PRÉSIDENTIELLE : Y ÊTRE POUR GAGNER SINON S’ABSTENIR
EXCLUSIF SENEPLUS - À quelques mois de la présidentielle, nous en sommes déjà à plus d’une quarantaine de candidats déclarés. Bien heureusement, tous n’auront pas le bonheur de franchir le filtre du parrainage pour aller vicier le scrutin
Gagner est le seul motif valable à la décision de se présenter à une élection présidentielle, trop sérieuse pour laisser des plaisantins la polluer. Point d’ersatz permis !
Ailleurs, là où l’amateurisme est banni de la politique, devenue une industrie très réglementée qui exige du professionnalisme, s’engager dans une présidentielle implique une activité cruciale qui est celle de lever des fonds ; un devoir qui relève du candidat lui-même, appelé à faire face à des concitoyens et leur demander de l’argent pour financer son projet. Imaginez donc ! Est-il censé de faire cette demande, en ayant la certitude en tête de son incapacité évidente à gagner ?
Non certes ! Cependant beaucoup le font juste pour la satisfaction d’un égo qu’une fortune personnelle miraculeuse a rendu stratosphérique.
C’est ainsi qu’à quelques mois de la présidentielle de 2024, nous en sommes déjà à plus d’une quarantaine de candidats déclarés. Bien heureusement tous n’auront pas le bonheur de franchir le filtre du parrainage pour aller vicier les élections, n’empêche des voix utopistes s’élèvent pour exiger aux noms de la Constitution et la démocratie que l’on supprime cette épreuve du processus et permette à qui veut de se présenter. Cet usage abusif de concepts civiques relève de sortilèges fallacieux indignes d’un homme politique responsable.
Il est un fait notoire, discuté sur toute la place publique et jusque chez les lavandières, que la majeure partie des candidats à minima ne s’intéressent qu’au statut en perspective qui leur permettrait de négocier une place dans les coalitions à venir, à l’effet d’un éventuel strapontin post-élection. Ce ne sont que des joueurs de tiercé qui malheureusement ternissent et pipent le jeu électoral.
Ils feraient mieux pour le bien de tous de retirer leurs candidatures, réfléchir et jouer leur carte avant le parrainage pour rejoindre une coalition à leurs convenances.
L’élection de 2024 a des particularités qui en font une première dans notre pays qui s’avère tellement périlleuse que l’on a besoin d’un gage de rationalité et d’éthique.
Rationalité et Éthiques
La rationalité commence passe par le respect du processus mis en place et des lois et règlements qui gouvernent le processus. Apprendre les lois et règlements qui encadrent l’élection et veiller à les respecter scrupuleusement est un autre principe réputé fondamental à un candidat.
Un candidat multiplie ses risques de ne pas arriver à ses fins en ignorant ou en défiant les lois. Combattre ou dénigrer les lois ne sied pas à un candidat, il se doit de les respecter dans la perspective bienheureuse d’arriver à la victoire et pouvoir procéder aux changements qu’il désire pour le pays. C’est ça qui est rationnel. Qu’est-ce que cela rapporte à un candidat déjà dans la collecte de parrains pour valider sa participation à une élection de mener un combat de la loi qui régit ladite élection ? - Rien sinon plutôt divertir les gens à l’écoute de son projet.
Combien de belles opportunités avortées prématurément à cause de manquements à ce principe ? Parce qu’il y a une chose à savoir : l’être humain aime le changement autant qu’il le craint, en même temps. La mise en place de changements dans la société répond à un timing qui lui est appropriée. Négliger le facteur temps peut réveiller de la résistance dévastatrice pour les initiateurs, mais toujours avec des conséquences pour le pays. Suivez mon regard.
L’éthique, principe qui incite eu égard à la morale à tenir la tête haute, surtout l’éthique de la réciprocité qui est un engagement de respect et de tolérance vis-à-vis d’autrui, doit être de rigueur chez tout candidat et membre de son staff. Parce que ce n’est pas le vote d’un club politique qui décide de l’issue d’un scrutin mais celui d’une masse silencieuse d’indécis qui apprécient les candidats souvent à partir de jugement spontané. Cette masse a une culture donnée qui en dépit du désir de changement lui est plus ou moins confortable.
Pour revenir à mes joueurs, je dirais en conclusion : si seulement les tocards faisaient preuve d’objectivité et d’honnêteté en se retirant pour défaut de motif valable de la liste des partants, nous n’aurions plus besoin du filtre du parrainage. Les élections seraient apaisées si de surcroît tous les candidats s’obligeaient au respect strict vis-à-vis des lois et de l’éthique.