DANS LA TÊTE DE MACKY SALL
Le 25 février 2024 au soir, il se dit que ce peuple ayant vécu dans la terreur, jubilera et dansera le souss. En choisissant mon poulain pour ces joutes électorales, je me demande quelle est la personne qui m’a obligé à choisir Amadou Ba
Dans cette vie pardi, que me vaut cette parodie de justice qui m’attendra au fond de mon cachot infesté de cancrelats, de moustiques et de rats semblables à des moutons de Tabaski.
Woy aïe Ousmane S…! Que me vaut ce titre de texte tiré de mes nuits de songe. Des nuits de cauchemar depuis que j’ai annoncé à ce peuple que je dirige sous la torture, la déchirure et dans le sang, que j’ai renoncé à un 3e règne.
Le règne de Macky 1er, oups, le pouvoir à vie de son Excellence que je suis. Un pouvoir semé de troubles politiques et baignant dans le sang. Je me demande si c’est moi qui ai semé le chaos dans ce petit lilliputien que j’appelle ‘’beau petit pays’’. Ndoumbélane où règne ce pouvoir dynastique des Faye-Sall, seigneurs dans l’âme.
Dans cette vie, me répétait à l’envi mon grand-père ; il est d’un passé, d’un présent et d’un futur. Et quant au dernier, je ne cesse de crier Woy aïe Ousmane S ! J’aime son prénom mais je n’aime pas prononcer le nom de famille. Cela me fout des insomnies. Des cauchemars. Et seul dans ma tête, je vois défiler la vie de ce pays à travers soubresauts et tueries. Mais me demande qui m’a mis dans tous ces travers.
Marième, t’es où, viens à mon secours, je me sens si seul et la solitude est mon cachot de turpitudes et de regrets. Mon présent et qu’en-est-il de ce passé douloureux qu’on me colle à la peau ? Je ne suis pas un Bokassa, l’ogre de Berengo et encore moins un Idy-Amin Dada, ces fous d’une autre époque. Il est vrai que l’on m’a poussé à commettre l’irréparable. Des manifestations matées dans le sang et dans la douleur. Et il est vrai qu’une soixantaine de sénégalais ont été assassinés. Tués par balles.
Ô la maréchaussée du Gl Fall ! Et le summum de l’horreur, les deux gendarmes de ce beau sud dont l’un d’eux reste toujours introuvable. Et il se dit, je pèse mes propos, que son corps a été dissout dans de l’acide sulfurique assimilé à du pk de -10. Et non loin de ce charmant village lébou, Bargny.
Mon Dieu, cette belle contrée a perdu quatre de ses jeunes enfants durant les premières émeutes de cette belle aube du 1er juin 2023. Ils étaient jeunes et ont donné leur vie bêtement. Ousmane S…, ma langue me lâche, je n’arrive pas prononcer son nom et l’on me dit simplement de dire boy jola, grrr. Ce peuple du sud que j’ai martyrisé en le coupant du reste du monde. Ce peuple rebelle mérite ma punition, matéy ! Mais bon, nous sommes en Afrique et tout pouvoir a besoin de sang pour se maintenir au pouvoir. Kadhafi, Mobutu, Idi-Amin, le beau Blaise, Ali Bongo, Ado et tutti quanti. Mais là, je sens le pouvoir me filer entre les mains, je le vois de loin en loin se dégager de mon corps dodu, de ma grosse bedaine et de mon âme torturée.
Ô Allah, sauve-moi de cette souffrance atroce. Le 25 février 2024 au soir, il se dit que ce peuple ayant vécu dans la terreur, jubilera et dansera le souss. En choisissant mon poulain pour ces joutes électorales, je me demande quelle est la personne qui m’a obligé à choisir amadou Ba ; le surnaturel ou mon cher ami Emmanuel, ce français venu d’ailleurs ou mes amis occidentaux, le FMI et la Banque mondiale. Ces deux entités qui n’ont pas de qualificatif dans mon vocabulaire.
Amadou Ba, ce successeur que je connais très peu. Ce simple collaborateur qui ne sait pas mouiller le maillot et ne sait pas se mouiller, en vaudra-t-il un autre gatsa-gatsa ? Ce Bazoum sénégalais, mérite-t-il mes honneurs ? Un vrai bébé, un poussin. Il n’avance pas, ne recule pas et divise plus ma majorité présidentielle. Ô mon cher et ancien Premier ministre Boune Dione avec qui je levais le coude tous les soirs, m’en voudra-t-il ? Je l’ai sacrifié. Je jure par tous les dieux qu’Amadou Ba ne franchira même pas le premier tour.
Ô woy aïe Ousmane S…, sors de mon corps ! Du fond de son trou à rats, ce maestro déroule. Cette presse mange-mil que j’abhorre est acquise à sa noble cause. Même ma presse, celle du palais semble s’énamourer de cet homme à l’allure fière. Il ferait un bon président, oups, ma langue, tais-toi Macky ! Et quant à mon avenir, j’aurais aimé que ‘’beau petit pays’’ s’appelle désormais Macksall vu que mon nom y est partout placardé et même l’école où j’ai usé le fond de ma culotte. Resterai-je au Sénégal et fort heureusement que mon ami Macron me promet déjà un job, un machin fâcheux avec ses bureaux à Paris-la France. Ce cher ami oublie que je ne peux vivre à Paris et encore moins aux USA. Je pense poser mes valises à Dubaï ou dans le fin fond du Canada, ce lointain pays au froid extrême. Mais ma grande peur est le changement de régime. Peur d’atterrir dans un trou à rats et d’où je ne verrai plus mon cher chambellan Farba, mon griot à la richesse légendaire et n’ayant jamais créé une entreprise. Et ma pauvre Marième, mon amour, mes gosses et mon très proche entourage ?
Et cette peur bleue me faisant frémir, c’est enfin d’entendre la voix du juge suprême tonner ; accusé Macky Sall, le peuple et Dieu vous écoutent ; que dites-vous de ces chefs d’accusation ? Woy aïe Ousmane S. est mon malheur. Suant à grosses gouttes, versant de chaudes larmes, le regard perdu dans le décor d’une salle d’audience surchauffée de regards et de cris.