LE PRESIDENT DIOMAYE EXECUTE LA COMMANDE APRES 9 MOIS
Le président de la République a confirmé l’affectation du Général Souleymane Kandé en Inde comme attaché de défense et de sécurité. L’ancien patron de l’Armée de terre va prendre ses fonctions le 1er mars. Le décret d’affectation a été signé le 23 janvier
Le président de la République a confirmé l’affectation du Général Souleymane Kandé en Inde comme attaché de défense et de sécurité. L’ancien patron de l’Armée de terre va prendre ses fonctions le 1er mars. Le décret d’affectation a été signé le 23 janvier dernier.
Le Général Souleymane Kandé va finalement rejoindre le poste qui lui a été affecté à l’ambassade du Sénégal en Inde. Son décret de nomination en tant que attaché de défense et de sécurité à New Delhi a finalement été signé depuis le 23 janvier dernier, 9 mois après que la mesure a été publiquement annoncée la première fois. Ainsi, l’ancien patron de l’Armée de terre, ancien commandant des Forces spéciales, va aller s’enfermer dans un placard, même pas doré, dans la capitale indienne, à partir de la fin de ce mois. Cela, au moment où les murmures du danger terroriste se rapprochent de nos frontières.
Faut-il le rappeler, l’affectation du Général Kandé, aux allures de sanction, avait fait couler beaucoup d’encre l’année dernière. Cela avait même valu au Directeur de publication du journal Le Quotidien, de passer toute une journée dans les locaux de la Section de recherches à Dakar. En effet, avec ses excellents états de service, le Général Kandé aurait pu prétendre à mieux qu’un poste subalterne en Inde, et sous l’autorité d’un ambassadeur. Ayant réussi à faire taire les armes en Casamance avec une grande détermination, l’ancien patron de l’Armée de terre pourrait prétendre au titre de héros, car il a permis à l’Etat du Sénégal de gagner la guerre dans le Sud, en laissant le loisir aux politiques de préserver la paix dans cette partie du pays.
Grâce à son esprit de décision, des zones entières, qui avaient été laissées aux mains des maquisards du Mfdc, ont vu leurs populations revenir et retrouver la quiétude. A l’époque, il était seulement Comzone.
De Bissine à Bidialoum Manja cque, où toutes les bases rebelles ont été démantelées, en passant par l’arrondissement de Niassya, il a acté, à travers des opérations de sécurisation, le retour des populations déplacées après la pacification de ces zones.
En avril 2020 déjà, le Colonel Souleymane Kandé entame la sécurisation des zones sensibles de Niaguiss, Bindialoum Manjacque, Baraka Banaw, Baraka Patata, Santhiaba Manjacque, reprises aux mains des bandes armées après quelques semaines d’opérations appuyées. La pause n’aura duré qu’un mois etle Colonel Kandé et ses troupes s’orientent vers Bissine devenu un nouvel objectif de conquête.
En mai 2020, la reprise du site aux bandes armées est âprement disputée. Mais ce village, symbole de l’organisation de toute une économie criminelle aux mains des bandes armées, finit par tomber sous la férule de la Grande muette. Le temps d’entamer les opérations pour le retour des déplacés de Bissine, la sécurisation intégrale de l’arrondissement de Niaguiss, à la frontière avec la Guinée-Bissau, reprend en janvier 2021, toujours sous le commandement du Colonel Souleymane Kandé.
Tous ces hauts faits d’armes lui ont valu une promotion. Il devient Général de brigade et patron de l’Armée de terre. En même temps, il dirige les Forces spéciales, unité d’élite de l’Armée sénégalaise. Il n’occupera pas longtemps ces postes, qu’il perdra vite avec l’arrivée de nouvelles autorités politiques au pouvoir. Cette affectation brutale fera naître de nombreuses spéculations sur l’animosité que sembleraient lui porter, non seulement la hiérarchie militaire, mais surtout le commandement politique du pays. Comme s’il lui était reproché d’avoir gagné la guerre là où ses prédécesseurs ont lamentablement échoué. Certains n’avaient pas hésité à imaginer une certaine vindicte du chef du gouvernement lui-même. Lorsque la nouvelle de son affectation avait été annoncée, le tollé qui avait suivi avait laissé penser que la direction du pays hésitait à mettre en application sa décision. On vient de voir, avec la publication du décret d’affectation, que les autorités n’ont pas reculé. Elles seules savent pourquoi.