LA CENA RÉCLAME SA FICHE DE PARRAINAGE POUR SONKO
L'instance chargée du processus électoral estime que le leader de Pastef doit pouvoir jouir de ses droits politiques en tant qu'électeur régulièrement inscrit sur les listes. Si la DGE ne s'exécute pas, la CENA peut la dessaisir et se substituer à elle
Selon des informations exclusives obtenues par le site d'information Emedia, la Commission électorale nationale autonome (Cena) a officiellement exigé la remise de la fiche de parrainage de l'opposant Ousmane Sonko. L'instance, qui veille au bon déroulement du processus électoral au Sénégal, estime en effet que M. Sonko doit pouvoir jouir de l'ensemble de ses droits politiques en tant qu'électeur régulièrement inscrit sur les listes.
Cette décision importante a été confirmée par El Malick Ndiaye, responsable du parti Pastef, sur son compte Twitter. "La Cena vient d’ordonner la délivrance des fiches de parrainage au président Ousmane Sonko", a-t-il tweeté. L'avocat de Sonko, Juan Branco, a donné la même l'information sur le réseau social.
À en croire Emedia, la Cena a envoyé deux courriers distincts ce lundi pour notifier officiellement sa décision. Le premier était destiné aux autorités étatiques concernées, tandis que le second s'adressait au pool d'avocats mandatés par Ousmane Sonko. Dirigée par Doudou Ndir, l'instance veille avec attention au respect du code électoral dans ce dossier complexe.
L'article L.6 dudit code précise d'ailleurs noir sur blanc que "Si la DGE ne s'exécute pas, la CENA peut la dessaisir et se substituer à elle". Reste désormais à savoir si l'administration électorale, sous la houlette du ministère de l'Intérieur, se pliera à cette injonction officielle de la Cena. Jusqu'ici, elle avait refusé de transmettre la fiche malgré l'annulation de la radiation par la justice de Ziguinchor.
Cette décision inédite de la Cena constitue en tout cas une étape majeure et une nouvelle victoire politico-juridique pour Ousmane Sonko. Elle intervient quelques jours après le revers subi par l'Etat du Sénégal devant la Cour de justice de la Cedeao, qui a rejeté sa demande de report du procès sur la dissolution de Pastef.