Fonds mondial t’envoie une lettre d’allocation. Cette lettre d’allocation veut dire voilà la somme qui a été allouée au Sénégal pour les trois ans qui vont venir. Actuellement, il nous a alloué la somme de 76 milliards dans la lettre d’allocation.» Elle ajoute : «Et maintenant cette somme est divisée pas de façon cartésienne évidemment ! Parce que quand ils font la répartition de l’allocation, ils tiennent en compte beaucoup de facteurs en termes de réalisation, en termes de taux d’exécution, mais aussi en termes de performance, des acteurs et des programmes qui ont été mis sur le terrain.»
Avec cet investissement, les efforts seront accentués dans la lutte contre les Mtn. «C’est fort de tous ces aspects que le fonds mondial alloue au Vih tant, à la tuberculose tant et au paludisme tant. C’est comme ça que ça se fait, nous vienne la lettre d’allocation et maintenant une fois au Sénégal, nous nous allons identifier les stratégies qui nous permettent de mettre œuvre, d’utiliser ces fonds. Ces stratégies sont identifiées par les communautés, le secteur public, c’est-à-dire les régions médicales», appuie-t-elle.
Il faut noter que l’une des priorités de ce programme est aussi de «revaloriser» les communautés qui constituent un dispositif essentiel dans la lutte contre ces maladies. Mme Safiétou Thiam, Directrice exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls), insiste sur cette situation. «Nous voulons aussi en termes de priorité, la valorisation de l’expertise communautaire. Parce qu’aujourd’hui, c’est notre défi. Les acteurs communautaires sont sur le terrain, les acteurs communautaires déroulent les activités. Pratiquement 80% des rapports, par rapport au Vih, à la tuberculose, au Palu, sont apportés par les acteurs communautaires. Mais, les acteurs communautaires ne sont pas motivés pour autant. Je pense que notre challenge aujourd’hui c’est de pouvoir renforcer cette expertise communautaire, renforcer la motivation des acteurs communautaires, qui nous permettent d’aller de l’avant et de mieux entamer peut-être le Gc 7», embraie Mme Aïssatou Mbaye Ndiaye.
Le rétropédalage du Sida au Sénégal
L’épidémie, qui signale qu’«en effet, grâce aux efforts soutenus par le Fonds mondial, le Sénégal est en phase d’atteindre des objectifs prioritaires du triple 95% de l’Onusida. Les personnes atteintes de l’épidémie du Sida ne sont plus nombreuses comme auparavant. L’épidémie est entrée dans une phase de décadence, plus particulièrement au Sénégal. «L’épidémie du Sida est d’ampleur modérée et en déclin dans notre pays. Les dernières estimations du Spectrum 2021 montrent une baisse progressive de la prévalence chez les 15-49 ans depuis 2005, passant de 0,75 % à 0,32 %. Au Sénégal, 0,4 % des femmes et 0,3 % des hommes de 15-49 ans sont positifs au Vih (Spectrum, Onusida 2021) : les nouvelles infections à Vih sont en baisse régulière dans notre pays. Elles sont passées de 5167 en 2005 à 1590 en 2021, soit une baisse de 69, 2%. (Spectrum Onusida, 2021) ? La répartition selon l’âge montre que 60, 5% des nouvelles infections surviennent chez les 25-49 ans, 22,2 % chez les 0-4 ans, 14,3 % chez les 15-24 ans, 3,0% chez les 50 ans et plus», selon un document de presse reçu par les journalistes lors de l’atelier de deux jours ouverts hier sur le dialogue pays avec les organisations de la Société civile autour des priorités à prendre en compte dans la subvention Gc7 2023-2025. «Le Sénégal a fait des progrès énormes dans la lutte contre le Vih/Sida : grâce à l’appui du Fonds mondial et d’autres partenaires qui continuent de soutenir les efforts du gouvernement», se réjouissent les responsables de cette lutte contre la persistance de certaines difficultés que connait la riposte contre le Vih/Sida. «Selon le rapport annuel 2021 du Cnls, le gouvernement du Sénégal, le Fonds mondial et le Pepfar constituaient les premiers bailleurs de la riposte au Vih/Sida au Sénégal. Les données disponibles sur les financements montrent qu’en 2021, près de 73, 5% des ressources consacrées à la lutte contre le Sida au Sénégal proviennent de donateurs étrangers», poursuivent-ils. Par contre, «force est de constater que les ressources pour le Sida sont en constante baisse». «Avec la politique d’éligibilité appliquée par le Fonds mondial (basée sur le poids des maladies et le cofinancement), les financements pour garantir la pérennisation des acquis et la durabilité de la riposte sont régulièrement menacés. D’où l’urgence de mettre en œuvre la transition des financements vers des ressources domestiques durables», font-ils remarquer.