LE RETOUR EN GRÂCE DE LA JUNTE NIGÉRIENNE
La politique d'isolement menée à l'encontre des putschistes nigériens prend fin progressivement. Des signes concordants témoignent d'une volonté croissante des pays sahéliens et des partenaires occidentaux de renouer le contact avec Niamey
Après plusieurs mois de tension, certains États de la région sahélienne affichent désormais leur volonté de resserrer les liens avec les autorités de transition au Niger, selon Le Monde du 26 décembre 2023.
Dernier en date, le Maroc qui a reçu samedi 23 décembre à Marrakech le ministre nigérien des Affaires étrangères Bakary Yaou Sangaré ainsi que ses homologues du Mali, du Burkina Faso et du Tchad, dans une initiative rare depuis les coups d'État survenus dans ces pays. L'objectif annoncé est de "lancer une initiative Atlantique pour favoriser l'accès des États du Sahel à l'océan Atlantique". Le Maroc se dit "prêt à mettre à leur disposition ses infrastructures routières, portuaires et ferroviaires pour soutenir cette initiative", selon un communiqué de l'agence marocaine MAP.
Même des pays qui avaient initialement fermement condamné le putsch au Niger en juillet dernier, comme le Bénin, se montrent désormais plus conciliants. Le président béninois Patrice Talon a ainsi exprimé sa "volonté de voir se rétablir rapidement les relations" avec les pays concernés par des coups d'État.
Cette évolution reflète la volonté croissante des États de la région de mettre en œuvre une "realpolitik", alors que des enjeux politiques, sécuritaires et économiques majeurs sont en jeu, notamment l'exploitation à venir du pétrole nigérien. D'autres partenaires internationaux comme l'Allemagne et les États-Unis se disent également désormais prêts à renouer le dialogue avec Niamey. Autant de signes suggérant que l'isolement des autorités de transition au Niger prend désormais fin.