L'INVESTITURE DE SONKO INTERDITE, PASTEF S'INSURGE CONTRE LA PROVOCATION
Principal adversaire déclaré du régime, le chef de Pastef se voit refuser la tenue de l'événement officiel de lancement de sa candidature samedi 30 décembre, par le préfet. Son parti y voit une manœuvre de plus pour l'empêcher de concourir au scrutin
La cérémonie d'investiture du candidat déclaré Ousmane Sonko prévue le 30 décembre 2023 à Dakar a été interdite par le préfet, a annoncé ce jour le parti Pastef. Une décision qui suscite l'indignation des partisans du leader emprisonné depuis plusieurs mois.
La cérémonie devait se tenir à partir de 15 heures au terrain Acapes des Parcelles Assainies, dans la capitale sénégalaise. Mais le préfet de Dakar en a décidé autrement, signifiant son interdiction au parti de l'opposant.
"Nous venons de recevoir l'arrêt portant interdiction de notre cérémonie d'investiture du 30 décembre", a déclaré El Malick Ndiaye, secrétaire national à la communication de Pastef, dans un communiqué. "Au même moment, le candidat de la servitude volontaire [en référence au Premier ministre Amadou Ba, porte-étendard de la coalition présidentielle] est en train de multiplier les meetings d'investiture un peu partout dans le pays", a-t-il dénoncé.
Pour le parti, cette décision préfectorale n'est qu'"une provocation de plus" visant à empêcher Ousmane Sonko de mener sa campagne électorale, alors qu'il reste emprisonné depuis plusieurs mois. "Nous invitons les militants et sympathisants à rester à notre écoute", a ajouté El Malick Ndiaye, laissant entendre que d'autres actions pourraient être menées en réaction à cette décision du représentant de l'État.
Cet énième rebondissement dans le bras de fer qui oppose le régime de Macky Sall à Ousmane Sonko risque de raviver les tensions, alors que l'opposant fait figure de principal challenger à la présidentielle de février 2024. Son emprisonnement et les entraves judiciaires à son parti sont souvent dénoncés comme autant d'atteintes à la démocratie sénégalaise.
La détermination affichée par Pastef souligne en tout cas que le bras de fer est loin d'être terminé.