SHERIF BLONDIN !
Le nouveau préfet de Dakar a été installé hier. Chérif Mouhamadou Mactar Blondin Ndiaye a un premier dossier chaud avec les manifestations annoncées par les hommes de Sonko, ce vendredi, jour de verdict de la Cour suprême et de la Cour de justice de la Ce
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Le nouveau préfet de Dakar a été installé hier. Chérif Mouhamadou Mactar Blondin Ndiaye, qui soufflera ses 44 bougies le 10 décembre prochain, a un premier dossier chaud avec les manifestations annoncées par les hommes de Sonko, ce vendredi, jour de verdict de la Cour suprême et de la Cour de justice de la Cedeao. Bés Bi a enquêté sur ce camarade de promo de Mor Talla Tine, son prédécesseur.
Son patronyme pouvait renvoyer à une parenté avec Oumar Blondin Diop. Mais, ce Blondin est Ndiaye. La confusion peut aussi être valable puisque «tous viennent du même Blondin de SaintLouis», souffle un proche. Jeune, mais avec une carrière à sa taille. Clair comme nombre de membres de cette «famille de petits-fils de mulâtre», Chérif Mouhamadou Mactar Blondin Ndiaye arrive dans un contexte chaud bouillant de veille de la Présidentielle, l’une des plus incertaines. A 3 mois du scrutin, le nouveau préfet de Dakar, installé hier, va devoir affronter un climat plus chaud que celui de Ziguinchor qu’il a quitté. Parce que cette élection présidentielle et les manifestations qui pourraient l’accompagner vont le mettre audevant de la scène. Même s’il est vrai qu’il ne fait que retrouver la région de Dakar après avoir servi comme préfet du département de Guédiawaye jusqu’en 2022. Son baptême de feu est l’autorisation ou non de la manifestation des Leaders alliés du candidat Ousmane Sonko (Lacos) et d’autres. Natif de la ville de Thiès, Chérif Mouhamadou Blondin Ndiaye habite le quartier Cité Ibrahima Sarr, plus connue sous le nom de cité Ballabey. C’est justement une histoire liée aux cheminots qui a envoyé ses parents dans la Capitale du rail.
Famille d’enseignants
Le fils de Abdoulaye Blondin Ndiaye aurait pu, comme son père, ancien professeur d’anglais ainsi que ses frères et sœurs tous enseignants, poursuivre la carrière d’enseignant d’histoire et de géographie qu’il avait embrassée au début de sa carrière comme vacataire. Fils ainé d’une fratrie de sept ans, le préfet de Dakar, né en 1979 à Thiés, a réussi au concours direct d’entrée à l’Ena en 2004. Et il remplace son camarade de promo, Mor Talla Tine, promu gouverneur de Ziguinchor. Teint clair qui rappelle ses origines portugaises de par sa mère, taille élancée, il aurait pu devenir un excellent basketteur. «Mais c’est plutôt un passionné du foot. Un fidèle Marseillais», témoigne une de ses connaissances. Chérif Mouhamadou Mactar Blondin Ndiaye est aussi décrit comme un «non violent», mais «renfermé sur lui-même». Attention, ce ne sera pas pour autoriser des manifestations à tout va ! Un adjoint au préfet de département le peint comme un homme «très humain et travailleur».
Camarade de promo de Bassirou Diomaye et Birame Soulèye
C’est au Cem Babacar Cobar Ndao de Kaffrine qui venait d’être érigé en lycée et où son père venait d’être affecté comme proviseur qu’il obtient son baccalauréat dans les années 1990. Intelligent, il sera orienté à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, terre de ses ancêtres. Le Sanarois sera appelé sans doute à recevoir des déclarations de manifestations des inconditionnels de l’autre Sanarois, en prison : Sonko. Dans ce temple du savoir, il décroche une maitrise en géographie avec spécialité Urbanisme. En 2004, il réussit au concours de l’Ena. A sa sortie, il sera déployé comme conseiller technique au ministère en charge de l’Aménagement du territoire sous Abdourahim Agne. Au mois d’août 2008, à la faveur de la réforme administrative intervenue avec la création des régions de Kédougou, Sédhiou et Kaffrine, il intègre le commandement territorial comme adjoint au gouverneur de la région de Kaffrine en charge du développement. Trois années plus tard, le camarade de promotion de Bassirou Diomaye Faye et de Birame Soulèye Diop, deux lieutenants de Ousmane Sonko, sera muté à Sédhiou, comme adjoint au gouverneur chargé des affaires administratives.
«Il exécute sans rechigner les ordres.
C’est un robot» Le 7 janvier 2015, Chérif Mouhamadou Blondin Ndiaye quittait Sédhiou pour la région de Kolda. Il venait d’être nommé préfet du département de Médina Yoro Foulah en remplacement de Mor talla Tine. Avec son camarade de promotion et non moins ancien collègue professeur d’histoire et de géographie, les chemins se suivent jusqu’à… Dakar. Marié à une fonctionnaire des impôts et domaines, celui qui est présenté comme une personne «qui exécute sans rechigner les ordres. C’est un robot», témoigne un ami. Presqu’un «double-bouton» ! Quelqu’un s’y reconnaîtra. Un autre le corrobore : «C’est un homme calme, rigoureux et très à cheval sur les textes». Lors de l’élection des membres du bureau de la ville de Guédiawaye, Ahmed Aïdara avait réussi à le faire sortir de son mutisme en l’accusant de favoriser la coalition Benno bokk yaakaar. Le député maire l’apostrophait en ces termes : «Vous êtes en train de commettre une forfaiture. Nous n’allons pas accepter ce hold-up». Il disait, répondant au successeur de Aliou Sall : «C’est regrettable de la part d’un maire de tenir ces propos d’autant plus que ces observations n’ont pas été portées devant le Conseil. L’élection du premier adjoint a été votée dans les règles de l’art. Et par rapport à ces situations, on va prendre nos responsabilités en temps voulu». Lors de la controverse sur le supposé blocage du budget de la mairie de Ziguinchor, Chérif Mouhamadou Moctar Blondin Ndiaye avait vite fait de rectifier ceux-là qui l’entretenaient. Il disait à l’époque alors qu’il était chef de l’exécutif départemental de la capitale du sud : «La mairie est en train d’exécuter son budget. Cela veut dire que le budget est approuvé. Non, il n’y a pas de blocage».