DES FORMULES POUR RESOUDRE LES PROBLEMES DE LA SOCIETE
Nombreux sont ces écoliers qui se n’intéressent pas à cette discipline ô combien importante, surtout face aux défis actuels du changement climatique qui menace la survie de l’espèce humaine.
Pour certains, les mathématiques, c’est du charabia. Et dans la tête, c’est une discipline compliquée. Ce matin du 11 janvier, Seneweb a repris un article de Les Echos parlant d’un homme condamné pour corruption de mineure après avoir transformé les cours de Maths en «leçons sexuelles» avec une fille en classe de 4e. Et puis, du fait de son aspect théorique et abstrait, l’importance des mathématiques a toujours fait l’objet de débats du point de vue de son apport social. Cependant, si l’on en croit Hamidou Dathe, mathématicien et professeur titulaire de classe exceptionnelle à la Faculté des sciences et techniques de l’Ucad, les théories mathématiques aboutissent souvent à des applications concrètes dont l’objectif est d’améliorer les conditions de vie de l’homme, même si la vocation première des maths n’est pas de répondre à des défis de société. Bés bi pose l’équation de cette matière dans la société. Et les solutions qu’elle peut apporter.
MATHS, UNE DISCIPLINE A LA TRAINE DEPUIS LE LYCEE : LA RACINE DU PROBLEME
Les mathématiques sont la bête noire de la plupart des élèves au Sénégal. Nombreux sont ces écoliers qui se n’intéressent pas à cette discipline ô combien importante, surtout face aux défis actuels du changement climatique qui menace la survie de l’espèce humaine. Des élèves du lycée Blaise Diagne semblent confirmer cette thèse du fait de la rigueur que demande cette matière. Reportage…
En cette matinée de mercredi, ce n’est pas encore la grande affluence sur l’axe Fass-Point E-Colobane. La circulation est fluide. Les véhicules roulent convenablement dans tous les sens. Les piétons également n’éprouvent pas des difficultés pour traverser les différentes voies. Les automobilistes sont épargnés des embouteillages à cette heure. Le soleil n’est pas encore ardent ; la fraicheur matinale vit ses dernières heures avant de laisser la place au soleil de plomb qui sévit sur Dakar ces derniers jours. Sur la route menant vers le marché Colobane, c’est le même constat. Les va-et-vient des passants rythment les trottoirs de ce tronçon. A gauche, il y a le lycée Blaise Diagne. Le portail peint en couleur bleu ciel, le nom de l’établissement gravé en haut. Une petite ambiance se crée aux alentours de l’établissement. Des vendeuses de petit-déjeuner et de boissons fraiches se sont installées sous un grand arbre à côté de la grande porte. Il est 10h, l’heure de la récréation. Des groupes d’élèves en uniforme aux couleurs verte et rouge «assiègent» ces dames pour s’offrir une baguette de pain ou un sachet d’eau frais avant la reprise. Pendant ce temps, les uns dans la même livrée franchissent la porte de l’école pour rejoindre la cour, tandis que les autres en sortent pour rentrer chez eux. Voilée de teint clair et de taille moyenne, Astou Diédhiou, une des pensionnaires de l’école accepte d’aborder le sujet alors qu’elle voulait traverser le petit pont du Canal 4 pour rejoindre le quartier populaire de Fass. «Les maths, c’est trop difficile, un seul signe ou une virgule manque et ça fausse tout le calcul», a-t-elle réagi le sourire aux lèvres, montrant que cette discipline ne fait pas partie de ces favorites. Puis elle ajoute : «Malgré tout, je fais des efforts mais les résultats ne suivent pas. Je trouve que c’est compliqué et qu’il y a beaucoup de calculs».
«Les profs n’encouragent pas ceux qui ont des difficultés en maths»
Dans la cour de l’établissement, l’ambiance est au rendez-vous. Des groupes d’élèves se forment partout. Des discussions et des rigolades animent l’enceinte de l’école. Il a fallu une bonne dizaine de minutes pour trouver la bâtisse qui abrite l’administration du fait de l’immensité de cette école qui porte le nom du premier député africain élu à la Chambre des députés française en 1914. Ici, les bâtiments poussent comme des champignons. A quelques encablures du bâtiment administratif, sont assises Aïssatou et Ouly Diallo en train de discuter. Elles partagent la même classe, la seconde L J.
Selon elles, les mathématiques sont trop rigoureuses et difficiles, c’est pourquoi elles préfèrent se concentrer sur leurs matières dominantes telles que les langues et l’histoire et la géographie. Aïssatou, de son coté, pense qu’il y a une sorte de discrimination chez les profs de maths, car ils n’encouragent pas les élèves qui ont des difficultés. «En plus ils privilégient seulement ceux qui sont bons», a-t-elle renchéri. Les deux amies reconnaissent tout de même l’importance des maths, surtout face aux défis que pose le changement climatique. Non loin de là, se trouve un terrain où un nombre important d’élèves s’échauffent sous le regard du professeur d’éducation physique. Ils s’étirent puis font le tour du terrain tandis que quelques-uns sont assis aux alentours. C’est le cas de Seybani Konaté, trouvé en train de jouer sur son téléphone. Il est en classe de seconde S et contrairement aux autres, lui n’a pas de difficulté avec les maths, même s’il soutient que sa matière préférée est l’histoire et la géographie. Selon lui, c’est à cause de la paresse que certains n’aiment pas cette discipline. Pendant ce temps, le soleil est devenu plus ardent dardent ses rayons, et les élèves retrouvent petit à petit les salles de classe. Les cours se poursuivent graduellement. La cour de l’école se vide petit à petit, laissant la place au silence et quelques échos lointains provenant de certaines salles de classe.
APPORT DES MATHEMATIQUES UNE SOLUTION AUX NOMBREUSES EQUATIONS
A quoi servent les mathématiques ? Cette question pratiquement tout le monde se la pose. Il arrive même qu’elle se pose lors des réunions des grandes sommités de la discipline. Cette interrogation est peut-être liée, d’une part au caractère théorique et abstrait des mathématiques. Pourtant, pour certains intellectuels, elles ont une grande importance dans la vie en société. Même si cette discipline n’a pas pour vocation première de répondre à des défis de société, selon le Pr Hamidou Dathe, mathématicien de formation. Mais cette science, d’après lui, aide l’être humain à se développer, à se comporter d’une façon convenable par rapport à son environnement. Il ne se limite pas à ce début de réponse, il ira plus loin en affirmant que les mathématiques sont un «instrument irremplaçable de formation à la rigueur, au raisonnement, à l’intuition, à l’esprit critique et à l’imagination». Et toutes ces qualités réunies font de l’être humain un «citoyen modèle». Malgré toutes ces explications «métaphysiques», la réponse à la question semble incomplète car l’aspect concret et palpable constitue la pièce manquante du puzzle. Ce qui rend perplexes d’aucuns. Cependant, ces théories de mathématiques aboutissent toujours à long ou à court terme à des applications, selon le spécialiste. Par exemple, l’informatique, dérivée des mathématiques, à travers plusieurs paramètres, est en train, depuis quelques années, de jouer un rôle déterminant dans l’apport de solutions face aux défis actuels notamment le changement climatique, les problèmes de santé publique avec les épidémies et pandémies… L’objectif des mathématiques est d’améliorer les conditions de vie des populations.